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Maroc : Quand Lalla Salma était « l’atout charme de Mohammed VI »

Chevelure flamboyante, silhouette élancée, la princesse royale du Maroc ne passe pas inaperçue. En unissant à la belle Salma Bennani, le 21 mars 2002, Mohammed VI se dotait d’un atout charme de premier plan dans un pays cerné par l’instabilité. Aujourd’hui, le couple royal s’apprête à fêter ses noces de cristal.

Si le rôle des femmes est souvent discret, leur importance dans certaines contrées musulmanes n’est pas à sous-estimer. Lalla Aicha, une soeur du roi Hassan II, défendit d’ailleurs leur cause et fut nommée ambassadeur dans trois pays européens, une victoire en quelque sorte, mais, très vite, on lui intima plus de mesure dans ses propos. La mère du roi Mohammed VI n’est quant à elle jamais apparue en public. Avec Lalla Salma, les choses semblent avoir évolué à grande vitesse. Le Roi lui a conféré le prédicat d’Altesse royale le 21 mars 2002, ce qui fut considéré comme un geste fort, et elle a été décorée de la Grand Croix de l’ordre de Léopold II et de celle d’Isabelle la Catholique.

La Princesse deviendra ainsi la première épouse d’un souverain alaouite à jouer un rôle public dans la vie de la nation et à l’étranger, un changement déjà enclenché par les trois soeurs du souverain actuel qui, très souvent, président des manifestations culturelles et caritatives. L’une d’elles, Lalla Meryem représenta ainsi son frère au mariage du prince Albert II de Monaco en 2011. Il en va de même pour Lalla Salma qui a été déléguée au mariage du prince William en 2011, au lendemain du terrible attentat de Marrakech, aux noces de Guillaume de Luxembourg en 2012 et à l’intronisation du roi Willem-Alexander des Pays-Bas en 2013. Les liens noués avec les autres monarchies s’en trouvent confortées et ce sont ainsi des amies que Lalla Salma accueille quand la reine Rania de Jordanie ou la reine Letizia d’Espagne viennent en visite officielle au Maroc.

Le cancer comme cheval de bataille

Si les relations internationales renforcent l’image d’un pays dont nombre d’habitants vivent encore dans un triste dénuement, l’action de la princesse royale s’inscrit aussi dans le quotidien de ses concitoyens. Avoir évolué dans un milieu issu de la classe moyenne lui a permis de connaître les deux faces de la médaille, un avantage quand on gravite au sommet de la pyramide. Née à Fès le 10 mai 1978, elle déménage à Rabat alors qu’elle n’a que trois ans, suite au décès de sa mère.

Elle sera élevée par sa grand-mère, avec sa cousine, sa soeur Méryem et son père, un professeur d’école normale qui va veiller à son éducation et l’inscrire au Lycée Hassan II puis au Lycée Moulay Youssef. Salma poursuivra ensuite des études d’informatique, devenant ingénieur. La jeune fille maîtrise parfaitement l’arabe, le français, l’anglais et l’espagnol, ce qui est loin d’être négligeable ! En 1999, elle rencontre le Roi lors d’une fête privée et peu à peu des liens semblent se tisser. Le souverain est conquis et, deux ans plus tard, le mariage enflamme la ville de Rabat. Le 8 mai 2003 naît le prince Moulay Hassan et le Roi, soulagé, voit l’avenir de la monarchie chérifienne se pérenniser. La princesse Khadija viendra compléter la famille le 28 février 2007. Mère comblée, la Princesse se préoccupe du bien-être des autres enfants et surtout de ceux qui sont confrontés à la maladie. Ils ont donc une place toute particulière au sein de l’association qu’elle crée en 2005 pour la prévention et la lutte contre le cancer. Entourée de conseillers, elle réalise un travail de fonds et milite pour que la maladie ne soit plus, au Maroc, une honte, source de rejet. En 2006, l’Organisation mondiale de la Santé la nomme Ambassadrice de bonne volonté alors qu’en 2010, elle reçoit le Prix de la Charte de Paris contre le Cancer, et que quatre ans plus tard, elle est l’invitée d’honneur des cinquante ans du Centre international de recherches contre le cancer, à Lyon. On l’a vu poser avec une fillette qui a perdu ses cheveux ou quand elle donne son sang lors de collectes du croissant rouge.

Elle sait que la médiatisation peut être bénéfique et entretemps, un centre ouvre à Fès puis un autre en province. Parallèlement, Lalla Salma rencontre les premières dames d’Afrique afin de prolonger son action au-delà des frontières, initiant des distributions de médicaments pour les enfants cancéreux au Gabon, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Sénégal ou au Mali. La Princesse trace son chemin et s’investit dans la prévention et le dépistage du virus du Sida, un travail pour lequel elle a reçu le Sharjah Voluntary Work Award, la récompense la plus prestigieuse du monde arabe. Le Sénégal lui a décerné en 2008 la Grande Croix de l’Ordre national du mérite pour son travail humanitaire.

Au nom de toutes les femmes

Mais la médecine ne monopolise pas entièrement son emploi du temps puisque la Princesse appuie également les actions qui favorisent l’émancipation des femmes dans la société marocaine. Lalla Salma ne porte pas le voile et lors d’une allocution à l’Unesco, elle a appelé à combattre « les démons du choc des civilisations » et à lutter, par l’éducation, « contre l’ignorance, l’ostracisme, le fanatisme et le terrorisme ».

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si on la reconnait avec ses deux enfants à Marrakech, sur la place Jemaa el-Fna, à l’endroit même où a eu lieu l’attentat de 2011. Une journaliste rapporte ‘Comme n’importe quelle famille marocaine, sans gardes du corps à proximité, ils se sont promenés au milieu des conteurs et des charmeurs de serpents, avant de s’asseoir à une terrasse pour déguster des escargots, plat populaire s’il en est’.

Elle continue d’ailleurs à visiter sa grand-mère en toute simplicité quand elle ne sème pas la sécurité à Manhattan pour profiter d’un après-midi de liberté. Certains critiques son goût pour la haute-couture même si elle porte haut les couleurs du caftan traditionnel mais quand un magazine marocain évoque Lalla Salma, il est assuré de doubler son volume de vente ! Côté culture, la Princesse parraine le festival de musique sacrée de Fez et soutient la tenue d’exposition comme celle consacrée aux Femmes berbères mise sur pied par la Fondation Saint-Laurent

Toutefois, elle préserve jalousement sa vie privée et rien ne transpire de la villa royale du quartier de Dar Es Salam à Rabat, où elle réside avec le Roi. On sait seulement qu’elle aime la tajine de carottes et les voyages en Grèce ! Lalla Salma cultive adroitement le mystère et elle réussit plutôt bien, un succès égal à celui que connaissent ses entreprises et qui lui vaut une popularité dont le Roi se félicite chaque jour !

Source : éventail.be, 13 mars 2017

Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, Fondation Lalla Salma pour le cancer,

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