Sahara Occidental : De l’argent marocain pour corrompre l’ONU

Un mercredi matin, un diplomate auprès de la mission marocaine à l’ONU quitte les salons VIP d’Air France, escorté d’une hôtesse, pour embarquer à bord d’un vol pour New York. Alors que deux téléphones portables tombent de sa sacoche, restée ouverte, il s’aperçoit que 20.000 euros ont disparu. Le diplomate refait alors le chemin en sens inverse, espérant retrouver son argent. En vain. Il signale la perte et embarque à bord de l’avion, alors que la PAF (Police aux frontières) commence son enquête.

La réponse sera trouvée grâce à la vidéo-surveillance qui a filmé un employé ramassant l’argent par terre dans un couloir de l’aéroport. Bien sûr les services de sécurité ont parlé de l’affaire à la presse pour éviter que d’autres employés ne fassent la même erreur.

L’histoire a été très commentée sur la toile. Certains expriment leur étonnement de voir qu’un diplomate peut se » balader » avec une somme de 20.000 euros alors que, d’après la loi en France, il est tenu de déclarer à l’entrée comme à la sortie du territoire toute somme supérieure à 10.000 euros.

D’autres, avec un air burlesque, se demandent si les » diplomates marocains n’ont pas de carte de crédit ? » pour être obligés à porter de grosses sommes dans leur valise. Un autre exprime une remarque très pertinente. » A part dans le banditisme, je ne connais aucune raison de détenir 20 000 euros en liquide « , dit-il. Il ne croyait pas si bien dire, parce que cet argent va tomber entre les mains de l’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hilal, diplomate qui a prouvé de l’excellence en matière de bakchich, surtout avec les fonctionnaires onusiens.

Lorsqu’il représentait son pays en Suisse, Omar Hilal avait recruté de gros poissons dans les instituions européennes. Au Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits de l’Homme, il avait mis dans sa poche ni plus ni moins que le directeur des opérations sur le terrain, le Suédois Anders Kompass. Des faits connus grâce à des documents du ministère marocain des Affaires étrangères, révélés par le mystérieux hacker, Chris Coleman.

Il semble que Kompass, que Hilal appelait » mon ami » dans ses notes, avait des relations très intimes avec l’ambassadeur marocain. Il lui passait de l’information confidentielle sur les activités de l’ONU liée à la question du Sahara Occidental et a réussi à avorter le projet onusien d’élargir les compétences de la Minurso (Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental) pour lui permettre de rapporter sur les violations des droits de l’homme.

Un autre gros poisson qui travaillait pour Hilal était le Pakistanais Athar Sultan Khan, directeur du cabinet de M. Antonio Guterres, Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés.

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