Algérie : Mises en garde

Le discours tenu par Ahmed Gaïd Salah hier au Cercle national de l’Armée à Beni-Messous se veut une réaffirmation de la feuille de route des autorités.
Son soutien à l’approche présentée récemment par le chef de l’Etat a été au rendez-vous.

Il a néanmoins haussé le ton contre les «supplétifs et les inféodés de la bande» qui mènent « des campagnes aux objectifs bien connus, pour remettre en cause toute action qu’entreprend l’institution militaire ».
Des mises en garde ont été proclamées aussi à l’adresse des « cercles hostiles à l’Algérie » tout en spécifiant que «réclamer un Etat civil et non militaire» est un slogan mensonger.

Il justifie d’ailleurs la position de celle qui fut une grande muette par la remise en cause de toute action qu’elle entreprend en actionnant une jeunesse désorientée. Les porteurs de drapeaux autres que l’emblème national sont aussi pointés du doigt, et « ont failli envers le peuple et la patrie ».

Gaïd Salah ne manquera pas aussi de dénoncer, encore une fois, « la bande » et exprimera tout son soutien à la justice, et qualifiera la corruption généralisée comme une autre forme de colonialisme.

Droit dans ses bottes, Gaïd Salah ne change pas de cap maintenant la voie de la présidentielle dans les plus brefs délais pour rester dans l’option constitutionnelle maintes fois défondue par les autorités.

Par ailleurs, il est loisible de constater que les préalables posés avant toute amorce de dialogue, comme la libération des détenus politiques et les porteurs de l’emblème amazigh, aussi bien par l’ensemble de la classe politique tout courant confendu n’ont pas été évoqués dans le discours du vice-ministre de la Défense.

« L’intérêt suprême de la patrie » nécessite « la fédération des efforts de tous les hommes de bonne volonté parmi les enfants de l’Algérie… afin de préparer la manière effective et sérieuse de la tenue des prochaines élections présidentielles », soulignera Gaïd Salah sans ambages, et surtout en adressant des messages non voilés « aux cercles hostiles à l’Algérie ».

En définitive, l’option du pouvoir est toujours de vigueur, selon laquelle il n’y aura pas de période de transition, mais des élections présidentielles, avec la précision que l’Armée ne peut « rester à l’écart » des décisions qui engagent l’avenir de la nation.

Reporters, 11 jui 2019

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