Réactions des partis politiques à la composante humaine du panel : Prudence, attentisme et niet catégorique…

Les réactions à l’annonce par la présidence de la République de la mise en place d’une commission nationale composée de six personnalités chargées de mener le dialogue en vue d’une sortie de crise étaient mitigées. Il s’agit de Talai El Houriat, du FFS, du PT, du PLJ, RCD et Mouvement El Binna.

Benflis :  » le dialogue est une nécessité vitale « 

Le Président du parti Talaie ElHourriyet, Ali Benflis a indiqué que le dialogue national est désormais plus qu’un choix.  » C’est aujourd’hui une nécessité vitale qui inclus l’intérêt suprême de la patrie « , écrit Ali Benflis, affirmant qu’il  » n’y a ni alternative ni autre issue que le dialogue.Pour lui, l’on a jamais été proche du règlement de la crise politique depuis son début.  » Depuis le début de la crise, nous sommes aujourd’hui plus proche que jamais  » d’une solution, estime-t-il, arguant que les conditions du règlement de la crise  » est à notre portée plus qu’elle ne l’a été durant toutes les précédentes étapes « .  » Le dialogue, c’est le début d’un parcours et non pas sa fin « , conclut le président de Talaie El-Hourriyet, dont l’un des partisans durant la Présidentielle de 2004, Karim Younès, fait parti du Panel.

Le FFS ne reconnaît pas la liste

Pour sa part, le FFS a exigé la libération inconditionnelle de tous les détenus politiques et d’opinion. Dans un communiqué signé par son premier secrétaire Hakim Belahcel, le FFS affirme qu’il ne reconnaît pas la liste de six membres chargés de mener le dialogue national et exige la libération inconditionnelle de tous les détenus politiques et d’opinion.

 » Le FFS considère que cette commission n’a de mandat que celui que les décideurs lui ont attribué afin d’encadrer un dialogue imposé au pas de charge.  » Le FFS rappelle que seul un climat de confiance effectif ouvrirait la voie à un dialogue global, sérieux et transparent qui prend en compte les revendications du mouvement révolutionnaire populaire. Enfin le FFS estime que les demandes de mesures de détente annoncées sont largement insuffisantes.

Le PT :  » le parti restera attentif « 

Le Parti des Travailleurs, (PT) a affirmé qu’il sera attentif aux annonces du Panel.  » Le secrétariat permanent du BP restera très attentif sur le sujet des détenus politiques et d’opinion et particulièrement sur les cas du Moudjahid Lakhdar Bouregâa et de Louisa Hanoune, premier responsable d’un parti politique de l’opposition à être écroué pour ses positions politiques « , écrit le parti dans un communiqué. Le PT s’est dit convaincu que la voie qui permettra de réaliser le changement radical réclamé par des millions de citoyennes et citoyens réside dans la mise en place d’une assemblée constituante souveraine.

Le PLJ appelle à la réalisation rapide des engagements

Le Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ) a souligné, quant à lui, qu’il prend note des engagements annoncés par la présidence de l’État, tout en l’invitant à réaliser rapidement. Dans un communiqué, le PLJ a considéré que la rupture existante entre le pouvoir et le peuple, laquelle s’est aggravée depuis le 22 février, s’accorde le temps nécessaire pour s’assurer de la sincérité de la volonté politique du pouvoir avant de se prononcer sur ses relations avec le panel une fois sa composition définitive achevée « .

Le PLJ a rappelé, d’autre part, que les revendications populaires relatives au changement radical sont un tout intégral et indivisible. Leur satisfaction par un dialogue sérieux et responsable, constitue la seule voie pour la construction d’un État fort et juste dans la paix et la solidarité « .

Le RCD :  » nous n’avons pas besoin de médiateurs « 

Le Président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a précisé que son parti n’a pas besoin de médiateurs pour dialoguer.  » Nous refusons de dialoguer avec ce qu’on appelle la issaba. Nous avons dit dès le départ. Ce n’est pas avec ces gens qu’on va dialoguer. Pour lui,  » la dernière commission qui a été annoncée à la télévision algérienne est missionnée pour sauver Bensalah qui était fini le 4 juillet « .

 » Maintenant, ils veulent le réhabiliter à travers cette commission. Mais, moi je fais confiance aux acteurs politiques autonomes algériens, à la société civile algérienne. Il n’y aura pas de dialogue avec ces gens là « , a-t-il affirmé.

Bengrina :  » Nous sommes censés faire partie de la solution « 

Abdelkader Bengrina, Président du Mouvement El Binaa a, quant à lui, indiqué que la réalisation des exigences du mouvement populaire de réelles et objective est maintenant accessible à tous.

 » Le mécanisme de ce processus est une seule issue qui est le dialogue souverain et responsable, ce dialogue qui doit aboutir à la tenue des élections propres et crédibles, conduite par une autorité nationale Indépendante loi de toute relation avec l’administration.

 » Nous sommes censés faire partie de la solution, en particulier en ce qui concerne la patrie, et nous ne laissons pas une opportunité, un espoir ou une option qui nous amène à une solution et nous ne nous y engageons pas d’une manière qui ne contredit pas les principes que nous avons confiés dans le cadre de la communauté nationale « , a-t-il précisé.

Les manifestants disent  » non « 

Smail Lalmas, membre du panel des six personnalités choisies pour mener le dialogue national, a été renvoyé par des manifestants lors du 23ème vendredi du mouvement populaire.

C’est en tout cas ce qui a été constaté sur une vidéo partagée sur les réseaux sociaux. Certains manifestants qui n’ont pas apprécié sa présence dans le panel des personnalités qui ont rencontré Bensalah ont crié à l’endroit de l’économiste Smail Lalmas  » Dégage, dégage ! « .

Les manifestants l’ont suivi jusqu’au parking pour rejoindre son véhicule.

Malgré cet incident Lalmas a tenu à expliquer sa démarche quelques minutes après devant les caméras d’Ennahar Tv, indiquant que le dialogue doit se faire avec le peuple et que sa démarche visait à préparer le terrain pour le règlement de la crise.

Les manifestants ont réitéré lors des marches de ce 23ème vendredi leur détermination et leurs revendications appelant au changement radical du système et le départ de tous ses symboles.

Les ulemas algériens proposent leur liste

L’Association des Eulemas algériens a proposé sa propre liste des personnalités nationales qui, selon elle, est habilitées à diriger le dialogue et rapprocher les points de vue, dans le but de sorite de la crise.

Il s’agit, selon un communiqué rendu public, de Taleb El Ibrahimi, Abdelaziz Rahabi, Abdelkrim Younes, Mustapha Bouchachi, le général Benyeles et Maitre Ben Brahem.

A. M.

La Tribune des Lecteurs, 28 jui 2019

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