Le Maroc sur les pas de l’Algérie, le Liban, le Soudan…

La définition de la dictature est toujours la même et le Maroc ne fait pas l’exception. Toutes les dictatures ont un point commun, à savoir les mêmes erreurs et la dictature ne tire jamais de leçon. A l’instar du colonialisme, la dictateur est un mauvais élève, tel que précisé par le Général Giap, le héros de la bataille de Dien Bien Phou.

Malgré la répression, la révolution est de retour en Egypte pour rappeler au général Al Sissi qu’il est le sosie du dictateur déchu, Hosni Moubarak.

En Algérie, Bouteflika a distribué pendant 20 ans des milliers de logements, la jeunesse et les chômeurs ont largement profité de la rente pétrolière, l’analphabétisme est presque inexistant et la presse est l’une des plus libres du monde arabe. En dépit de tout cela, la candidature de Bouteflika en vue de briguer un 5ème mandat a été rejetté par une population dont la consciente politique est enviable.

Le Soudan et le Liban n’ont pas échappé à cette nouvelle vague de contestation. Un deuxième printemps arabe qui tombe dans une conjoncture on ne peut plus difficile au Maroc en raison de la violente répression pratiquée contre la population du Rif.

Devenu arrogant à cause du soutien inconditionnel de la France, le Makhzen était loin d’imaginer qu’un nouveau printemps arabe pourrait exploser de nouveau.

Si en 2011, le palais a su instrumentaliser le parti islamiste pour calmer la rue, en 2019, cette carte n’est plus utile suite à la violente offensive concoctée par le régime dans le but de salir l’image du PJD et de ses dirigents. Il tente déséspérément de créer un nouveau consensus contre les rifains et leur lutte sociale.

Le Makhzen ne veut pas de changement, il veut continuer à nager dans la continuité de la corruption, la malversation et la répression. Cette même situation qui a donné lieu à l’apparition de leaders de la trempe de Nasser Zefzafi qui, depuis sa cellule, a été capable de mobiliser une grande partie de la diaspora rifaine en Europe.

Dans sa lutte contre les aspirations du peuple marocain, le palais ne peut plus compter sur le soutien inconditionnel de ses alliés. Ces derniers n’ont récolté de ce soutien que du sang, les marocains étant derrière tous les attentats meurtriers qui ont secoué l’Espagne, la France, l’Allemagne. Les pays européens sont désormais conscients que la seule alternative au Maroc est la démocratie et l’État de droit pour contenir les problèmes du terrorisme et de l’émigration clandestine. Deux éléments largement instrumentalisés par les autorités marocaines ont vue d’imposer aux européens leur choix, notamment, leur occupation du Sahara Occidental, un territoire riche en ressources naturelles.

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