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Guerre au Sahara occidental : L’impuissance de la communauté internationale

Alors que le conflit au Sahara occidental a franchi une nouvelle étape, avec la reprise des hostilités marquant la fin du cessez-le-feu en vigueur depuis presque 30 années maintenant, le monde entier donne la nette impression d’être indifférent à ce qui se passe dans ce territoire considéré, à juste titre, comme la dernière colonie en Afrique.

En effet cela fait plus de 15 jours depuis la reprise des hostilités militaires entre les forces d’occupation marocaines et les troupes du Front Polisario et rien n’a été fait pour essayer d’endiguer ce cycle de violence armée qui risque de déstabiliser l’ensemble de la région. La communauté internationale est-elle indifférente par rapport à ce conflit ?

Il y a tout lieu de le croire. Preuve en est les réactions assez molles pour ne pas dire inexistantes, notamment des puissances qui comptent dans le concert des nations. Le Conseil de sécurité de l’organisation des Nations unies (Onu), si prompt à faire preuve de célérité dans la réaction dans d’autres questions moins dangereuses, a, cette fois-ci fait preuve d’un laxisme qui soulève nombre d’interrogations. La plus haute instance
de l’organisation onusienne n’a, à ce propos, tenue aucune réunion, même pas informelle. Le secrétaire général de l’Onu, António Guterres, s’est juste contenté, depuis le début des hostilités dans la région d’El-Guergaret, à appeler à la retenue indiquant « regretter » cette nouvelle tournure. Cette indifférence, ou plutôt cette impuissance de l’Onu, est sans doute
révélateur du parti pris des puissances occidentales qui soutiennent une partie au détriment d’une autre. Dans ce cas de figure c’est le Maroc qui jouit du soutien de la France, membre du Conseil de sécurité, est qui plus est dispose du droit de véto au Conseil de sécurité. Et c’est sans doute la France qui joue un rôle important dans le blocage de toute réunion du Conseil de sécurité.

Ce dernier a, pour rappel adopté, juste quelques jours avant la reprise des hostilités militaires, une résolution qui reconduit, pour 12 mois, le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). Pendant ce temps les événements s’accélèrent avec la détermination du Front Polisario à aller jusqu’au bout cette fois pour que la question trouve enfin son épilogue.

Le représentant légitime du peuple sahraoui a, juste après l’impair marocain qui a fait intervenir son armée dans la région d’El-Guergaret contre des manifestants civils, indiqué la fin du cessez-le-feu accusant le Maroc d’en être le responsable. Depuis le Front Polisario mène des attaques armées contre les forces armées royales tout le long du mur séparant la partie coloniseé par le Maroc et celle encore sous la domination sahraouie. Ce conflit armé risque de connaître l’enlisement menaçant même de se transformer en une vraie guerre, ce d’autant que des pays étrangers pourraient s’impliquer. D’ailleurs, le Polisario a annoncé hier qu’un officier et un soldat émiratis ont été tués sur le mur de sable. Selon un responsable du Polisario l’officier émirati serait un expert en informatique, plus précisément dans le maniement des drones. Cette information atteste, s’il en était encore besoin, de la dangerosité de la situation.

De plus face à la riposte du Polisario le Maroc s’apprête, selon des sources médiatiques, à renforcer son armée par le recrutement de Subsahariens pour renforcer ses rangs. Des données qui devraient inciter la communauté internationale à se ressaisir.

Par : KAMEL HAMED

Le Midi libre, 29 nov 2020


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