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Retour sur quelques affaires de politiciens pédophiles (France)

A chaque fois qu’un politicien pédocriminel est mis sur la sellette, il n’est rapidement plus question que de « rumeurs », finalement il ne se passe rien et les croyants (en l’existence d’un réseau) passent pour des hystériques. Pourtant, la manière dont ces affaires sont minimisées et les victimes décrédibilisées est tellement caricaturale que cela devrait mettre la puce à l’oreille des citoyens/électeurs.

On a déjà parlé longuement de l’affaire Baudis, qui est assez symptomatique de la stratégie d’étouffement et d’attaque contre les victimes. A tel point qu’on est obligé de se demander pourquoi toutes ces manœuvres, ce qui amène inévitablement à se poser des questions sur la version officielle de cette affaire.

On va ici aborder d’autres affaires, qui ne constituent qu’une infime partie de la réalité.

Le Coral

Cette affaire explose en 1982, quand le juge Michel Salzmann est chargé de mener une instruction suite aux à la plainte de parents (ou d’une voisine du Coral, selon les versions) et aux déclarations d’un certain Jean-Claude Krief, qui fut quelque temps éducateur dans ce « lieu de vie » d’un genre nouveau où vivaient des jeunes autistes ou difficiles. Bien que des dizaines de personnalités aient été citées dans le dossier, la propagande officielle est parvenue à un miracle: faire croire que tout était bidon dans cette affaire.

Le jour de la perquisition au Coral, le 13 octobre 1982, les responsables avaient été prévenus de la descente de police.

Au final, quelques lampistes ont été vaguement condamnés, dont le directeur du centre, le psychiatre Claude Sigala, qui était très introduit dans les milieux « intellectuels » et socialistes et a pris 3 ans de prison pour « attentats à la pudeur sans violence sur mineur de moins de 15 ans » (il a pris 30 mois de sursis en appel). Un éducateur, Jean-Noël Bardy, qui a admis recourir à des « activités sexuelles thérapeutiques » et avoir eu « une relation amoureuse » avec un jeune, a quant à lui pris deux ans de sursis en appel.

Il est vrai que celui par qui le scandale est arrivé n’était pas vraiment un témoin crédible, ayant déjà une histoire de chèques falsifiés sur le dos, et qu’en plus il a tenté de refourguer à plusieurs rédactions un PV falsifié [1]. Parmi les personnalités qu’il a citées devant les policiers comme étant des visiteurs du Coral, il y avait un ministre socialiste que je ne peux citer [2] puisque je défends la thèse selon laquelle le Coral était réellement devenu un bordel, ou encore un juge qui était alors chef de cabinet de la secrétaire d’Etat à la famille et qui selon certains était l’un des administrateurs du Coral. Il y avait aussi le fils du ministre « suicidé » Robert Boulin, qui avait signé un manifeste en faveur de pédophiles renvoyés au tribunal et dirigeait une association appelée SOS Enfants, qui envoyait des enfants au Coral.

Puis, on nous a expliqué que Kreif et son frère Michel (informateur des RG retrouvé mort peu après [3]) comptaient faire chanter le ministre avec cette affaire d’enfants violés au Coral.

Des « intellectuels », comme Gabriel Matzneff (qui continue à défendre la pédocriminalité) et René Schérer ont été mis en cause également dans cette affaire, et ont crié au complot. Ils n’ont pas été inquiétés outre mesure. Le directeur de la revue « Possible » a aussi figuré parmi les personnes inculpées, et la police aurait même retrouvé une grosse quantité de matériel pédopornographique chez lui.

Krief a aussi cité Léonid Kameneff, le tristement célèbre fondateur de l’Ecole en Bateau, qui a fini par être condamné après 20 plus de vingt ans de léthargie judiciaire.

Au total, 343 mandats d’arrêt étaient prêts, concernant des types qui se sont rendus au Coral, quand on a demandé en haut lieu à Barril, subordonné du commandant Prouteau, de tout stopper. Eh oui: dans la liste il y avait des politiciens, des magistrats, des journalistes, des écrivains, des artistes en vue…

Le juge Salzmann est freiné dans son instruction, on lui reproche sa manière de travailler. Quelques jours après la perquisition au Coral, Jean-Claude Krief est inculpé et arrêté le 19 octobre par un autre juge, pour avoir violé les conditions de sa libération (à la suite des chèques falsifiés).

Le lendemain, c’est au tour de Michel Krief d’être inculpé, pour avoir tenté de faire chanter le ministre dont on a parlé plus haut, et après un petit passage en prison Krief s’est rétracté. D’après certains, Krief était à la limite de la débilité, « ne sachant ni lire ni écrire », et il était bien incapable de monter tout seul une machination comme le faux PV, notamment: il ne savait même pas qui était accusé dans ce PV.

Jean-Claude Krief, lui-même issu de la DDASS où il a dit avoir subi des violences sexuelles, est arrivé au Coral après avoir rencontré un autre pédophile, Willy Marceau, en Israël.

Marceau était déjà membre du CRIES, un réseau qui opérait dans les sous-sols de l’UNICEF à Bruxelles, et dont plusieurs membres ont été condamnés à diverses reprises pour des faits de pédophilie, mais aussi de Krypten, une secte pédophile à tendance sataniste ou luciférienne. Marceau été inculpé lui aussi par le juge Salzmann dans l’affaire du Coral.

A la police, Krief a déclaré qu’il avait en fait cherché à s’infiltrer dans le milieu pédophile qui le révulsait. « Je passai donc les fêtes de fin d’année au Coral et j’y découvris que tout le monde était pédophile, comme l’avait laissé entendre le bouquin de Sigala, et que baiser des gamins n’était pas du tout tabou chez eux.

Ce que j’y découvris par ailleurs, c’est que bon nombre de personnalités notoires s’y rendaient régulièrement pour y assouvir leurs instincts sexuels, et ce, bien entendu, avec les petits gamins démunis autant de famille que de parole, ne pouvant pas témoigner.

J’appris d’autre part qu’il existait 34 autres communautés de ce style, toutes associations régies par les lois 1901 et regroupées en fédération s’intitulant « Collectif Réseau Alternatif », et qui a pour président Claude Sigala », a donc expliqué Krief lors d’une audition.

Il a donné aussi toute une liste de noms de notables parisiens, dont un bon paquet ont carrément revendiqué d’avoir eu des rapports sexuels avec des mineurs, ou qui ont été condamnés depuis, ou qui ont plusieurs cadavres du même genre dans leurs placards.

Krief a en effet raconté qu’il a vu défiler au Coral de nombreux pédophiles proches des socialistes. Il a assisté à des partouzes, a trouvé des contenus pédopornos (que la police aurait retrouvés dans sa voiture selon une version des faits) dont une photo sur laquelle on voit un homme qui ressemble beaucoup à un magistrat qui fréquentait le Coral, en train de se faire tripoter par un jeune de 11 ans appelé Noredine[4].

Lors de l’enquête, au moins trois enfants auraient dit qu’ils ont été sodomisés au Coral.

Au sujet du Coral, voici ce qu’avait déclaré un élu Front National, Roger Holeindre, il y a quelque temps:

Holeindre n’a pas été arrêté à la sortie, ni même après. Mais, il faut dire que le Front National sait monter ses petits dossiers sur les personnalités des autres partis politiques.

La fondation De Croy, qui a collaboré avec Morkhoven (l’asso à l’origine du scandale des CD de Zandvoort, dans lesquels on a trouvé des photos prises au Coral), a elle aussi évoqué un meurtre commis au Coral. En 1977,alors que deux enfants (ou un enfant et un « stagiaire » selon Le Crapouillot) avaient été laissés seuls au Coral pendant que les éducateurs étaient partis avec les autres enfants, le plus jeune âgé de 7 ans a été retrouvé mort, la tête dans un seau d’eau. Son autopsie aurait montré qu’il avait été sodomisé.

L’autre mineur présent, Jean-Pierre L. (17 ans), a été jugé coupable mais estimé irresponsable et envoyé en psychiatrie. Il est ensuite revenu au Coral avec l’accord de Sigala, puis il aurait disparu peu avant les premières arrestations. Personne n’a été accusé d’avoir manqué aux règles élémentaires de sécurité à la suite de ce meurtre.

En 1997, plusieurs caisses de documents confidentiels ont été saisis par la justice et par la DST chez Christian Prouteau, créateur du GIGN et très proche des petits secrets de la mitterrandie. Parmi ces documents, il y avait le dossier du Coral.

D’après ce que j’ai pu comprendre au sujet de cette histoire, parce qu’elle est quelque part un élément fondateur de l’omerta sur les réseaux VIP, il y a bien eu des victimes, et aussi des coupables, et surtout il y a bien eu du monde à défiler au Coral. Certains pensent que tous ceux qui s’y sont rendus n’étaient pas forcément pédophiles, ni même au courant de ce qui s’y déroulait réellement, du moins avant de se retrouver sur place.

Là, des photos étaient prises, ce qui est pratique pour faire des dossiers sur ses petits copains.

On peut penser que tous ceux qui se sont rendus à des soirées au Coral sont plus ou moins coincés, même s’ils n’ont pas « consommé ». J’ai ouï dire plusieurs fois en tout cas que certains pédophiles dont tout le monde parle en off des déviances, des types bien placés en politique, se garantissent l’impunité en compilant des « dossiers » sur les autres. Si bien qu’ils menacent de balancer tout le monde s’ils tombent. En gros, tout le monde se tient par la barbichette.

Pour en revenir au Coral, la question que beaucoup se posent, c’est: qui était derrière ce réseau? Qui a utilisé le Coral pour coincer ses petits copains parisiens?

D’un autre côté, des parents d’enfants ayant séjourné au Coral continuent à nier qu’il s’y soit passé quoi que ce soit. Certains avaient même créé un comité de soutien pour les trois qui ont été condamnés (dont l’un a pourtant avoué). Et beaucoup nt pris la défense de Sigala et du Coral.

« Caresses? Sexualité? N’est-ce pas la moindre des choses? Et Sigala a parfaitement raison de dire que l’habituelle «réserve » des spécialistes d’enfants est un viol. S’il fallait protéger les enfants, ce n’est pas contre l’amour mais contre le manque d’amour qu’il faudrait s’élever, Le non-désir, le refus de tendresse font sur cette planète autant de mal que le viol. Et pourtant, c’est vrai que le viol est une torture inqualifiable.

Alors, bien sûr, le policier qui sommeille en tout cochon clame : «Où sont vos limites ? » et Sigala ne joue pas au plus malin, il répond humblement et nettement: «Ne vous faites pas d’idées, il y en a.

Mais nous ne définissons pas la perversité à partir de la même loi ou du même langage.

« Nos limites sont celles de chacun et celles du groupe.

«Lorsque nous sentons et savons la destruction possible d’un d’entre nous ou du groupe ou des bêtes ou des légumes, nous en discutons. » », écrivait une certaine Catherine Baker dans « Insoumission à l’école obligatoire ».

Par contre, plusieurs enfants ont parlé, mais leurs témoignages n’ont pas pu être utilisés, probablement parce que la plupart avaient des problèmes psychologiques.

Pour le grand public, l’affaire du Coral s’est limitée à la question de savoir si tripoter des gamins dans un lieu de vie dont on est responsable est un crime ou de la « tendresse », puisque c’est ce que revendiquaient les intéressés. En réalité, si on parle encore de cette affaire aujourd’hui dans les milieux antipédos, c’est parce qu’on en subit encore les conséquences. L’omerta concernant nos dirigeants pédocriminels est plus que jamais d’actualité, et systématiquement depuis des siècles la propagande officielle tente de réduire les affaires les plus glauques à de simples « rumeurs ».

Les carnets d’Yves Bertrand

Là aussi, on a voulu nous faire admettre que tout ce qu’il y avait dans les carnets du chef des Renseignements Généraux pendant 12 ans, Yves Bertrand, était soit totalement, soit partiellement faux. Surtout les pires accusations, celles dans lesquelles certains politiques, dont le ministre cité dans l’affaire du Coral, étaient des pédophiles.

On a dit que Bertrand en voulait spécialement à ce ministre, sans toutefois préciser pourquoi. Et on a dit que Bertrand faisait ses petites manœuvres, sans préciser dans quel but.

Mais je pose juste une question: comment se fait-il que Bertrand soit resté 12 ans à la tête des renseignements s’il ne disait que des conneries, et si ses informations étaient aussi peu fiables?

Remarquez, c’est ce que l’on dit à chaque fois que des infos gênantes sont extraites de ce genre de carnets de renseignements ou autres « notes blanches », c’est tellement plus pratique.

Quelque temps après l’affaire du Coral, le même ministre socialiste a été cité dans une affaire à Cannes, autour d’une école de danse. C’était en 1988. Un enfant de 12 ans de cette école réputée s’est suicidé après avoir dit à ses parents qu’on voulait le forcer à avoir des rapports sexuels avec des professeurs.

Mais devinez à qui cette affaire a été confiée? A un magistrat dont le nom est souvent revenu dans des dossiers de pédocriminalité en réseau, et qui a été viré de la magistrature pour avoir favorisé ses copains frères la truelle: Jean-Paul Renard [5]. Finalement, seul un prof de danse est mis en examen puis relaxé.

Puis un gendarme qui a enquêté sur l’affaire dit à un autre juge que les écoutes montraient l’implication de diverses personnalités, parmi lesquelles ce ministre et sa femme, selon la note rédigée ensuite par Yves Bertrand.

En 2002, Bertrand tente de relancer l’affaire avec Eric de Montgolfier, mais Sarkoléon bloque. Quelques mois plus tard, le ministre socialiste, alors maire de Sangatte soutient la fermeture du centre de réfugiés par Sarkoléon.

Il y a aussi cette histoire de la Mamounia, qui aurait eu lieu fin 2001. Ledit ministre s’y serait fait attraper en présence de mineurs, selon les carnets de Bertrand, qui a noté cela suite à des « rumeurs tellement insistantes » qu’on lui aurait reproché de ne pas en avoir fait écho. Le seul journal à en avoir parlé est un journal luxembourgeois toujours bien renseigné, L’Investigateur. Rien dans la presse française, bien que tout le monde en parlait dans les dîners parisiens.

Des accusations similaires contre ce même ministre étaient sorties dans le microcosme socialiste au début des années 90, et cela, d’après ce ministre lui-même.

Prostituées mineurs de luxe

On aimerait bien nous faire croire que toutes ces accusations de pédophilie sont fausses, que nos politiciens ont des moeurs banales, qu’ils sont juste à la limite du harcèlement avec les femmes, de gentils bons vivants et point barre.

Oui, sauf que de temps en temps, même dans la presse commerciale, on peut lire quelques bribes de réalité. Comme avec cette histoire qui n’avait pas du tout défrayé les chroniques à la fin des années 90.

Un suédoise dénommée Annika Brumark, ainsi qu’un photographe français, Jean-Pierre Bourgeois, ont été jugés pour avoir prostitué des dizaines de filles, dont certaines n’avaient que 15 ou 16 ans, auprès de diverses personnalités, dont des émirs et autres princes arabes, ainsi que des stars d’Hollywood comme Steven Seagal ou Robert de Niro[6].

Bourgeois attirait de jolies filles qu’il prenait en photo, et les clients choisissaient les victimes sur catalogue. 40% de la somme payée par les clients (20 à 80.000 F apparemment) partait directement dans la poche de Brumark. Les filles étaient expédiées aux quatre coins du monde auprès des clients au prétexte de rencontrer des gens utiles pour leur carrière, mais en réalité elles devaient passer à la casserole.

Evidemment, seuls ces quelques lampistes ont été inquiétés, et au final seul un viol a été admis par la « justice ». Dans la presse et durant le procès, il n’a pas été question du rôle joué par le chef de la sécurité rapprochée de Mitterrand dans l’organisation de ce trafic.

L’un des mis en examen était un Libanais, secrétaire du neveu du roi Fahd d’Arabie Saoudite, un certain Nazih Al Ladki.

Parmi les clients, le patron des laboratoires Clarins, Christian Courtin, a été cité, ainsi qu’un membre du cabinet d’Alain Juppé, un autre politicien cousin de Bernadette Chirac (jamais cité publiquement mais inquiété dans une autre affaire avec une prostituée quelques années plus tard), un ex tennismen dénommé Wojtek Fibak, des businessmen anglais, US, ou encore un maire d’une grande ville du Sud Ouest.

Au total, « 89 jeunes femmes ont été recensées, dont 14 mineures à l’époque des faits et 18 étrangères (de l’Est, du Maghreb ou d’Europe du Nord), qui, pour la plupart, sont entrées en prostitution à cause du «conditionnement» particulier du photographe », raconte Libération en juillet 1998.

Mais l’affaire est partie en vrille quand des personnalités, telles que le producteur Alain Sarde, ont été citées comme étant des clients de ce réseau. Pourtant, aucun nom de politicien n’était sorti.

Les clients arabes, qui ont menacé de laisser tomber certains contrats avec la france, ont été laissés tranquilles. A ce sujet, je tiens à raconter une anecdote que m’a racontée un ancien RG, justement.

Il y a quelques années, il avait été chargé avec des collègues de suivre la voiture diplomatique d’un émir de je ne sais plus quel pétroroyaume qui se baladait à Paris, et qui avait une fâcheuse tendance à embarquer des jeunes femmes qui lui tapaient dans l’oeil, afin de les droguer, de les violer et d’en faire ce qu’il voulait ensuite. Une fois que les filles étaient montées dans la voiture diplomatique, il était impossible de faire quoi que ce soit. Le rôle de ce RG et de son équipe était donc d’écouter les conversations dans la voiture diplomatique pour savoir quelle serait la prochaine proie de l’émir et de l’embarquer avant que les hommes de l’émir ne le fassent.

Les jeunes femmes, qui se promenaient tranquillement, ne comprenaient rien à ce qu’il se passait. Ce RG a ajouté qu’ensuite, l’émir se rendait à Cannes. Le RG appelle donc le chef de la police locale pour le prévenir des mesures à prendre quand ce taré se balade dans le coin, mais le cannois répond que chez lui une chose pareille n’arrivera pas. Aucune mesure n’a été prise. Le RG m’a dit que l’émir avait bien réussi à attraper une femme, qu’il a tellement torturée pendant plusieurs jours qu’elle a fini sa vie dans un hôpital psychiatrique. Mais, il ne s’agissait pas du tout d’un cas isolé.

On m’a aussi raconté qu’un réalisateur encore connu faisait soi-disant passer des « essais » à des jeunes femmes pour des films, mais qu’en réalité les vidéos étaient expédiées chez les princes et autres émirs des pays du Golfe, qui sélectionnaient leur proie sur catalogue. Ces femmes partaient, pour finir, au mieux, dans les harems glauques de ces tarés.

Au nom de quelques contrats passés avec des patrons voyous, voilà ce que doivent subir des citoyennes françaises.

Bref, revenons à Annika Brumark, cet ancien mannequin qui a monté son réseau de « call-girls » en faisant miroiter à des gamines naïves et perdues une carrière de mannequin. Ce sont justement des écoutes en 1996 concernant son réseau qui ont permis de savoir que Dominique Baudis fréquentait régulièrement une prostituée à Paris, ce qu’il a toujours fermement nié. Officiellement, Baudis ne fréquentait pas les prostituées, et il devait être le seul politicien de Paris à rentrer chez lui chaque soir!

Le dossier de ce réseau a été instruit par le juge N’Guyen, qu’on a dégagé jsute à la fin de l’instruction pour le remplacer par l’inénarrable Marie-Paule Moracchini, qui est intervenue dans moult affaires sulfureuses pour conclure qu’il n’y avait rien de grave finalement[7]. Depuis, N’Guyen est au placard et officie en tant que juge d’application des peines.

Des écoutes ont été menées autour de ce réseau, et leur contenu était si sensible que les retranscriptions ont atterri sur le bureau du ministre de l’Intérieur avant que le juge N’Guyen n’en ait pris connaissance. A part cela, il n’y avait rien dans ce dossier-là non plus.

« Les PV mentionnaient les noms mais aussi les manies sexuelles d´une galerie de stars parmi lesquelles un célèbre chanteur français, un important élu UDF du Sud-Ouest, un protagoniste de l´affaire Péchiney… Autant d´habitués du réseau que le juge N´Guyen avait l´intention d´entendre à titre de témoin, comme il l´a fait avec Robert De Niro », nous explique Le Parisien. S’ensuite alors une campagne de presse contre N’Guyen, qui renonce à entendre toutes ces personnalités.

Le parquet, inféodé au pouvoir politique, a freiné des quatre fers sur ce dossier, refusant toutes les demandes d’enquête supplémentaires du juge d’instruction. Notamment quand N’Guyen a voulu entendre Paul Barril, capitaine de gendarmerie qui a été impliqué dans l’affaire des écoutes illégales de Mitterrand avant de s’occuper de la sécurité de l’émir du Qatar, qu’il soupçonnait d’avoir joué les entremetteurs entre des prostituées marocaines et ledit émir [8] quand il venait à Cannes.

Une fille, venue du Maroc, a déclaré qu’en 1992, Barril lui a demandé « de travailler pour lui et d’obtenir des informations sur l’oreiller », en échange de 50.000F par mois, comme le rapportent les auteurs de Sexus Politicus.

Un médecin qui vérifiait que les filles n’avaient pas de MST et envoyait ces informations couvertes par le secret professionnel aux clients d’Arabie Saoudite, un dénommé Alain Meyer, a bénéficié quant à lui d’un non-lieu.

Commentaire de la journaliste de Libé Patricia Tourancheau: « Ainsi, de «refus de supplétifs» en «saucissonnage des dossiers», le jusqu’au-boutiste juge N’Guyen a vu non sans colère son dossier se réduire comme une peau de chagrin ».

Mais oui: que valent quelques filles paumées contre de gros contrats avec rétrocommissions à la clé?

Car à l’étranger, il a été dit que ce réseau était en fait utilisé pour faciliter la signature de ces gros contrats, pour de grandes compagnies françaises, et cela avec le plein assentiment des autorités. De fait, plus les contrats sont gros, plus il y a de chances qu’il faille passer par la case partouze pour en obtenir la signature. C’est aussi ce qui explique le peu de femmes dans les postes clés des multinationales et des ministères des affaires étrangères, de l’Intérieur ou du Commerce.

Et certains ont même osé dire que ce réseau était « protégé » par l’Etat français, se demandant au passage pourquoi ce réseau-là était exposé et pas les autres, évoquant des « pressions » depuis le haut de la hiérarchie dès le début de l’instruction.

Jean-Pierre Bourgeois, qui a pris 5 petites années de taule en 1999, a de nouveau été condamné pour proxénétisme en 2015: « A Saint-Martin, en Toscane ou à Cannes, il lui est reproché d’avoir incité des jeunes femmes à se prostituer pour ses amis et lui. Pas toujours contre de l’argent, parfois pour des cadeaux, maillots de bain, lingerie fine. » En même temps que lui, un de ses pervers d’amis et la directrice d’une « agence de modèles » tchèque étaient également jugés.

A quand la prochaine? Puisqu’il semble évident que ce « photographe de charme de renommée internationale » ne mettra pas fin si facilement à sa carrière.

Le cas Antoine Pinay

Il s’agit d’une vieille affaire, mais elle mérite qu’on s’y arrête un peu. Lors de la campagne présidentielle de 1965, Pinay s’est retiré de la course alors que la droite européaniste et atlantiste le poussait à se présenter à droite contre De Gaulle, détesté par les banquiers et nazis au pouvoir en Europe.

Antoine Pinay était un industriel embarqué en politique, qui avait voté les pleins pouvoirs à Pétain en 1940. Il est ensuite entré au gouvernement en 1948, puis a été nommé premier ministre, et a créé ce qu’on a appelé le « Cercle Pinay », un groupuscule anti communiste et ultra libéral. « En 1941, il est nommé au Conseil national de Vichy, puis décoré de la francisque, faisant partie selon sa biographe Christiane Rimbaud des notables de province sur lesquels le régime voulait s’appuyer », nous dit Wikipedia. Mais, pris par le remords, et aussi parce que le vent tourne, il aurait démissionné en 1942. Comme Mitterrand, Papon et tant d’autres, Pinay serait même devenu résistant en 1943, ce qui lui a sauvé la mise lors des lois d’amnistie. Il est même devenu président du Conseil en 1952!

Officiellement, il s’est retiré de la vie politique en 1960, mais c’est faux. Pinay a continué ses petites manœuvres dans « Le Cercle », créé en 1969 avec Jean Violet et Otto de Habsbourg, deux membres de l’Opus Dei comme lui. Violet, qui a succédé à Pinay à la tête du Cercle, était un fasciste notoire tout en étant ultra libéral (il était membre de la Société du Mont Pèlerin de Van Hayeck, qui prônait la doctrine ultra libérale), un agent provocateur qui a été membre de la Cagoule, en lien avec la mafia franc maçonne de la loge P2, notamment. Mais, son oeuvre mériterait un livre entier (il y a déjà un paragraphe sur lui ici). On peut retenir qu’il était un pion des services américains, et on peut se demander si en réalité, ce n’est pas lui qui a eu l’initiative du « cercle Pinay ».

Toute sa vie, Pinay a été un européiste convaincu, grand ami de Jean Monnet, prêt à vendre la france sur l’autel des intérêts des multinationales. Il a prôné la monnaie unique, une armée européenne unique, a tenté de créer les « Etats-Unis d’Europe », et surtout il a été l’un des piliers et fondateurs du Bilderberg, en compagnie de quelques nazis.

Bref, revenons à notre élection de 1965. Officiellement, Pinay s’est retiré de la course parce qu’il a dit avoir été victime d’un chantage de la part des gaullistes, qui auraient menacé de balancer des infos au sujets de « ballets roses », une vieille tradition de la Ve République, comme on va le voir. Officiellement, bien-sûr, tout cela n’est qu’une basse manœuvre, même si  » L’homme était, certes, connu pour apprécier les jeunes filles », précise le magazine très à droite Valeurs Actuelles[9]. Dans le livre Sexus Politicus où l’info a été balancée en 2011, on précise même que Pinay, pourtant très laid, était « réputé aimer les très jeunes femmes ».
elon les auteurs de ce livre qui a manifestement pour but de désamorcer moult histoires dérangeantes pour des politiciens français, on tient même à nous préciser que « En fait de ballets roses, sa décision de ne pas se présenter aurait été liée au dépôt d’une « main courante » ayant trait à un attouchement sur mineur », et que la majorité était à 21 ans (même si on ne nous dit pas quel âge avait le ou la mineur(e)), pas de quoi fouetter un chat en somme…

Sauf que ça a quand-même bloqué LE poulain de l’establishment européen et US dans son ascension quasi assurée vers l’Elysée. Soyons sérieux deux minutes: ce n’est en effet pas une banale affaire de mineure tripotée qui aurait pu avoir un tel effet.

L’affaire Le Troquer

Screenshot – 29_09_2015 , 00_03_01C’est de cette affaire, qui fut un mini scandale à la fin de la IVe République et des premiers mois de la Ve, qu’est née l’expression « ballets roses », des partouzes dans lesquelles les victimes sont essentiellement des filles mineures[10]. On peut parler de « mini scandale », parce que la presse française n’a écrit que très peu d’articles, et tous très courts, à ce sujet. Ce qui n’a pas été le cas dans la presse américaine, italienne ou espagnole.

En 1960, André Le Troquer, encore président socialiste de l’Assemblée nationale quelques mois plus tôt, comparaît pour « excitation de mineures à la débauche ». Mais quand le procès s’ouvre, le dossier avait déjà été vidé de l’essentiel de son contenu, et Le Troquer a pu crier au complot.

Car il était comme la quasi totalité des « hommes politiques »: un vulgaire queutard. Alors forcément entre congénères de bordels et de partouzes, on est prêts à fermer les yeux sur les écarts des autres. Et on sait bien que le but est d’ « avoir » les filles les plus belles, les plus jeunes, les plus en vue.

Sauf qu’allez savoir pourquoi, un jour l’affaire des ballets roses organisés notamment à son domicile de fonction par Le Troquer et sa compagne est sortie dans la presse. Où l’on a appris que les « danseuses » de ces ballets spéciaux qui n’ont pas eu lieu une fois comme certains le disent mais depuis 1948 et jusqu’en 1958 quand l’affaire a éclaté, étaient âgées … de 13 à 20 ans[11].

En janvier 1958, un périodique qui s’appelait « Aux écoutes du monde » expliquait que  » le policier aurait avoué avoir organisé des parties fines entre des personnalités et des mineures en divers endroits de la région parisienne, dont le Pavillon du Butard. Or, ce pavillon de chasse situé tout près de Paris, dans la forêt de Fausses-Reposes, était alors mis à la disposition du président de l’Assemblée nationale ».

L’affaire a commencé quand une gamine de 16 ans, recherchée pour une escroquerie, est arrêtée place de la République à Paris et elle avoue travailler pour deux maquereaux pour qui elle pièges des hommes lors d’ébats sexuels, en les rançonnant en échange de son silence. Elle raconte des soirées fines dans les beaux quartiers, auxquelles d’autres filles sont présentes, et précise que le chauffeur qui l’y emmène s’appelle Pierre Sorlut, qui était policier et venait dit-on de se faire virer de la DST[12].

23 personnes ont été inculpées à la suite du procès -à huis clos[13], et Le Troquer s’en est tiré avec un an de sursis et une mini amende, Sorlut a pris 4 ans en appel. Tout le monde a su se taire sur les autres personnalités impliquées. En tout cas, Sorlut a pu ouvrir quelque temps après un « restaurant libertin » prisé des adeptes d’échangisme, et fréquenté notamment par des politiques et des barbouzes.

Seulement cinq familles de victimes se sont portées parties civiles, le juge Sacotte ayant déclaré qu’il renonçait à en entendre certaines car elles étaient « toutes atteintes de dépressions nerveuse ne se souvenaient plus de rien ». En tout cas, elles n’ont pas eu une adolescence heureuse, d’après ce qu’a rapporté la presse à l’époque.

Depuis 1950, Le Troquer fréquentait une artiste, à moitié peintre, à moitié danseuse, à moitié actrice, connue du tout Paris, Elisabeth Pinajeff, qui a préparé certaines chorégraphies de ces ballets roses. Le couple recevait beaucoup dans son appartement de la rue Franklin Roosevelt, et Pinajeff, grâce à Le Troquer, a peint sur commande moult personnalités, dont la Reine d’Angleterre ou la femme du président du conseil René Coty.

Les faits de viols de mineures et autres partouzes se sont déroulés à de multiples endroits, comme Pavillon du Butard à Vaucresson, la loge présidentielle à l’Opéra de Paris, au cabinet de Le Troquer, au Palais Bourbon ou encore dans les bureaux du siège de la première Brigade mobile rue St-Honoré à Paris.

Lors de l’enquête, un film a même été saisi: un cinéaste avait enregistré un des ballets au pavillon du Butard pour ensuite montrer aux autres victimes en quoi consistait le délire pervers de la clique.

Sorlut, 34 ans, draguait les gamines, puis les faisait boire et fumer de la marijuana, et si elles étaient encore réticentes à se faire violer par de vieux porcs, il les menaçait de les défigurer au vitriol en leur rappelant que lui était « protégé », mais pas elles. Et il récupérait une partie de l’argent qu’on leur donnait.

A une gamine de 13 ans amenée par Sorlut et qui voulait devenir danseuse, Le Troquer a dit qu’il avait plein d’amis à l’Opéra. Mais il n’était pas le seul présent, et en prison Sorlut a donné pas mal de noms de politiciens en vue et d’hommes d’affaires, parmi d’autres.

D’après Le Times du 20 juin 1960, des mères sont venues au procès s’en prendre à leurs filles, aux mœurs si légères. Le journal se demande même si on ne leur a pas demandé de tenir ce discours. Lors du procès, on aurait aussi évoqué la présence de jeunes garçons au pavillon Butard.

le-troquerMalgré tout, Le Troquer a continué à déclarer qu’il n’était pas attiré par les mineurs et qu’il était étranger à tout cela:  » Ni Mme pinaïeff ni moi n’avons été mélés aux actes qui mettent en cause les personnes traduites ici en justice. Nous n’avons participé à aucune de leurs réunions, nous ne sommes jamais allés chez eux et nous ne les avons pas accueilli chez nous . Il n’y à jamais eu de ballets, en tout cas nous n’en avons point vu. (….) on ne saurait prendre au sérieux les affirmations de filles perverses et débauchées. Aussi ai-je le droit de demander pourquoi je suis ici . Je puis sans crainte affirmer que nul n’aurait parlé d’une affaire de ce genre si l’on n’avait pas prononcé machiavélique-ment , injustement , le nom d’un homme politique . Mais on a voulu traîner en correctionnelle le militant que je fus et cela parce que j’ai opiniâtrement défendu la légalité républicaine », a-t-il déclaré devant les juges[14], ajoutant que c’est à cause de De Gaulle qu’il se retrouvait là.

Aujourd’hui, ceux qui écrivent sur cette affaire ont manifestement pour but de la minimiser. J’aurais pu adopter cette théorie si je n’avais pas entendu moult témoins me rapporter le même genre de partouzes, et même des plus glauques encore, dans les milieux de pouvoir. Ou alors il y a en france des dizaines de personnes totalement folles qui inventent de toutes pièces des histoires ayant une fâcheuse tendance à se recouper.

Déjà à l’époque, plusieurs témoins, si pas tous, ont subi des pressions. Le frère d’une victime a même parlé de menaces directes de Pierre Sorlut peu avant de manquer de se faire écraser de manière intentionnelle par le 4 CV du même Sorlut. Et il était clair que, contrairement à ce qu’on a dit dans la presse, le pouvoir suivait de très près cette histoire.

Ce qui est drôle, c’est que la théorie officielle veut que cette histoire soit un coup monté des gaullistes, dont Sorlut faisait partie. On se demande alors pourquoi Sorlut, qui aurait donc fait en sorte que l’affaire éclate, s’en serait pris à un témoin qui justement dénonçait les faits.

La théorie du complot gaulliste semble peu très probable.

En outre, à l’époque, un journal Suisse du 2 février 1959 rapportait que « Le groupe socialiste n’a publié aucun communiqué jusqu’ici pour prendre la défense de ce « leader », et pour prétendre qu’il est victime d’une « manœuvre politique ». Ce silence est significatif ». Le Troquer est mort deux ans après le verdict, sans avoir refait surface.

Une mineure prostituée dans la voiture d’Ambiel

En avril 2004, un conseiller en communication de Raffarin, alors 1er ministre, a été surpris de voir dans la presse la mésaventure qu’il lui était arrivée dans la nuit, quand il a été interpellé par les flics alors qu’une roumaine mineure se trouvait dans sa voiture.

Des policiers planquaient devant cette jeune prostituée et sont tombés sur le premier client qui l’a fait monter, et c’était Dominique Ambiel. Lui a dit que la fille s’était précipitée dans sa voiture sans qu’il ne demande rien, une version difficilement crédible à 4h du matin, avec un BMW qui se verrouille de l’intérieur quand elle est en marche. La fille, elle, a expliqué qu’ils se rendaient à l’hôtel pour une passe à 150 euros. Elle a aussi expliqué lors de son interrogatoire qu’elle voyait Ambiel 2 ou 3 fois par semaine dans un hôtel de la porte Maillot, mais on n’a pas cherché du côté des relevés de carte bancaire d’Ambiel pour confirmer les paiements.

« Selon le rapport de police, il sort ses papiers officiels, tente d’intimider les agents (« Messieurs, votre carrière est terminée », « La loi, c’est moi qui l’ai faite »), demande leur numéro de matricule, relève leur plaque d’immatriculation. Dominique Ambiel affirme alors qu’il a pris la jeune femme en stop. Les policiers, qui estiment leur procédure solide, le laissent repartir. La jeune femme est emmenée dans les locaux de l’Usit pour y faire sa déposition. », raconte Libé.

Pas de bol, Ambiel est placé en garde-à-vue dans l’après-midi. Il est clair que cette procédure est étonnante: même un simple député est relâché dans ces conditions, qui sont déjà survenues. D’ailleurs, il semble qu’au départ, les policiers n’ont pas dressé de PV d’infraction.

Si Ambiel est tombé, c’est parce qu’on a voulu qu’il tombe, pas parce qu’il était la seule brebis galeuse du gouvernement. Lui pense que c’est sarkoléon qui a été à la manœuvre, histoire de déstabiliser Raffarin, ou peut-être que c’est Villepin…

Comme Le Troquer et tous les autres, il est monté sur son piédestal en clamant son innocence:  » Tout ça m’est totalement étranger, je suis abasourdi. J’ai une petite fille de 9 ans, des parents de 81 ans, une femme qui me soutient. Cette fille ment et je ne comprends pas. J’ai été assassiné, sali, décrédibilisé, diffamé par les élucubrations journalistiques. Je vis depuis deux mois un calvaire. Ce qu’on me reproche est abject. »

Son avocate a expliqué de son côté que  » Dominique Ambiel jure son innocence, il n’a jamais vu de prostituées de sa vie. Pour lui, il s’agit d’une affaire Baudis bis. On cherche à l’abattre, il s’est fait piéger, c’est une manipulation »… Mais bien-sûr! Certes, on a cherché à la faire tomber, mais pas à partir de rien.

Finalement, Ambiel doit payer 2.000 euros d’amende, ce qui est loin d’être une somme dissuasive, mais il a du démissionner de son poste, avant de redevenir producteur pour la télé.

Quant à la jeune prostituée,  » Quelques heures après son audition, Daniela retournait en effet sur le pavé, comme si rien ne s’était passé. Il a fallu attendre la médiatisation de l’affaire pour qu’elle soit finalement confiée à la brigade de protection des mineurs, l’unité spécialisée dans la lutte contre les réseaux de prostitution, roumains notamment. Et qu’elle soit placée dans un foyer ».

Les partouzes a Marrakech

En 2011, Luc Ferry évoquait un ex ministre qui se serait fait poisser Marrakech lors d’une partouze en présence de mineurs. Beaucoup ont pensé qu’il parlait de Jack Lang, qui a même cru utile de se justifier et de menacer tous ceux qui l’associeraient à cette sortie, mais ce n’était pas de lui dont parlait Ferry. Et accessoirement, il semble qu’ils étaient plusieurs ministres ou anciens ministres à cette partouze.

Car en réalité, des ministres français qui se tapent des mineurs à Marrakech, c’est loin d’être une originalité, hélas. Tous ceux qui travaillent sur nos élus pédocriminels savent que la Mamounia, un hôtel de luxe qui est directement piloté par le roi du Maroc qui y invite qui il veut, est un spot prisé de nos VIP, parmi lesquels des pédophiles, et cela depuis au moins les années 80.

« La déclaration de Luc Ferry réveille un souvenir enfoui chez un journaliste de France Télévisions. « Dans les années 2000 », alors qu’il était de permanence un soir à sa rédaction, il affirme aux enquêteurs avoir vu passer une dépêche de l’Agence France-Presse (AFP) annonçant la présence de Jack Lang, ex ministre socialiste, dans un commissariat de Marrakech suite à son arrestation « dans un riad […] avec de jeunes mineurs de 15 ans ». Problème : cette dépêche aurait rapidement disparu des écrans, selon le journaliste, mais les policiers n’ont pu en retrouver la trace. Et ce malgré des recherches auprès de trois agences de presse internationale installées au Maroc, dont l’AFP », précise encore VSD. Comme c’est étonnant…

Tour récemment, l’auteur du site web Panzama, dont je ne partage pas les idées mais qui, en matière de pédorcriminalité, a le mérite de dénoncer les choses, a été convoqué par les flics suite à une plainte en diffamation de Pierre Bergé en personne. Pourquoi? Tout simplement parce que l’auteur a évoqué un autre article de VSD, assez embêtant, dans lequel on évoque clairement des partouzes qui auraient eu lieu dans la villa d’X et Y[15], à Marrakech.

Les journalistes de VSD ont rencontré un prêtre du sud de la France qui s’est rendu en 2003 et en 2007 à Marrakech. Lors ces vacances, il a recueilli des témoignages de parents de victimes disant que des mineurs se prostituaient auprès de « français connus », notamment dans la villa, qui appartenait donc, à Y, l’auteur du livre vomitif « La Vilaine Lulu », qui raconte des rituels sataniques et des viols de mineurs, et à X, grand financier du parti socialiste. Le prêtre précisait aussi que le ministre qu’on a déjà évoqué plus haut était « régulièrement invité » à ladite villa.

L’article mentionne aussi l’avocat de l’association Touche pas à mon Enfant, selon qui les autorités françaises et marocaines avaient tout intérêt à enterrer le dossier.

Si l’auteur du site Panamza a été poursuivi, ce n’est pas le cas, semble-t-il, des journalistes de VSD.

Dans Le Point, on nous raconte une scène particulière qui s’est déroulée à La Mamounia: « On se souvient de cette fameuse nuit de décembre 2005 où Philippe Douste-Blazy, ministre des Affaires étrangères, a conclu sa mythique scène de ménage avec sa compagne Dominique Cantien, en se retrouvant en caleçon dans le couloir aux petites heures du matin. Ils avaient un peu endommagé la suite 312… »

Simple « scène de ménage » en « petite tenue » de la part de l’ex poulain de Dominique Baudis à Toulouse, devenu ministre de la Santé?

Dans Le Monde à cette époque, on pouvait lire que cette « scène de ménage » a « suscité la colère de Jacques Chirac » et que « les ministres en font, depuis quelques semaines, des gorges chaudes ». Quand Douste Blazy entrait dans l’hémicycle, ses collègues scandaient « Mamounia! Mamounia! ».

Le Monde revenait sur la « scène de ménage » en avril 2006: « Un différend peu discret, puisque des voisins du couple, au troisième étage de l’hôtel, ont pu en suivre les péripéties et voir le ministre et sa compagne, légèrement vêtus, s’invectiver dans le couloir.

Le ministre, rompant finalement la querelle, a dû rejoindre la chambre de l’un de ses gardes du corps, avant de quitter précipitamment l’hôtel, à 5 heures du matin. Là, suivi par une voiture de la sécurité, « Douste » a pris la route de Casablanca, d’où il s’est envolé pour Paris.

L’histoire a aussitôt fait l’objet d’un rapport des services de sécurité au ministère de l’intérieur, mais aussi à l’ambassade de France à Rabat qui en a informé l’ambassadeur, Philippe Faure, alors en vacances dans l’océan Indien, lequel en a rendu compte à Matignon et à l’Elysée. »

Question: depuis quand une simple « scène de manage » d’un ministre entraîne une exfiltration du pays par une « voiture de la sécurité », et une information par les « services de sécurité » auprès du « ministère de l’Intérieur » et de « l’ambassade de France à Rabat », qui elle même informe « Matignon et l’Elysée » sur le champ?

Le Canard Enchaîné, qui a ébruité l’affaire en premier le 22 mars 2008, précisait que les dégâts causés par le couple s’élevaient à 30.000€, payés par le palais royal, ce que Douste a nié.

D’autres ont carrément parlé de la présence de « jeunes garçons ».

Et pourquoi Dominique Cantien, productrice à la télé française, s’est rendue sur Europe 1 et sur le plateau d’On n’est pas couché sur France 2, pour dire que tout est « faux », un « mensonge », un « fantasme », qu’il y a juste eu une vague dispute? Et pour préciser : « Je ne l’ai pas retrouvé dans une chambre avec de jeunes garçons, comme on l’a laissé supposer »?

« Il n’était pas l’homme qu’on a dit qu’il était, voilà », a déclaré Dominique Cantien. C’est bizarre, parce que dans la presse commerciale, « on » n’a rien dit du tout. C’est seulement dans les dîners en ville qu’ « on » a parlé de la présence de mineurs, et même d’une partouze, ce soir-là, le 31 décembre 2005, alors que de nombreuses « personnalités » françaises étaient présentes à la Mamounia.

« Je pense qu’il y avait des gens qui nous accompagnaient et qui avaient tout intérêt à détruire Douste-Blazy », a-t-elle dit sur France 2. Encore la théorie du complot!

C’est drôle comme une chose que le public ne sait pas ou n’est pas censé savoir, est dénoncée comme « fausse » sur ces mêmes médias qui n’ont parlé de rien, au final.

En tout cas, on apprend donc que Douste n’était pas seul ce soir-là. Il est donc probable que si Douste a été le seul à être cité dans la presse, c’est que quelqu’un lui en voulait.

Dans Le Figaro, on évoquait plusieurs « participants » à la partouze, l’arrivée de la police qui prend des « adultes » en « flagrant délit », et d’un ancien ministre emmené au poste de police avant d’être réexpédié en france dans la foulée. On précise aussi que l’affaire a été étouffée et qu’aucune procédure n’a été déclenchée.

Bref, on se saura jamais, du moins officiellement, le fin mot de l’histoire. Douste reste innocent, le ministre, X et Y aussi, tous les autres aussi. Officiellement, tout cela ne reste que des « rumeurs », n’est-ce pas.

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Ils veulent nous faire croire qu’ils sont au-dessus de nous, d’ailleurs ils se comportent comme si c’était le cas. Ils nous parlent de valeurs à longueur de temps mais sont les premiers à se protéger quand l’un d’eux se comporte comme un porc (et encore, je ne crois pas que les cochons sodomisent les porcelets). Toutes ces affaires, et bien d’autres que j’ai déjà évoquées sont censées n’être que des « rumeurs ».

Sauf que, c’est pas de chance: il y a des gens qui parlent, dans ce pays. En off, certes, mais à des gens comme moi, qui passent une bonne partie de leur temps à compiler et recouper les informations. Il y en a quelques-uns, de ces ministres « pédophiles », au sujet desquels on commence à accumuler un certain nombre de dossiers. Ce n’est pas incongru: il suffit de regarder ce qu’il se passe en Grande-Bretagne, même si les autorités s’acharnent depuis 3 ans maintenant à éteindre les dizaines de feux allumés par des victimes aussi nombreuses qu’excédées.

Il y a des victimes qui parlent, d’anciens policiers, quelques journalistes, quelques anciens des RG, des magistrats aussi. Et tous ces gens qui ne se connaissent pas racontent les mêmes choses, notamment une classe politique et une justice corrompues, des systèmes de clientélisme, des pédocriminels au plus haut niveau qui sont systématiquement protégés, une machine répressive contre les victimes et ceux qui osent les croire, etc.

Alors de deux choses l’une: soit tout ce petit monde est bon pour l’hôpital psychiatrique, soit il y a réellement un problème dans ce pays.

[1] Toutefois, selon le journal d’extrême droite Minute qui a reçu Krief avec son faux PV, mais ne s’est pas laissé avoir, il s’agissait là d’une m »naoeuvre policière » destinée à les décrédibiliser. Ce qui ne serait pas impossible, vu la position de Krief à ce moment. En outre, ce PV a en-tête de la préfecture n’a pu être volé que par un policier ou un membre de la préfecture.

[2] Au sujet de ce ministre, un document des renseignements citait une affaire de pédophilie remontant à 1988 dans le sud-est de la France, et évoquait, selon L’Express « avec force détails scabreux, le couple XXX, citant des écoutes téléphoniques que personne n’a jamais entendues et qui ont été, selon la note, détruites depuis. », mais le journal s’empresse d’ajouter que  » La hiérarchie policière n’accorde aucune crédibilité à l’assertion », ce qui est un miracle puisqu’aucune enquête n’a été menée. Idem au sujet d’une arrestation au Maroc de ce ministre, suivie d’une « exfiltration discrète organisée par l’Elysée », en raison d’une « affaire de mœurs ». Là encore aucune enquête ‘na été menée, mais la journal affirme qu’il n’y a « Pas la moindre preuve ». Nous voilà bien rassurés.

[3] A part la police, tout le monde a conclu à un assassinat.

[4] Ce qui est interpellant, c’est que la police belge, qui a soi-disant cherché à identifier l’homme sur la photo, n’a mis que deux heures pour décréter qu’il ne s’agissait pas du magistrat en question. Le policier qui a conclut cela est Georges Zicot, déjà intervenu dans l’affaire Dutroux pour éloigner les soupçons du gratin. Il a tenté de dire que l’homme sur la photo était en réalité un truand local, ce qu’a démenti Scotland Yard, qui a aussi analysé la photo.

[5] Il a démarré sa carrière en instruisant le dossier sur la mort de Coluche, et a conclu comme on le sait à un banal accident, malgré les évidences. En 1991, année où il devient franc mac, il instruit l’affaire Omar Raddad, le jardinier accusé d’avoir tué sa patronne Ghislaine Marchal. En réalité, ce meurtre était lié à l’OTS (le Temple Solaire) dont Marchal était membre, et qu’elle voulait quitter, et Raddad, comme on l’a vu bien plus tard, n’avait rien à voir dans cette affaire. Il est aussi intervenu, en tant que doyen des juges d’instruction de Nice, dans l’affaire Kamal, et bien qu’une victime avait dénoncé plusieurs magistrats pédophiles du parquet local, il a classé l’affaire sans suite. Karim Kamal est devenu réfugié politique aux Etats-Unis à cause de la partialité de la « justice ». En 2004, Renard est mis à la retraite d’office, la sanction la plus élevée pour un fonctionnaire, suite à une enquête d’Eric de Montgolfier qui a tenté de faire le ménage dans la justice niçoise. Renard a aussi été condamné à 5.000 petits euros d’amende en 2006 pour avoir transmis des documents confidentiels aux frères la truelle de la GLNF à laquelle il appartenait.

[6] Selon Libé, « une fille témoin avait parlé d’une «valise pleine de billets» remise par De Niro à Bourgeois. Du coup, le magistrat a considéré que si De Niro avait payé Bourgeois pour rencontrer la star du porno, l’acteur avait pu se rendre complice de proxénétisme. De Niro a été blanchi à l’issue de sa rocambolesque garde à vue. Et N’Guyen a pesté contre les policiers de la «Mondaine», qui n’ont effectué «aucune perquisition et aucune saisie à l’hôtel Bristol». »

[7] On peut citer notamment l’affaire Borrel, dans laquelle elle avait conclu au suicide là aussi contre toutes les évidences (et de nombreux dossiers ont disparu), ou l’affaire du juge Albert Lévy, qu’elle a presque harcelé, ou encore l’affaire « Pierre et Marie », ces deux enfants qui ont témoigné dans le reportage de France 3 « Viols d’enfants, la fin du silence ».

[8] Cela rappelle l’affaire du Carlton, dans laquelle un commissaire de police de Lille venait chercher les prostituées pour DSK à la gare, ou les amenait à l’aéroport pour se rendre ensuite à Washington. D’ailleurs, la veille du jour où DSK s’est fait arrêter pour l’affaire Naffissatoui DIallo, il partouzait encore avec les jeunes femmes avenantes envoyées depuis les bordels belges (dont il dit ignorer qu’elles étaient prostituées). Elle n’a pris sa retraite qu’en juin 2015.

[9] Le journal dit que ce n’est cependant pas la raison du renoncement de Pinay. Selon le magazine, ce serait parce qu’il était trop proche des US, leur donnant notamment des infos sur le programme nucléaire français! Quelle blague! C’est justement parce qu’il était proche de Washington qu’il était favori pour la présidentielle.

[10] Le chef d’accusation portait sur:  » Des actes caractérisés d’excitation à la débauche , dont l’essentiel consiste en relations sexuelles généralement complètes, soit entre plusieurs hommes et une femmes , soit entre un seul homme et plusieurs femmes , soit entre plusieurs couples avec parfois échange de partenaires ; toute actes concomitants ou successifs , perpétrés sans le moindre soucis de discrétion, dont les mineures ont toutes été l’objet ou les témoins , et qui dans certains cas se pimentaient du spectacle , fort apprécié, d’exhibitions de nudité, voir de numéros de strip-tease, de caresses fort précises entre femmes , de flagellations à l’aide d’un martinet »

[11] Ou de 12 à 18 ans, selon Le Times.

[12] Sorlut aurait toutefois continué pendant bien longtemps à rendre des services aux renseignements français, pour « des opérations limites ». D’après Yves Bertrand, c’est même lui qui a déposé la gerbe de fleurs pour les 50 ans de la DST, en compagnie de Pasqua, avec qui il aurait même longuement parlé des reformes de la police.

[13] La liste des clients de et ceux qui abritaient ces partouzes ressemble à un bottin mondain: coiffeurs stars, couturiers, comédiens, artistes, un commissaire et deux inspecteurs ont défilé à la barre. A part Le Troquer, aucun autre politicien n’a été impliqué.

[14] Au début de l’instruction, drapé dans sa vertu d’ancien combattant, il avait déjà tenté d’attaquer et de menacer les victimes devant le juge, un procédé typique des pédocriminels: »Dans cette affaire, on essaie de mettre en cause un homme qui a été mêlé à la vie politique de son pays, aux drames qui l’ont bouleversé, et lui opposer un garçon dont maintenant on évoque l’irresponsabilité et des filles qui, depuis beaucoup d’années déjà, avaient acquis la majorité dans le vice. L’acte d’inculpation pourrait bien aboutir à l’inculpation de certains plaignants ».

[15] Vu l’omerta sur les noms de ces deux types, je préfère ne pas les citer ici.

Source : Donde vamos, 30 sept 2015

Tags : Maroc, France, pédophilie, prostitution, mineurs, scandales sexuels,

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