Maroc : le droit de corruption, seul droit reconnu par la monarchie alaouite

Par : Orilio Bahia

Au Maroc, s’il existe un droit reconnu par la dictature, c’est bien le droit à être corrompu ! Un groupe de six partis politiques doit 6 millions de dirhams aux contribuables, selon un rapport de la Cour des comptes.
Le rapport d’audit des comptes des partis politiques a été rendu public.

Premier constat : tous les partis politiques, la synthèse du rapport précise ainsi que sur un total de dépenses de 192 millions de dirhams, 176 millions de dirhams ont été suffisamment justifiés par les partis politiques, soit 92% de leurs dépenses totales. Les dépenses des partis se répartissent entre les dépenses de gestion (135,35 millions de dirhams), les dépenses d’organisation des congrès nationaux ordinaires (26,92 millions de dirhams), les acquisitions des immobilisations (27,12 millions de dirhams) et les montants des restitutions de certaines contributions de l’État (2,61 millions de dirhams).

Mais ce qui ressort aussi du rapport, c’est que cinq des principales formations politiques du pays s’accaparent 86 % du total des subventions publiques. Il s’agit du Parti de la justice et du développement (PJD, 33,64 %), du Rassemblement national des indépendants (RNI, 17,65 %), du Parti authenticité et modernité (PAM, 16,52 %), du Parti de l’Union socialiste des forces populaires (USFP, 11,76 %) et l’Istiqlal (6,53 %). Et l’ensemble de ces partis, n’ont pas justifié certaines de leurs dépenses auprès de la Cour des comptes.

En tout, ce sont donc 6 partis qui doivent rembourser à l’État la modique somme de 6 millions de dirhams, correspondant à des subventions pour les élections communales  et les élections législatives dont la dépense n’a pas été justifiée. En tête des partis créanciers de l’État figure ainsi le Parti islamiste de la justice et du développement (PJD), qui doit s’acquitter d’une somme estimée à 1,9 million de dirhams, selon les experts de l’institution de Cour des comptes, le parti de symbole la lampe (secte des frères musulmans) n’a pas produit les « pièces justificatives des dépenses relatives aux montants reçus au titre de la contribution de l’État au financement » des campagnes électorales du parti lors des législatives.

Autre parti de la majorité dans le viseur de la Cour des comptes, le Rassemblement national des indépendants (RNI). Le RNI doit s’acquitter d’un montant de 804 826 dirhams. Le parti n’a pas restitué à l’État la différence entre « le montant de la contribution de l’État au financement des campagnes électorales du parti et le montant des dépenses déclarées » lors des législatives. Une différence de 401 267 dirhams.

Mais ce n’est pas tout : le parti de la colombe doit également s’acquitter de 403 559 dirhams car il n’a pas produit de pièces pour justifier certaines dépenses lors des mêmes élections. L’opposition n’est pas en reste. Le PAM doit rembourser plus d’argent encore que le RNI: 923 505 dirhams qui représentent la différence entre la contribution de l’État au financement des campagnes électorales du parti et le montant des dépenses déclarées par ce dernier lors des élections. Les autres partis concernés sont le Parti marocain libéral (927 663), l’Union marocaine pour la démocratie, qui doit notamment rembourser 411 000 dirhams de la contribution des élections communales, et le Parti démocratique de l’indépendance (PDI, également connu sous le nom Parti de la Choura et de l’Istiqlal). Le gouvernement doit sévir contre les partis à la traîne.

Le rapport de la Cour des comptes s’accompagne également de recommandations adressées aux « autorités gouvernementales concernées » et aux partis politiques. Ainsi, il est recommandé au gouvernement de veiller à ce que les formations politiques « procèdent à la restitution des montants indus » et même de « prendre toutes les mesures à l’encontre des partis n’ayant pas rempli cette obligation ». Les magistrats de l’institution suggèrent également à l’exécutif d’ « assurer des actions de formations en faveur des partis politiques pour une appropriation prompte et une mise en œuvre satisfaisante du plan comptable des partis politiques » et de mettre en place une application informatique commune à tous les partis pour une « exploitation maximale » du plan comptable.

En ce qui concerne les partis politiques, la Cour des comptes recommande à ces derniers de tenir une comptabilité plus claire, conforme « au Code général de la normalisation comptable ». Enfin, la Cour des comptes « recommande » aux partis politiques de « veiller au paiement de toute dépense dont le montant est supérieur ou égal à 10 000 dirhams par chèque ou virement bancaire ».

Enfin, si les parties politiques marocains qui sont crées par les services secrets du roi qui forme le régime marocain sont corrompus comme toutes les institutions publiques et semi-publiques, que reste chez nous au Maroc qui n’est pas corrompu !!!, on peut faire en soi l’objet d’une recherche approfondie, le vole d’argent et les biens de contribuable au Maroc, variée, multiple et « créative ».

Ce qu’il y a à retenir, dans le système de prédation totalitariste et autoritariste, c’est le grand dessein de « clientélisation à la corruption » de l’ensemble. Tout le monde est invité à participer à la « grande bouffe » de la corruption et le vole des richesses de pays, des partis politiques, du petit fonctionnaire publique au grand. Tout le monde est impliqué, tout le monde est complice. Ceux qui refusent de jouer le jeu sont les suspects et les traîtres en puissance, des êtres « asociaux », potentiellement dangereux, Attention ! Honnête, donc suspect.

Source : La face cachée du Maroc

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