Algérie : Tliba nie en bloc

Après une première audition, jeudi dernier, Baha Eddine est repassé hier au tribunal de Sidi M’hamed, où il a comparu devant le juge d’instruction. Placé sous mandat de dépôt, à l’issue de sa première comparution, le député FLN de la wilaya d’Annaba est accusé de « blanchiment d’argent et financement occulte de partis politiques ».

Ces charges ne constituent, paraît-il, que la partie visible de l’iceberg, si l’on croit des sources très au fait de ce dossier. C’est ce qui expliquerait sa comparution devant le juge d’instruction, à deux reprises en moins de 48 heures. Il est notamment poursuivi pour d’autres délits, les uns plus graves que les autres : corruption, octroi d’avantages indus et exercice d’influence sur des fonctionnaires de l’Etat. Et les charges qu’il traîne pourraient s’alourdir au fil de l’instruction et l’apparition de témoins à charge susceptibles de se mettre à la disposition de la justice.

En mot, tous les faits et gestes qui lui sont reprochés, seront examinés au détail près. Aussi, ses agissements au complexe sidérurgique d’El Hadjar, où il avait tenté d’utiliser des « baltaguias » contre les travailleurs, et d’autres méfaits à cataloguer dans le registre du droit commun, ne manqueront pas d’être déterrés.

En tous les cas, une chose est sûre, il n’aura jamais le privilège d’être vu comme un détenu politique, même s’il s’obstine toujours à nier tous les faits qui lui sont reprochés. Considéré par certains comme une boite noire contenant des secrets compromettants, Baha Eddine Tliba aura compliqué sa situation, le jour où il avait refusé de répondre à la première convocation de la justice.

Sentant le resserrement de l’étau autour de lui, il aurait soudoyé des fonctionnaires de l’Etat, pour qu’ils assurent sa fuite vers El Oued. Tous ces agissements indignes d’un député et hommes d’affaires seront certainement accompagnés d’une infâme accusation à l’encontre d’un homme politique, qui a eu à assurer la vice-présidence de l’APN : insubordination.

Pour son cas, c’est d’une sédition qu’il s’agit. Durant son escapade, a-t-il essayé d’exercer un chantage sur des personnes de son entourage, qu’il aurait menacé, s’ils n’intervenaient pas en sa faveur ? Son procès promet d’être retentissant, à tous points de vue.

Source : L’Est Républicain, 20 oct 2019

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