A propos du limogeage de John Bolton

Le limogeage ou la démission de John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, fait l’unanimité dans la presse américaine ce matin, mercredi 11 septembre. Et pour cause, John Bolton et Donald Trump ne pouvaient pas être plus éloignés en matière de politique internationale, comme l’explique l’éditorialiste du New York Times.

Si le président américain tentait de négocier une dénucléarisation de la Corée du Nord, John Bolton n’avait de cesse de répéter que la meilleure chose à faire était de bombarder le pays pour mettre un terme à sa quête nucléaire.

Même discours concernant l’Iran ou encore le Venezuela pour lequel le conseiller à la Sécurité nationale militait également en faveur d’une intervention militaire. Même discours aussi sur le dialogue entamé avec les talibans. Des divergences profondes qui avaient le don d’énerver le président, selon le quotidien. John Bolton était isolé au sein de la Maison Blanche. Il ne parlait pas avec le secrétaire d’État Mike Pompeo. Une situation « toxique » qui a donc pris fin ce mardi 10 septembre avec l’annonce du limogeage du 3e conseiller à la Sécurité nationale depuis le début du mandat de Donald Trump.

Limogeage ou démission ? C’est la question que se pose toute la presse. « S’est-il défenestré tout seul ou l’a-t-on poussé ? », s’interroge le New York Times. Le fait est que ce départ est logique et intervient peut-être un peu tard, d’après le Washington Post.

La rigidité de John Bolton ne pouvait aller de pair avec la personnalité du président. Un « va-t-en-guerre », comme le présente le quotidien, mais une personnalité bien connue de la classe politique américaine puisque John Bolton a servi dans plusieurs administrations avant celle de Donald Trump. Tout le monde le connaissait et ses points de vue ne surprenaient plus personne. D’où cette question : ne s’agissait-il pas d’un mauvais choix pour un poste aussi important ?

Le faucon limogé

Enfin, un mot sur le renvoi du conseiller à la sécurité de Donald Trump, John Bolton. La Süddeutsche Zeitung explique la proximité passée des deux hommes.

Tous les deux sont convaincus de la supériorité des Etats-Unis et prêts, au nom des intérêts américains, à fouler au pied le droit international.

Mais leurs divergences sur les opérations militaires à l’étranger sont importantes : Bolton est hyper-interventionniste, il a préconisé d’envoyer des soldats en Corée du Nord, en Iran, comme en Irak en 2003.

Alors que Donald Trump est plus parcimonieux avec la guerre, lui qui avait promis de rétablir la paix au Proche-Orient et en Afghanistan lors de la dernière campagne électorale.

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