Espagne : «L’apartheid» d’une population d’origine marocaine née à Melilla

Yassine Benargane

Dans le quartier La Cañada à Melilla, environ 15 000 personnes, pour la plupart d’origine marocaine et sans papiers, vivent dans l’enclave espagnole. Cette semaine, le média espagnol La Marea s’est intéressé à cette population en relayant l’histoire de Noor* pour dénoncer un «apartheid» dont souffre d’une partie de la population originaire de l’enclave espagnole.

Née à Melilla, il y a 28 ans, où sa mère et sa grand-mère travaillaient comme domestiques, elle a trois enfants également nés dans la ville autonome, où elle a réaménagé après avoir épousé un Marocain avec un permis de séjour espagnol, grâce à quoi ses enfants l’ont également. Mais elle, «comme des milliers de femmes dans la ville frontalière, ne dispose d’aucun type de document espagnol : pas de carte de santé, pas d’inscription, pas de permis de séjour», précise le média qui évoque une population d’«irréguliers» et d’«invisibles dans une ville dont les institutions «soutiennent depuis des décennies qu’elles n’existent pas».

A La Cañada, Noor raconte qu’elle paye une chambre de sept mètres carrés pour elle, ses trois enfants et son mari, à 400 euros par mois. Le média explique que «pour pouvoir bénéficier du regroupement familial et obtenir ainsi un permis de séjour, l’Administration exige un contrat de travail de 40 heures par semaine et d’un an et dont le montant est censé garantir le bien-être de tous les membres de la famille». Dans le cas de Noor, ayant trois enfants, le montant minimal serait de 1 600 euros, ce qui loin des revenus actuels de cette famille.

Malgré toutes les difficultés, cette Marocaine rejette cependant l’idée de retourner au Maroc. «Je veux que mes enfants aient une carrière et pour cela il est important qu’ils continuent leurs études ici», justifie-t-elle.

* Le nom de la femme a été modifié.

Source:msn.com, 13 sept 2019

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