La vérité sur la maladie du roi du Maroc

Sarcoïdose, selon la presse espagnole

Selon un média espagnol, le souverain marocain est atteint d’une sarcoïdose. La sarcoïdose est une maladie inflammatoire qui provoque la formation d’amas de cellules dans les organes, préférentiellement dans les poumons. Elle est aussi désignée comme la maladie de Besnier-Boeck-Schaumann ou par l’acronyme BBS. Son origine est inconnue. Hormis dans sa forme sévère et mortelle (moins de 5 % des cas), la sarcoïdose guérit spontanément et ne réduit pas l’espérance de vie de l’individu touché. La sarcoïdose est considérée comme une maladie rare mais non exceptionnelle.

Les amas de cellules inflammatoires appelés « granulomes » peuvent potentiellement toucher de nombreux organes : la peau, les yeux, le cœur, le système nerveux, les reins…

La sarcoïdose entraîne souvent fatigue, fièvre, perte de poids et douleurs musculaires et articulaires. Outre ces signes généraux, on observe des symptômes liés à l’atteinte d’organes en particulier : une toux persistante et un essoufflement liés à une atteinte des poumons sont les signes les plus fréquents, de même que les lésions sur la peau, les troubles oculaires et l’arythmie cardiaque.

Alors que Mohammed VI s’emmure de plus en plus dans l’absence et le silence, la rumeur gronde qu’il pourrait être gravement malade.

Mais qu’est-il arrivé au roi du Maroc ? Voilà une question qui enflamme discrètement tout le pays.
Car la santé du monarque est un tabou. On en parle à mi-voix, sans le crier.
Pourtant tout le monde a remarqué les changements physiques.

C’est en effet un secret de polichinelle dont personne ne parle, mais que tout le monde sait ou presque.

Son apparition dans la province de Nador où il inaugurait des installations sportives a créé le buzz sur les réseaux sociaux et dans la presse éléctronique indépendante. «L’image est déroutante pour un roi qui n’a pas 50 ans» note un facebooker : on le voit marcher s’aidant d’une béquille.

«Auparavant, nous avions peur du roi, aujourd’hui nous avons peur pour lui», l’expression qui avait fleuri lors de son accession au trône en 1999 pour expliquer l’affection d’un peuple pour un jeune monarque que l’on disait humaniste et fragile à contrario de son père Hassan II, un dictateur aussi fascinant que craint, est subitement revenue aux devants de la scène commente la presse locale qui a publié la photo du roi éclopé.

Il y a quelques mois, après son discours du Trône, sur une terrasse de café à Rabat deux journalistes évoquaient le même sujet à bâtons rompus:

-«Tu as suivi le discours de roi?»

-«Oui, mais c’est son état physique qui a retenu le plus mon attention. Il a l’air malade, tu ne trouves pas?»

-«Chut! Ne dis pas ça. Sa Majesté n’est pas malade, il est en petite forme, c’est tout».

«Il a l’air bizarre… »

Sur les forums des réseaux sociaux, même discrétion quand la question est abordée.  Et il faut dire que malgré son caractère sensationnel, elle n’attire pas les foules.

Sur celui de Bladi, le débat reste confiné à des souhaits de prompt rétablissement au monarque.

Un internaute se risque à faire son propre diagnostic : «Il à l’air bizarre, de petits yeux mi-clos, le visage bouffi et ce rictus si visible doublé d’une respiration haletante…».

Mohammed VI, le souverain marocain, est depuis plusieurs jours dans son château à Betz en France où il est entouré d’une grandes prévenances de la part des autorités mais aussi d’une certaine presse française qui lui est fort amène.

Mais alors quels sont les indices qui font soupçonner que le roi est malade ?

En 2008, le journaliste espagnol Pedro Canales ouvrait le bal des supputations en affirmant dans les colonnes d’El Imparcial que Mohamed VI avait subi une opération chirurgicale en France, une allégation jamais confirmée et surtout vivement démentie par la presse officielle qui y voyait «une tentative de destabilisation orchestrée de l’étranger».

En juillet 2009, pour le dixième anniversaire de son accession au trône, le roi démentait une quelconque faiblesse physique et affichait encore les traits juvéniles de ses débuts de règne.

Mais en novembre de la même année, le changement devient, pour nombre d’observateurs, subitement palpable.

Que s’est-il passé entre les deux images?

«Quelques médias français m’ont informé que Mohamed VI souffre d’une insuffisance rénale ou une maladie de foie qui l’oblige à se déplacer régulièrement en France» affirmait, encore lui, le journaliste d’El Imparcial, évoquant même une maladie incurable.

Mais là encore, il était bien seul à affirmer de telles assertions.

Pedro Canales réagissait à un communiqué de la Maison royale qui annonçait fin août 2009 que le monarque, 46 ans à l’époque, avait été placé en convalescence de cinq jours pour une «infection» qui ne présente «aucune inquiétude sur sa santé».

«Sa Majesté le roi Mohamed VI […] présente une infection à rotavirus avec signes digestifs et déshydratation aiguë nécessitant une convalescence de cinq jours», avait indiqué le communiqué signé par le Pr. Abdelaziz Maaouni, médecin personnel du roi et directeur de la clinique du Palais royal.

«La maladie annoncée dans la déclaration est simplement le résultat d’une maladie chronique» renchérissait El Imparcial qui dans un article alarmant faisant état d’une vive inquiétude des milieux diplomatiques et pronostiquait même une régence imminente.

L’article, comme celui de 2008 avait provoqué une levée de boucliers contre son auteur.

«Des problèmes pulmonaires»

«Au Maroc, on ne communique pas sur l’état de santé du roi Mohammed VI. Ses visites répétées en France dont beaucoup soufflaient le but chirurgical?

De simples « vacances » avaient rectifié les autorités marocaines.

Le souverain souffrirait de problèmes pulmonaires» écrivait L’Express en 2010 dans un diaporama consacré à «ces dirigeants rongés par la maladie»

«Son père, le roi Hassan II, souffrait de la maladie de Crohn, une inflammation de l’intestin grêle. Ses malaises intestinaux, soignés par des médecins américains, étaient dissimulés sous le terme de « bronchites ». Il meurt en 1999, après 38 ans de règne» ajoutait L’Express dans le même dossier.

Une presse échaudée par la censure

Le bulletin de santé du roi annonçant son «infection à rotavirus», une première au Maroc, a eu des incidences bien plus dommageables sur la presse locale qui, profitant de cette transparence inédite a tricoté sur l’information, oubliant que parler de la santé du roi peut nuire gravement.

Le lendemain de la diffusion du communiqué de la Maison royale, le quotidien casablancais Al Jarida Al Oula, aujourd’hui disparu, citant une source «médicale anonyme», proposait une version sensiblement différente et affirmait que «l’origine du rotavirus contracté par le roi serait dû à l’utilisation de corticoïdes contre l’asthme et qui sont responsables du gonflement du corps et de la diminution de l’immunité».

La presse marocaine, dans son ensemble avait largement commenté ce qui allait devenir «l’affaire rotavirus».

En une semaine, dix journalistes de trois publications ont été entendus par la police, tous accusés de «publication malintentionnée d’une fausse information» et «allégations et faits non véridiques».. Cinq d’entre eux seront inculpés dont trois seront condamnés à une peine privative de liberté.

Peu de temps plus tard, lorsque la presse française annonçait que le prince Moulay Rachid, frère cadet du roi, avait été «hospitalisé à Paris dans un état sérieux», leurs confrères marocains ont, dans leur grande majorité, préféré regarder ailleurs…

Avec l’émergence des médias électroniques qui échappent tant bien que mal à la censure, l’évocation de la santé du roi revient parfois aux devants de la scène, comme l’a fait Demain online en commentant la génuflexion pénible de Mohamed VI durant sa prière.

Plus clairement, il semble qu’un flou opaque soit maintenu coûte que coûte autour de l’état de santé du monarque.

Il y a lieu de rappler que son état de santé l’a trahi lors des commémorations à Paris de la fin de la première guerre mondiale. Il a été photographié en plein sommeil pendant la cérémonie. Craignant que cela se répète, Mohammed VI a désisté d’assister aux obsèques du plus grand ami du Maroc, Jacques Chirac.

Avec Demain Online

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