Maroc : la politique est devenue l’art des coups au-dessous de la ceinture (politicien)

En tant que partis politiques, nous gravitons dans l’orbite du pouvoir, nous nous employons à plaire au Makhzen, qui demeure le dirigeant effectif du pays et du peuple, tous les partis ont été domestiqués soit par l’intimidation, soit par la cooptation et en agitant « la carotte et le bâton ».

Les gens à principes sont prêts à vendre leur âme en échange de postes, de richesse et de privilèges. Nous avons des noms dans l’histoire récente des voix de l’opposition qui, jadis, faisaient trembler les murs du parlement, puis elles se sont transformées en agneaux lorsqu’elles sont entrées dans le jeu, de sorte que ceux qui maitrisent la satire ne puissent pas oublier les lois qui déterminent le destin de tout un pays. De quoi va-t-on convaincre les jeunes de se lancer en politique? « 

Quand vous réfléchissez aux réalités de la politique au Maroc, je ne peux que rester perplexe devant l’énorme quantité de contradictions et de paradoxes. Si la définition commune de la politique est l’art du possible, c’est une définition qui s’applique à la réalité politique marocaine, où ceux qui vantent leurs positions et qui trompent le public en faisant valoir leur virilité et la loyauté dans la défense des droits et libertés et l’édification de l’état de droit peuvent se vendre la nuit et dans le noir. Chez eux, la politique est devenue l’art des coups au-dessous de la ceinture où la moralité est exécutée devant la frénésie manifestée dans la course au pouvoir.

En Occident, les politiciens s’engagent devant leurs propres électeurs . Ils proposent des programmes et se font concurrence pour remporter des votes. Lorsqu’ils arrivent au pouvoir, ils appliquent leurs programmes et s’efforcent de tenir leurs promesses. Lorsque quelqu’un commet une erreur, il démissionne et se met à la disposition de la justice. De plus, personne ne peut faire de la politique s’il n’est pas à un niveau élevé d’éthique, de moralité et d’intégrité qui le qualifie pour gérer des affaires publiques ».

Chez nous [au Maroc], parvenir au Parlement est un objectif. Devenir ministre est l’objectif. S’approcher du gouvernant est un vœu. Amasser une fortune, et servir les intérêts personnels sont les objectifs les plus élevés. Le service du peuple est sans aucun doute le dernier des soucis. Années après années, nous nous débattons toujours dans les mêmes problèmes. C’est quoi l’intérêt du politique et des politiciens s’ils n’ont pas le courage de dire NON et dire que la démocratie est la solution et l’entrée principale pour réaliser l’intérêt du peuple?

Youssef Abtouy, membre du bureau exécutif du parti de l’Istiqlal

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