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Maroc : l'AMDH dénonce un retour à l'autoritarisme avec la pandémie

Une ONG marocaine signale un « retour à l’autoritarisme » après l’urgence

L’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) a regretté aujourd’hui que «l’état d’urgence sanitaire», proclamé depuis mars pour lutter contre le covid-19, ait marqué «un retour ouvert à l’autoritarisme et aux abus d’autorité».
Cette organisation non gouvernementale (ONG), la plus importante du pays du Maghreb avec 91 délégations sur tout le territoire, a dénoncé une «inflation» de l’appareil du pouvoir, dans la présentation de son rapport annuel sur la situation des droits de l’homme en 2019 et lors de la pandémie.
« La détérioration de la situation des droits de l’homme pendant la pandémie a été la plus grave et a eu un impact considérable sur une grande partie des couches sociales. »
L’ONG a déploré «l’improvisation» face à une série de mesures lors de la détention, donnant à titre d’exemple l’obligation de porter un masque sans nombre suffisant sur le marché et «l’envoi massif» des forces de sécurité dans les rues.
L’AMDH a également dénoncé «la vaste campagne d’arrestations» contre les personnes accusées de violation de l’état d’urgence sanitaire (près de 800 sont toujours en prison et plus de 126 000 sont persécutées), et de publication de fausses informations.
En revanche, l’association a critiqué la gestion sanitaire par le gouvernement de la pandémie, qui a eu un impact sur d’autres types de maladies chroniques «obligées de recourir au secteur privé», a déploré Aziz Ghali, président de l’ONG.
Dans le même temps, il a estimé que les prix des traitements liés au covid-19 sont très chers.
«Le test PCR coûte 700 dirhams (64 euros) et quand dans des pays comme le Maroc il devrait coûter 200 dirhams (18 euros), et le traitement en clinique pendant une semaine peut atteindre jusqu’à 60 000 dirhams (5 500 euros). Le secteur privé fait quoi ou sans aucun contrôle », a-t-il dénoncé.
Lors de sa dernière comparution au parlement le 2 novembre, le ministre des Droits de l’Homme Mustafa Ramid a estimé que la gestion des libertés par les pouvoirs publics pendant la pandémie était « généralement acceptable ».
Le ministre a défendu le droit de certains pays de restreindre certaines libertés « pour préserver le droit à la vie », et a souligné que les restrictions doivent « se limiter à ce qui est nécessaire ».
Le Maroc a jusqu’à présent enregistré 265 165 cas de contagion, avec 216 851 personnes récupérées et un total de 4 425 morts.
La pandémie de covid-19 a causé au moins 1 275 113 décès dans plus de 51,5 millions de cas d’infection dans le monde, selon un rapport de l’agence française AFP.
Au Portugal, 3 103 personnes sont décédées des suites de 192 172 cas d’infection confirmés, selon le dernier bulletin de la direction générale de la santé.
La maladie est transmise par un nouveau coronavirus détecté fin décembre 2019 à Wuhan, une ville du centre de la Chine.
Noticias O minuto, 11 nov 2020
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