Maroc : Le Makhzen en perte de vitesse à tous les niveaux

Selon l’économiste marocain Fouad Abdelmoumni, le Maroc est au bord de la faillite. Une réalité corroborée par un communiqué du FMI publié le 11 novembre 2019, qui révèle que l’économie marocaine a été fortement secouée par « la volatilité de la production céréalière, de la faible croissance des principaux partenaires commerciaux du pays et des risques externes élevés ». « L’équipe du FMI (…) encourage les autorités à accélérer les réformes structurelles afin d’améliorer la gouvernance, de combattre la corruption, de réduire les disparités régionales et sociales et le chômage, en particulier parmi les femmes et les jeunes, ainsi que de renforcer l’éducation », dit-il. Un langage diplomatique qui peine à cacher une situation explosive.

Le Maroc occupe la 142eme place sur 199 pour l’indice global des risques de corruption, selon le Cabinet d’intelligence économique Global Risk Profile (GRP), basé à Genève, qui vient de publier la seconde édition de l’Indice Global de Corruption (GCI). Cet indice permet l’évaluation et l’analyse comparative du niveau de corruption et d’autres crimes en cols blancs.

Sur le volet politique, la monarchie est de plus en plus contestée. Le dernier discours du roi Mohammed VI à l’occasion du 44 anniversaire de la marche verte a eu droit à plus de « dislikes » que de « likes » au point de pousser les chaînes 2M et La Première à désactiver cette fonction. Dans une manifestation à Al Hoceima le 7 novembre, la foule de jeunes d’Al Hoceima scandait le slogan « La Devise du Royaume ne me représente pas ».

En raison de la situation dans la région du Rif, le Makhzen est de plus en plus acculé en Europe par des manifestations multitudinaires contre le traitement délaissé par les autorités marocaines aux populations rifaines. Cette question aurait altéré les relations avec la France qui ont connu dernièrement de sérieuses turbulences au point de pousser certains responsables à s’en prendre directement au premier allié du Maroc dans le dossier du Sahara Occidental.

Au niveau des pays voisins, le Maroc a choisi l’escalade autant avec la Mauritanie qu’avec l’Espagne, deux pays directement concernés par le contentieux sahraoui. A Ceuta, Rabat a arrêté le commerce informel en vue d’asfixier la ville sur le plan économique et à El Gargarat, les douanes marocaines ont empêché des centaines de camions mauritaniens de franchir la frontière.

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