Maroc : le régime invoque la question du Sahara Occidental pour étouffer la lutte des démocrates (Abdellah Zaazaa)

« …Je pense que nous devons dire ouvertement que nous sommes républicains, que nous ne sommes pas monarchistes. Mais, étant des républicains démocrates, nous n’avons pas pour but de changer le régime par la force.

Bien plus, tenant compte des différents intérêts, y compris ceux de la maison royale, tenant compte, aussi, de la diversité des opinions, nous sommes prêts à participer à l’édification d’un système monarchique qui intègre une certaine dose de principes républicains. Sur le second point, je crois qu’il est temps que beaucoup d’entre nous clarifient les positions.

Personnellement, je ne suis pas nationaliste, ni au sens de panarabiste ni au sens de nationaliste marocain. Je suis démocrate. Les termes de national, patriote sont utilisés toujours pour enrober des positions anti-démocratiques. Chaque fois que le régime a des problèmes intérieurs, il invoque la question nationale et les partis s’y laissent prendre.

À propos justement de cette question, les gauchistes marocains ont été les premiers à poser le problème de l’autodétermination au Sahara. Or le régime utilise contre nous le nationalisme non pas à cause du Sahara, mais plutôt pour étouffer notre lutte sur le plan intérieur.

Regardons tous la position du Maroc à l’ONU, celle que le Maroc a fini par adopter dès 1981, c’est notre position. Le régime a accepté le principe du libre choix des Sahraouis. Si le Polisario échoue, il sera désarmé, si c’est le Maroc qui échoue, il aura tout juste un délai pour évacuer le territoire.

Sous le prétexte du nationalisme, les partis politiques n’osent pas critiquer la politique gouvernementale, même pas dans les petits détails… ».

Texte d’une intervention à l’AMDH en février 1999, « Le combat d’un homme de gauche », pages 134-135.

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