Gabon : L’opposition demande la vacance du pouvoir

Annoncé à grand renfort numérique sur les réseaux sociaux, S.E. Jean Ping, président légitimement élu de la République gabonaise a prononcé, devant une nombreuse assistance de ses partisans mais surtout devant une recomposition de sa Coalition pour la Nouvelle République (CNR), une importante allocution qui sonne le glas d’une résistance qui a été menée avec courage, détermination et conviction pendant plus de 2 ans.

Pourquoi cette brève allocution ? Et pourquoi maintenant ? Nous allons essayer de répondre avec rigueur et objectivité à ces deux importantes questions auxquelles doivent se poser une grande partie du peuple gabonais.

DECRYPTAGE DE LA SCENE

Pourquoi cette brève allocution ?

Tous ceux qui, comme moi, ont assisté à cette cérémonie, ont constaté la brièveté de l’allocution et son contenu qui portait sur deux axes :

* Le premier axe, à l’adresse de la nation gabonaise, comportait 3 segments:

(a) le premier à l’endroit de sa coalition à nouveau reconstituée ; les divergences ne doivent pas perdurer si l’objectif de référence n’est pas atteint. Et cet objectif reste l’alternance au sommet de l’État grâce au respect du verdict des urnes exprimé le 27 août 2016. L’erreur de la participation aux dernières consultations générales est désormais oubliée et seul compte l’avenir prochain et radieux de l’avènement d’une Nouvelle République.

(b) Le deuxième segment était adressé aux tenants du pouvoir dont la cécité et l’obstination politiques de perdurer dans l’imposture et le mensonge d’État pourrait conduire à la déchéance du pays. Le chaos est imminent si le régime ne se ressaisit pas en déclarant tout simplement la vacance du pouvoir.

(c) Le dernier segment, exprimé sciemment dans un autre texte, était porté à l’attention de la jeunesse gabonaise dont les droits à l’éducation et à l’enseignement sont à nouveau spoliés, remis en cause par un gouvernement imposteur et incompétent. Jean Ping soutient sans faille la démarche revendicatrice et pacifique des lycéens et collégiens.

* Le second axe s’adressait à la communauté internationale, et principalement la France, à qui l’on demandait ouvertement d’user de toute son influence pour que le Gabon sorte de l’ornière dans laquelle il vit depuis la crise post-électorale. La France, pour un nombre de plus en plus croissant de Gabonais, est l’acteur puissant et caché qui continue à soutenir à bout de bras ce régime finissant. Sa responsabilité est dorénavant pointée du doigt. Si le chaos s’emparait violemment du Gabon, la patrie de Charles de Gaulle ne saurait être exempte de toute responsabilité.

DECRYPTAGE DE L’ARRIERE-SCENE

Et pourquoi maintenant ?

La France d’Emmanuel Macron et de Jean Yves Ledrian a pris objectivement acte que son scénario de confiscation de pouvoir n’aboutira plus. En effet, trop d’évènements malheureux sont venus ponctuer son agenda rendant ainsi de plus en plus difficile la réussite d’une succession à la tête du Gabon qui exclurait Jean Ping, le véritable vainqueur de la dernière échéance présidentielle. Citons, pêle-mêle, (1) la bourde de communication du ministre des Affaires étrangères et de l’Europe, Jean Yves Le Drian, interrogé par la commission du Sénat français sur la situation de crise au Gabon ; (2) l’échec patent et médiatique de l’initiative business France/Gabon au Sénat français ; (3) l’indisponibilité temporaire et bientôt définitive de la pièce maitresse du scénario de confiscation, Marie Madeleine Mborantsuo, qui pourrait ne pas se remettre de son cancer généralisé du tube digestif et du pancréas, (4) la situation d’instabilité grandissante au Gabon qui le mène inexorablement au chaos avec la dernière sortie des jeunes lycéens et collégiens gabonais. Etc.

La France et le Maroc, face aux critiques et à la complication de la réalisation de leur scénario de succession, ont décidé de mettre un terme à cette orchestration hasardeuse et dangereuse qui pourrait les exposer si d’aventure le peuple gabonais venait à démasquer cette supercherie médiatique du sosie-avatar qui a cours depuis bientôt 6 mois. De mauvaise grâce, ces deux puissances, pour éviter de tout perdre en tuant la poule gabonaise aux œufs d’or, ont accepté finalement de respecter la volonté populaire. Il a donc été arrêté ceci avec toutes les parties gabonaises :

• Jean Ping et les ex-alliés de la CNR : ils doivent se retrouver et présenter une image d’unité et de rassemblement au peuple gabonais comme le 16 août 2016. Ceci, d’une part pour rassurer les populations et tous les camps politiques qui se sont à un moment donné franchement opposés, et d’autre part pour la France, « encadrer » Jean Ping afin qu’il n’ait pas toutes les coudées franches quand il sera président de la République gabonaise. La Nouvelle République devra se faire avec tous ses enfants autour de la figure légitime de Jean Ping.

• Le système Bongo/PDG et ses alliés : ils doivent procéder dans des délais brefs à la vacance du pouvoir afin d’ouvrir une nouvelle ère politique qui scellera la fin du système Bongo/PDG. Dans cet état d’esprit, il a été demandé au sosie-avatar de quitter Libreville et rejoindre Londres d’où on annoncera bientôt que la deuxième rechute (AVC ou infarctus) d’Ali Bonbo Ondimba a été fatale cette fois. L’empêchement définitif du président imposteur sera enfin dûment constaté. Le président du Sénat sera investi président de la République gabonaise par intérim et, à l’issue d’une consultation des forces vives de la nation gabonaise, Lucie Mboussou née Milébou Aubusson devra d’abord reconnaître l’impossibilité d’organiser des élections présidentielles car les moyens financiers sont absents, et ensuite reconsidérer le contentieux d’août 2016 pour que l’élection présidentielle en débat soit close une dernière et bonne fois pour toutes.

L’allocution de Jean Ping devait se faire maintenant, ce 10 avril 2019, devant ce parterre d’invités car la résistance s’achève ce mois d’avril qui a vu en 2015, la fin de vie d’André Mba Obame.

Fait à Medouneu, le 11 avril 2019

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