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Algérie : La demande de la réouverture des frontières par le Maroc ne suffit pas, selon Belhimer

Ammar Belhimer : «La demande de la réouverture des frontières par les responsables marocains ne suffit pas »

Le peuple algérien a donné au monde entier une leçon de pacifisme et de civisme à travers un mouvement de protestation pacifique entamé le 22 février 2019, qui avait atteint le summum de la liberté, de la maturité et de la conscience.

Le Hirak a sauvé l’Etat et remis sur rails le processus d’édification nationale, barré la route aux fauteurs de trouble et de la discorde et fait tomber les forteresses de la corruption qui ont failli compromettre l’avenir de générations entières. Qu’en reste-t-il deux ans après ?

Affirmant la poursuite des différentes mesures prises dans le cadre de la satisfaction des revendications du Hirak, Ammar Belhimer, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement a fait savoir dans un entretien à Arabi Post paru ce samedi 10 avril, qu’«en parallèle avec les initiatives de bonne volonté et les mesures prises en cette difficile conjoncture, nous avons constaté des mouvements suspects et dangereux n’ayant aucun lien avec les revendications et les objectifs du Hirak».

A ce propos, le Porte-parole du Gouvernement a souligné que «l’Etat est à l’affût des manœuvres, des actes de provocation et de déviations cautionnés par des parties séparatistes ainsi que des mouvements illégaux dont la référence est proche du terrorisme qui tentent d’exploiter les marches hebdomadaires».

Pour preuve, Pr Belhimer a cité l’arrestation fin mars dernier, de cinq personnes qui projetaient d’organiser des actes terroristes dans les villes de Tizi-Ouzou et Bejaia, durant les marches du Hirak.

Des armes de guerre, à savoir un fusil à pompe de marque Scorpion, un pistolet mitrailleur de type Kalachnikov, un pistolet, des munitions et divers appareils électroniques ainsi que deux véhicules, ont été saisis dans le cadre de cette affaire.

Quelques jours après, le 26 mars dernier, les services de la Sûreté de la wilaya d’Alger ont arrêté une personne de nationalité marocaine infiltrée parmi les participants à la marche du Hirak, au niveau de la Place du 1er mai (Alger).

Il est donc « à craindre que sa nouvelle variante s’installe dans le prolongement de ces subversions préfabriquées et colorées qui, au demeurant, révèlent chaque jour davantage leur caractère contre-révolutionnaire », comme souvent relevé par des experts.

Ce qui est en fait visé, ce sont les institutions, l’ordre public, la stabilité et la souveraineté nationale, le but ultime étant de consacrer le chaos et de multiplier les canaux et les occasions pour l’ingérence étrangère.

C’est pourquoi Pr Belhimer a réaffirmé cette fois-ci encore, la détermination de l’Etat « à faire barrage à toute tentative visant la stabilité de l’Algérie ».

Ces actes « subversifs et les graves dérapages émanant de milieux séparatistes et de mouvances illégales proches du terrorisme, qui exploitent les marches hebdomadaires » avaient été d’ailleurs largement débattus lors de la dernière réunion du Haut Conseil de Sécurité.

« L’Etat sera intransigeant face à ces dérapages, qui sortent du cadre de la démocratie et des droits de l’Homme, donnant instruction pour l’application immédiate et rigoureuse de la loi en vue de mettre un terme à ces activités non innocentes et à ces dépassements sans précédent, notamment à l’égard des institutions et symboles de l’Etat, et qui tentent d’entraver le processus démocratique et développemental en Algérie», avait mis en garde le président Tebboune au terme de cette réunion.

S’agissant des prochaines législatives du 12 juin et du boycott annoncé par certains partis politiques, Ammar Belhimer a rappelé, «le grand nombre de citoyens désirant y participer», ajoutant que «les règles de la démocratie consistent à ce que nous respections les décisions et la liberté de ce nombre infime de partis».

Estimant que «les prochaines élections seront organisées conformément aux normes de régularité et de transparence absolue grâce à la nouvelle loi électorale», Pr Belhimer a souligné que «les urnes seront la seule voie pour l’élection des représentants du peuple».

« Nul ne peut entamer le lien solide entre l’Armée et la patrie »

Qualifiant le lien entre l’Armée nationale populaire et son peuple de «garant de l’immunité du pays», le ministre de la Communication a rappelé les multiples expériences qu’avait connue l’Algérie prouvant ainsi que «nul ne peut entamer le lien solide entre l’Armée et la patrie, ni entre l’Armée et les différentes institutions à l’image de la Présidence de la République».

Pour appuyer ses dires, Pr Belhimer s’est référé au dernier édito de la revue El Djeïch, dans lequel on peut clairement lire : ceux qui parient sur le démantèlement du lien armée-Nation sont dans l’ignorance totale de la réalité de l’Algérie et de son peuple qui, hier, a fait face à l’une des plus grandes puissances coloniales et fait échec à toutes ses manœuvres militaires et ses projets politiques, et qui, aujourd’hui, ne sera pas dupe de subterfuges éculés et de manœuvres qui ont montré leur faillite, leur inanité et leur incapacité.

Soutien de l’Algérie aux questions justes : « une position constante »

Abordant le soutien de l’Algérie aux questions justes, le ministre de la Communication a réaffirmé qu’il s’agit là, « d’une position constante qui ne se soumettra à aucun chantage ni à aucune pression, quelle qu’en soit la source.

« La question palestinienne constitue «une position constante qui ne se soumettra à aucun chantage ni à aucune pression quelles que soient la nature et la source», a relevé le porte-parole du Gouvernement.

S’agissant du refus par l’Algérie de la normalisation, Ammar Belhimer a rappelé que le Président Tebboune «est un homme de positions et de principes qui ne négocie pas les questions décisives, avec à leur tête la question palestinienne (…), refusant de chevaucher la vague de la normalisation».

Cette décision «souveraine et constante» reflète «la profonde conviction du peuple algérien» qui «ne se laissera pas influencer par celui qui a choisi la normalisation ni par celui qui en fait la promotion», poursuit le Porte-parole du gouvernement. S’agissant de l’ouverture de la voie à Israël qui prend pied dans le Maghreb arabe suite à la normalisation de ses relations avec le Maroc, Pr Belhimer a tenu à préciser que cette normalisation est établie depuis des années. Ce qui s’est produit récemment n’est autre qu’une officialisation de cette relation.

Pour ce qui est de l’Algérie, le ministre de la Communication a indiqué que ceux qui revendiquent la normalisation «sont conscients qu’ils ne sont pas capables d’exercer un chantage ou de l’affaiblir, aussi bien par la normalisation que par toute autre manœuvre malhonnête», et ce «tant que ce grand pays détient une armée nationale en accord avec les institutions de l’Etat et en parfaite harmonie avec le peuple qui la soutient inconditionnellement», a-t-il dit.

Le ministre a réitéré le soutien de l’Algérie à la cause sahraouie, envers laquelle sa position demeure «claire». «L’Algérie n’a eu de cesse de réaffirmer son soutien à tout accord convenu entre les parties en conflit dans le Sahara occidental en vue de mettre un terme à la guerre dans la dernière colonie en Afrique», a-t-il précisé.

A une question sur les demandes incessantes du Maroc pour la réouverture des frontières entre les deux pays, Ammar Belhimer a tenu à rappeler que l’Algérie n’était pas responsable de cette situation.

«La demande de la réouverture des frontières par les responsables marocains ne suffit pas, car ces derniers doivent avoir de bonnes intentions et prendre les mesures nécessaires pour cesser les atteintes et les crimes à l’encontre de l’Algérie aux frontières, notamment le trafic des armes et de la drogue».

A propos des agriculteurs et paysans marocains exploitant des terres algériennes dans la wilaya de Bechar, auxquels l’Algérie a demandé d’évacuer les lieux, le ministre de la Communication, a mis en avant que l’Algérie «possède un droit souverain absolu pour disposer de ses terres, dont la récupération des régions exploitées illégalement par des étrangers».

Quoique les frontières communes entre les deux pays soient transformées en «des issues préférées pour la contrebande», «des mesures ont été prises à cet effet pour mettre fin à ces pratiques dangereuses visant la sécurité et la stabilité de l’Algérie», a soutenu le ministre, rappelant que «ces citoyens marocains, bien qu’ils exploitent des terres algériennes depuis des années sans la moindre contrepartie, payent, en revanche, les impôts pour leur pays».

Concernant les relations algéro-françaises, notamment sur le dossier de la Mémoire, Pr Belhimer a salué les résultats obtenus jusqu’à présent, mais, poursuit le ministre, «quand bien même nous apprécions les pas franchis dans ce sens, ils reste par contre en-deçà des attentes, car impossible de se contenter de parties discontinues et dispersées de cette affaire de principe et fédératrice à laquelle nous ne renoncerons pas et qui ne doit pas être utilisée comme fonds de commerce pour d’autres fins».

Dj. Am

La Patrie News, 10 avr 2021

Etiquettes : Algérie, Maroc, frontières, Palestine, Sahara Occidental, Hirak, armée, ANP,


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