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Héritage africain de Chirac : Ombres et lumières

Admin 11 octobre 2020

Jacques Chirac, après 12 ans à la tête de l’Etat français, cède sa place à Nicolas Sarkozy, vainqueur au second tour de l’élection présidentielle du 6 mai 2007.

Il a fait ses adieux en tant que président de la république non seulement aux Français et à la France, mais aussi aux Africains et à une partie non négligeable de l’Afrique. Il s’agira désormais, pour les uns et les autres, de comptabiliser l’héritage qu’il leur aura laissé, et d’en faire le meilleur usage qu’ils pourront.

Pour les premiers, c’est-à-dire les Français et la France, le règne de Chirac aura été mi-figue, mi-raisin, en termes de résultats. Et pour les derniers ? Quelles leçons tireront-ils du passage à l’Elysée de celui-là même qui se vantait d’être le meilleur continuateur de la politique africaine de De Gaulle, artisan principal de la loi cadre de 1956 et de la décolonisation de l’Afrique francophone des années 60 ? Car, en réalité, l’héritage africain de Chirac ne peut être objectivement établi sans ces références de l’histoire des relations entre la France et l’Afrique.

Incontestablement, on dira, comme cela est propre à toute oeuvre humaine, qu’il y aura aussi bien des ombres que des lumières. Avant l’Elysée, la formule de Chirac qui a retenu l’attention des africains est : « Les Africains ne sont pas mûrs pour la démocratie » et, de surcroît, quoique gentils, leurs « bruits » et les « odeurs fortes » rendent la cohabitation avec eux difficile !

Au-delà de ce qui peut paraître anecdotique dans cette formule (dont le fond est loin d’être faux) et qui trahit des survivances racistes sinon coloniales de son auteur, on peut dire que globalement l’héritage africain du chiraquisme se conjugue avec la « France-Afrique », dont l’idéologie sous-jacente a traversé tous les régimes de la Ve République jusqu’à Chirac. Même le « Maître d’ouvrage » de la Baule (1991) n’a pas pu remettre fondamentalement en cause la politique néocoloniale paternaliste qui est, en dernière analyse, contre l’émancipation des peuples africains et pour l’exploitation de l’Afrique.

Une exploitation qui se déploie avec la complicité plus ou moins consciente des chefs d’Etat africains, à travers le précarré africain de la France. Tous y ont contribué. Tous en ont profité, sauf les peuples de l’Afrique francophone. Depuis De Gaulle et Focart, et au nom des intérêts et de la « grandeur » de la France, la presque totalité des présidents français, à des degrés divers, ont entretenu des amitiés « douteuses » et suspectes dites personnelles avec des tyrans, despotes, empereurs et autres dictateurs africains qu’ils ont maintenus au pouvoir contre la volonté de leur peuple, parfois même en tirant sur ce peuple ou en maintenant une situation de conflit intérieur incompatible avec le développement.

Jacques Chirac n’y a pas fait exception. Bien au contraire. La politique du précarré et la « cellule africaine » de l’Elysée n’ont guère favorisé le développement réel et authentique des Etats africains : le marasme économique sévit encore aujourd’hui, alors que la démocratie a du mal à prendre dans les faits, malgré la présence effective des institutions formelles censées la créer et la maintenir, et les conditionnalités tout aussi formelles énoncées alors par Mitterrand. Des Etats classés derniers dans les indices de développement du PNUD sont africains et francophones.

Les crises et les conflits se sont multipliés, voire renforcés sur le continent, comme l’atteste la situation en Côte d’Ivoire, au Tchad, en République Centrafricaine, etc. Autant d’éléments qui illustrent l’échec de la politique française en Afrique sous Chirac, même si celui-ci y a trouvé les germes. La France, tous régimes confondus, s’est toujours « nourrie » de l’Afrique, politiquement, diplomatiquement… et économiquement. « La France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts ». La situation, sous Chirac, n’a pas structurellement changé. Est-ce pour cela que les intentions et la réelle sympathie de Chirac pour l’Afrique n’ont pas réussi à se matérialiser dans des opérations durables pour le développement et la réduction sensible de la pauvreté ?

Les intentions, Chirac en a eu. De très nobles et dans tous les domaines : santé, environnement, aides publiques au développement… et plusieurs tribunes en France, en Afrique ou ailleurs ont été des lieux de plaidoirie de l’avocat « africain » en faveur de l’Afrique : les sommets France-Afrique, la Francophonie, les sommets de l’ONU, etc. Il a même fait des propositions hardies, parfois osées, parmi lesquelles le relèvement des prix des billets d’avion pour aider au financement du développement de l’Afrique, en particulier. Au moins dans les déclarations et les intentions, dont on peut ne pas douter de la sincérité, Chirac aura été l’avocat de l’Afrique le plus régulier et le plus intrépide, notamment au cours de son second et dernier mandat.

Comme pour se repentir et laisser des idées favorables dans l’esprit des peuples avant de s’en aller, Chirac a eu des idées généreuses pour le continent et même au-delà : son non ferme à la guerre contre l’Irak, la culture du devoir de mémoire (au sujet de l’esclavage et de la colonisation) qu’il a imposée à la conscience collective française participent de cette volonté qu’il a toujours eue de reconnaître la « dette africaine » de la France. Et ce n’est pas rien, dès lors qu’on reconnaît que le développement des peuples passe aussi et surtout par le développement des idées et la reconnaissance de l’histoire.

In fine, on peut, sans pour autant absoudre celui qui sera bientôt présenté comme l’ancien président de la France, affirmer qu’aussi bien pour les lumières que pour les ombres, Chirac n’est pas seul responsable : la logique implacable du nouvel ordre économique mondial fait de néolibéralisme intégral, l’Europe, la situation intérieure de la France et surtout l’attitude des chefs d’Etat africains eux-mêmes peuvent et ont pu limiter l’effectivité des rêves chiraquiens pour l’Afrique. On ne répétera jamais assez la responsabilité des pouvoirs africains dans la situation délétère de leurs Etats : pour l’essentiel, ils ont tous « trouvé leur compte » dans la politique africaine de la France de Chirac.

Les rapports difficiles et mouvementés de Gbagbo et de Paul Kagamé avec la France, au travers des crises qu’ont connues leur pays, sont par ailleurs révélateurs de l’émergence d’un nouvel esprit coïncidant avec l’avènement d’une nouvelle génération de chefs d’Etat africains. Peut-être verrons-nous pointer à l’horizon une nouvelle race de chefs d’Etats qui oseront « tenir tête » à l’ancien maître colonial qui, sous des oripeaux divers, reste congénitalement le même. Vu sous cet angle, le départ de Chirac pourrait être le déclic d’une nouvelle conscience politique de l’Afrique vis-à-vis de la France.

Source : Bakary Goudiabo, 17 mai 2007

Tags : France, Afrique, françafrique, Jacques Chirac, Laurent Gbagbo, Paul Kagamé, 

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