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Maroc – Israël : Trahison actée !

PREMIER VOL TEL-AVIV – RABAT, À SON BORD DE HAUTS RESPONSABLES US ET ISRAÉLIENS : Trahison actée !

Le conseiller et gendre du président américain sortant Donald Trump, Jared Kushner, est arrivé, hier, au Maroc, en compagnie de hauts responsables américains, à l’exemple du conseiller à la sécurité nationale Robert-C. O’Brien.
Mais aussi, et surtout, du chef de la sécurité nationale de l’entité sioniste, Meir Ben-Shabbat, à bord du premier vol directe entre Israël et le Maroc, annoncé officiellement après de nombreuses liaisons jusqu’alors tenues secrètes, des années durant, entre Tel-Aviv et Rabat.
Les Marocains ont découvert, hier, que leurs appels à l’adresse de leur Roi Mohamed VI et gouvernement de Saâd Eddine El-Othmani pour annuler l’établissement des relations entre le Maroc et Israël ont, non seulement pas eu d’échos, ont mais été ignorés au regard du rythme accéléré adopté par le Palais royal et son gouvernement pour booster davantage les relations israélo-marocaines dans divers domaines. L’avion qui a été décoré d’une main de Fatma et des drapeaux israéliens, marocains et américains, et le tout est frappé du mot « Paix ». Un message qui résume des années de liens forts entre la monarchie marocaine, notamment, depuis le règne de Hassan II à son fils Mohamed VI, avec l’État sioniste. 
L’héritier du trône, Moulay Hassen, le fils aîné du roi marocain, vient de recevoir, au moment où les marocains subissent à plein fouet la pandémie du covid-19 et ses impacts gravissimes sur leur vie socio-professionnelle, un jet privé, du constructeur américain Gulfstream /G650, le plus performant des avions d’affaires actuels et le plus cher, estimé, à 67,4 millions de dollars (voir encadré). 
Si durant des décennies les relations entre l’entité sioniste et le Maroc étaient entretenues loin des projecteurs, derrière les murs du Palais royal et des rencontres secrètes à Tel-aviv, à l’origine d’une intense coopération, déjà existante, entre les deux parties, dans divers domaines, agriculture, échanges commerciaux, sécurité, renseignement, formation militaire et même tourisme, suscitant de vives oppositions de l’opinion marocaine, dès que l’information arrivait à sortir du contrôle du Makhzen, par l’annonce de l’officialisation des relations et l’arrivée, hier, d’une importante délégation de responsables israéliens, au Maroc, ces derniers lancent un défi au peuple marocain, dont la majorité est acquise à la cause palestinienne et hostile à l’occupation israélienne en Palestine. Et pour mieux éviter que cette visite ne soit la cible des critiques de l’opinion marocaine et des citoyens du Maroc, le premier ministre marocain, du parti islamiste PJD, Sâad Eddine El-Othmani, dans un entretien, non sans hasard, à une chaîne de TV, d’une autre monarchie arabe, le Qatar, en l’occurrence, a lancé que son pays allait « ouvrir le débat avec les autorités espagnols pour récupérer les villes de Ceuta et Melila ( des enclaves espagnoles : NDLR) » . Un message que lance le patron de l’exécutif marocain, non seulement à l’adresse de Madrid, mais aux marocains, pensant ainsi mettre, à l’arrière-plan, la visite de hauts responsables israëliens en miroitant l’ouverture du dialogue sur les deux enclaves espagnoles, Ceuta et Melila ». 
Réagissant aux propos de Saâd Edine el-Othmani, le ministère des Affaires étrangères espagnole a convoqué, hier, l’ambassadrice du Maroc, pour des explications, et les deux parties entame, pour la énième fois, cette polémique déclenchée, le jour J de la visite officielle, de responsables israéliens annoncée en grande pompe, par Rabat et Tel-Aviv. Ces derniers vont œuvrer à donner davantage un coup de starter aux dossiers, affaires, échanges et accords mis en route par une coopération tenue au secret et l’élargir à d’autres questions, après l’annonce de l’officialisation des relations entre Israël et la monarchie marocaine, avec la bénédiction américaine et le refus des citoyens marocains.
Pour Israël, le Maroc est parmi les 4 premiers des 22 pays africains pour ses importations, et le 9e pour les exportations israéliennes
En mai 2018, lors d’une parade à l’occasion de l’anniversaire de l’académie royale de police de Kénitra, les forces de l’ordre ont exhibé des fusils d’assaut israéliens Tavor, une première dans un pays arabe, selon les spécialistes du secteur des armes. Coopération déjà mise en marche, des années auparavant, entre Tel-aviv et Rabat, affirmée, par le Bureau central des statistiques israélien indiquant que « sur les 22 partenaires commerciaux africains d’Israël, le Maroc figure parmi les quatre premiers pays en matière d’importations, et au neuvième rang des exportations ». Aussi, les experts israéliens eux-mêmes, et la presse de l’entité sioniste affirment que « le bureau du Mossad au Maroc n’a jamais fermé » et sera renforcé, à titre d’exemple, citent les mêmes sources, « par une station d’écoute », suite à l’officialisation des relations entre la monarchie marocaine et son Makhzen avec Israël. Notons que le responsable israélien en charge de la défense et des services de sécurité, figurant parmi les passagers de l’Avion de Jared Kushner, arrivé, hier, au Maroc, s’occupera avec son homologue marocain de booster et de consolider « les échanges en matière de renseignement » et de discussion en matière « d’industrie de défense ». 
Au moment où des Palestiniens, enfants, femmes, hommes, vieux ou jeunes, subissent les affres non seulement des services de sécurité, des militaires du système colonial sioniste mais aussi des colons israéliens, en Cisjordanie, Ghaza, , territoires palestiniens occupés ainsi qu’à El-Qods, que le chef du Comité d’El-Qods, le roi Mohamed VI, qui ne dit mot, il y a longtemps, occupé qu’il est à broder et améliorer le tissage des liens entre sa monarchie et l’entité sioniste. Autre aspect des relations entre Rabat et Tel-Aviv, avant l’annonce en grande pompe par les responsables marocains, à leur tête le roi Mohamed VI, de « la normalisation » des relations avec Israël, alors qu’il s’agit, de leur officialisation, après les avoir entretenus en secret, Le premier investissement étranger déclaré d’Israël dans le monde arabe, étant, est le géant israélien de la technologie agricole Netafim. Ce dernier a créé une filiale pour 2,9 millions de dollars au Maroc. C’est que, rapporte FDi Markets, un service de données du Financial Times qui suit les investissements de création transfrontaliers dans le monde entier depuis 2003. Notons que l’investissement de création désigne une entreprise établissant ses opérations dans un pays étranger à partir de zéro. L’emballement des responsables marocains est tel que, même de simples appels d’opérateurs israéliens figurent dans les propos et déclarations, non des hommes d’affaires marocains, mais des ministres de Saâd Eddine El-Othmani. À titre d’exemple, récemment, le ministre marocain du commerce et de l’industrie, Moulay Hafid Elalamy a été tout content d’annoncer avoir reçu « des appels des plus grands opérateurs israéliens de renom » et d’indiquer que le Maroc « a des axes économiques forts à développer avec Israël » et qu’une chambre de commerce Israël-Maroc serait bientôt mise sur pied, et qu’une réunion est prévue, vendredi prochain, sur cette question. 
Le premier vol officiel inauguré, hier, entre Tel-Aviv et la monarchie marocaine, l’espace aérien, terrestre et maritime marocain, reconnu par la communauté international va connaître une intense activité de survol des avions israéliens, avec notamment, selon le journal israélien Globes, la liaison aérienne quotidienne, qu’assurera la compagnie sioniste ElAl entre Tel-Aviv et Casablanca. Ce coup de starter dans le secteur aérien, entre Rabat et Tel-Aviv, est le fruit d’une coopération bien antérieur, à l’annonce de l’officialisation des relations entre ces deux parties. En 2019, le directeur général de la compagnie aérienne de l’entité sioniste, ElAl s’était rendu au Maroc et a rencontré, des responsables de la compagnie aérienne marocaine (RAM) pour mettre en place des vols directs, entre le royaume marocain et Israël. Une coopération dense, diverse et avancée entre le Maroc et l’entité sioniste dont l’opinion et les citoyens marocains viennent de découvrir ses racines et sa nature, établie et définie bien avant l’arrivée officielle, hier, des hauts responsables israéliens au Maroc.
Karima Bennour
#Maroc #Israël #Normalisation #Palestine
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