Algérie : L’armée passe à la vitesse supérieure

L’arrestation d’Ali Haddad, une des plus grandes fortunes de l’Algérie, fait partie d’une opération anti-corruption plus étendue qui a affecté une douzaine de grands entrepreneurs algériens parmi lesquels certains sont très proches du clan Bouteflika, Saïd en particulier.

Selon Carlos Ruiz Miguel, professeur à l’Université de Saint-Jacques de Compostèle, « avec la détention de Saïd Bouteflika, Tartag et Toufiq, l’armée vient d’offrir un gage de sincérité et sérieux dans la lutte contre la corruption et la système implanté par l’entourage de l’ancien président ».

Dans une interview accordée au journal espagnol La Razón, Carlos Ruiz Miguel, grand connaisseur du Maghreb, a signalé qu’il y aura des acteurs qui voudront provoquer une situation similaire à celle de l’Egypte (la France ou le Maroc). « Cependant, dit-il, l’armée ne le permettra pas. D’ailleurs, elle l’a déjà fait en 1991. Si les islamistes remportent le processus électoral, l’armée interviendra pour l’empêcher. Et pour éviter ce scénario, l’on procédera à filtrer les candidatures électorales et les islamistes seront bloqués ».

Selon d’autres sources, il s’agit d’une guerre ouverte entre l’armée et le clan Bouteflika qui avec son argent finançait les campagnes électorales de l’ex-président. Au centre de ce système se trouvait celui qui était jusqu’à hier le président du FCE, Ali Haddad.

Régler les comptes aux entrepreneurs qui ont bénéficié pendant longtemps de ses relations étroites avec la classe dirigeante du pays faisait partie des revendications des manifestants du Hirak. L’armée y a répondu favorablement avec cette campagne d’arrestations. Maintenant, c’est à la justice de prouver qu’elle est capable d’être sufisamment indépendante pour poursuive l’opération d’assainissement entamée. Surtout qu’elle jouit du soutien de l’homme fort du pays, le général Gaïd Salah.

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