Maroc / Le Roi Mohammed VI ou « Le fait… du prince »

Il gracie des détenus politiques à la carte, surtout lorsque leur cas est largement répercuté dans les médias européens.

Il sait la place qu’occupent les enfants marocains adulés de la France que sont Tahar Benjelloune ou Laila Slimani, Jamal Debbouze ou Rachida Dati, qui parmi d’autres célébrités bien écoutées dans l’Hexagone, ont accès aux journaux Le Monde, Libération, le Figaro de même qu’aux écrans des télévisions françaises.

Et quand ces Marocains là s’expriment à l’étranger, le monarque est très « sensible » à leurs « critiques »

Si Nasser Zefzafi, leader du Hirak du Rif et ses amis n’ont pas bénéficié de la grâce royale après avoir été très lourdement condamnés pour avoir revendiqué dans la rue le droit à une vie digne, c’est que les « enfants marocains de la France » n’ont pas cru utile de leur apporter leur soutien.

Mohammed VI qui passe plus que la moitié de l’année dans son château français de Betz, maîtrise à la perfection les effets de l’influence de la presse et de l’intelligentsia française sur ce Maroc qui n’a jamais cessé d’être sa colonie….par procuration.

La libération hier de la journaliste Hajar Raissouni du quotidien Akhbar Al Yaoum dont le directeur a ramassé une condamnation de 12 ans pour des faits de moeurs imaginaires, a été dictée au roi à travers la pression amicale exercée par la France sur le souverain.

Ceci au moment où des centaines de détenus politiques condamnés à de lourdes peines croupissent dans les prisons du roi Mohammed VI depuis plus de deux ans.

Le cas le plus flagrant d’injustice est celui du journaliste Hamid Al Mahdaoui, qui purge une peine de trois ans de détention pour une accusation ubuesque: ne pas avoir prévenu la police d’une communication téléphonique qu’il avait reçue d’un ressortissant marocain résidant en Hollande.

Lequel ressortissant prétendait lors de ce coup de fil être en possession de chars et de blindés qu’il s’apprêtait à faire entrer au Maroc via la frontière espagnole.

Comme un homme normalement constitué, Al Mahdaoui avait raccroché au nez de l’individu après lui avoir ri au nez.

Ledit individu se révélera plus tard être proche des services sécuritaires marocains puisque la trace de la communication téléphonique fut fournie par son biais à la police marocaine.

Celà n’a pas empêché les juges aux ordres de condamner le journaliste très critique par rapport au régime, à 3 ans de prison fermes.

Sauf qu’Al Mahdaoui ne se trouve ni dans le carnet d’adresse de Tahar Benjelloune ni dans celui de Leila Slimani encore moins dans celui du nabot Debbouze.

Et donc -sans être obligé de vous faire un dessin- ce journaliste arabophone purge actuellement jusqu’au dernier jour sa peine.

A moins que les limiers de la police politique ne découvrent à nouveau un coup de fil lié à une affaire visant à déstabiliser le régime.

La grâce royale ressemble étrangement à la roulette russe et fait partie de l’arsenal rentier du Makhzen.

Makhzen que je vous invite à cerner en ouvrant le lien ci-après.

https://bruxellois-surement.blogspot.com/2016/11/cest-quoi-le-makhzen-contribution-de.html?m=1

Source : Bruxellois sûrement, 17 oct 2019

Tags : Maroc, Mohammed VI, grâce, Rif, Hirak, Leila Slimani, Jamel Debbouze, Tahar Benjelloun,