Economie numérique : Le Maroc est à la traîne

Dans son dernier rapport sur le Maroc, la Banque mondiale soulève le retard accusé par le Royaume dans le secteur des TIC par rapport aux pays qu’il considère comme concurrents dans ce domaine, notamment en termes de pénétration du haut débit.

La Banque mondiale estime que le développement de l’économie numérique au Maroc ne peut être effectué qu’en relevant le défi de l’amélioration de l’accès au haut débit, en particulier le haut débit fixe.

Elle explique que : Le haut débit fixe permet d’acheminer beaucoup plus de trafic que les réseaux sans fil et offre des vitesses plus rapides et une plus grande fiabilité, essentielles pour l’économie numérique. Lorsque le haut débit est plus largement disponible, la productivité du travail augmente dans les services et l’industrie.

Le haut débit pourrait jouer un rôle déterminant dans l’amélioration de la qualité des services, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé. L’institution estime également que les secteurs de l’agriculture, les industries automobile et aéronautique sont profondément affectés par l’utilisation des TIC (Technologies de l’information et de la communication) dans leur processus de fabrication.

Le développement de l’économie numérique contribuerait à une administration publique moderne en introduisant des services publics numériques accessibles à tous, qui réduiront la complexité des procédures administratives, ainsi que la corruption.

Ci-après quelques points soulevés par la Banque concernant le retard du développement de l’économie numérique au Maroc :

Le rapport soulève le retard accusé par le Maroc dans le secteur des TIC par rapport aux pays qu’il considère comme concurrents dans ce domaine, notamment en termes de pénétration du haut débit.

Ce retard est expliqué par le manque de concurrence, une réglementation incomplète et inefficace et un sous-investissement dans les infrastructures fixes.

Selon la banque, le taux de pénétration du haut débit au Maroc est l’un des plus faibles de la région MENA : 17,5% pour les ménages pour le haut débit fixe et 41% de la population pour le haut débit mobile en 2015 contre une moyenne régionale de 41 et 85 pour cent en ordre respectif.

Le taux de pénétration du haut débit au Maroc est également inférieur à celui de certains pays d’Europe de l’Est, où les taux sont proches de 50% pour le fixe et 100% pour le mobile.

Parmi les éléments qui n’ont pas permis une forte expansion de l’économie numérique, la Banque cite le développement rapide du marché de la téléphonie mobile au cours des 15 dernières années.

Le taux de pénétration du mobile (nombre de cartes SIM par rapport à la population) a atteint 127% à fin mars 2019, selon les statistiques de l’ANRT.

Pour la Banque mondiale, ce marché est saturé, il n’est plus en croissance.

Le rapport souligne que le nombre limité d’opérateurs dans le secteur des télécommunications reflète une réglementation incomplète et inefficace du secteur.

« Maroc Telecom est propriétaire du réseau de transmission fixe et a fortement investi dans le réseau de fibre optique, alors que d’autres opérateurs n’ont investi que modestement dans les infrastructures fixes », souligne la banque en ajoutant que « ceci reflète à la fois leur manque d’intérêt et le fait que les politiques de dégroupage de la boucle locale de cuivre mises en place par l’Agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT) depuis plus de dix ans n’ont pas été mises en œuvre. La concurrence dans le domaine de l’Internet à haut débit reste ainsi limitée. Le développement du paiement mobile, qui est un élément essentiel pour soutenir la croissance de l’économie numérique, est en retard au Maroc.

Source : Le Chiffre d’affaires, 7 août 2019

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