Sahara Occidental : Horst Kohler pèche de naïveté

En lisant le dernier rapport du Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres sur le Sahara Occidental, la seule conclusion que l’on peut tirer des arguments évoqués par le Chef de l’ONU est qu’il ment dans le but de convaincre les membres du Conseil de Sécurité en vue de les amener à accepter de prolonger le mandat de la MINURSO. L’incongruité et le manque de transparence marquent chaque paragraphe de ce rapport.

Dans le paragraphe 15, il dit : « Il a choisi le format de la table ronde comme symbole de la volonté de personnes aux positions divergentes de trouver une nouvelle voie par le dialogue. Première réunion face à face tenue dans le contexte du processus politique depuis six ans, cette table ronde s’est déroulée dans une atmosphère sincère, respectueuse et constructive ». Cependant, il n’explique pas pourquoi il a choisi ce format qui n’est que le résultat du refus des marocains à négocier avec directement avec les sahraouis et leur volonté d’impliquer l’Algérie dans les négociations. Ce point est largement suffisant pour comprendre que le Maroc n’a aucune volonté de parvenir à une solution qui ne soit pas l’occupation illégale du territoire sahraoui.

Au paragraphe 17, Guterres a écrit : « Au cours d’une séance consacrée aux problèmes et aux possibilités de coopération dans la région, les délégations se sont accordées sur le coût socioéconomique élevé de la situation actuelle pour la région, soulignant que ce conflit prolongé entravait la coopération, paralysait le développement économique et menaçait la sécurité dans toute la région du Maghreb. Elles sont en outre convenues de la nécessité pressante de renforcer la coopération régionale, compte tenu notamment des taux de chômage élevés et de la frustration croissante des jeunes générations. Mon Envoyé personnel a été encouragé par cette conversation, dans laquelle il a reconnu une dimension importante de la recherche d ’un terrain d’entente entre les parties et les voisins ».

Il est clair que son Envoyé Personnel pèche de naïveté. L’ennemi numéro de la région est l’obsession du Maroc à occuper les terres des autres. Il est le seul pays à être en conflit avec tous ses voisins. Par conséquent, il est le seul responsable des obstacles qui minent la construction l’intégration régionale. Les marocains rêvent d’un Grand Maroc à la place du Grand Maghreb.

Certes, les marocains sont convaincus que leurs opérations de chantage à l’émigration et au terrorisme sont des armes efficaces pour faire plier la communauté internationale. Cependant, il n’est pas moins vrai que les sahraouis ne sont pas prêts à oublier leur martyrs et les 45 ans de sacrifices consentis dans le but de réaliser leur unique rêve : vivre en paix sur la totalité de leur territoire national.

La situation économique et les conséquences du conflit sur la région n’est pas une découverte. Mais les indices économiques ne peuvent pas être un argument pour bafouer la légalité internationale.

Evoquer ce sujet, est-ce une une invitation à laisser la légalité de côté en vue de préserver la sécurité économique de la région ? Les sahraouis sont prêts à enflammer toute la région si leurs droits ne sont pas respectés. Ils n’ont rien à faire de la stabilité régionale si elle est conditionnée par l’occupation marocaine. Tel est le verdict d’une population qui n’a plus rien à perdre et dont le seul désir est de reprendre les armes.

« Les délégations ont accueilli avec satisfaction l’intention de mon Envoyé personnel de les inviter à se réunir de nouveau dans le même format. Elles ont reconnu qu’il fallait renforcer davantage la confiance et se sont engagées à continuer de participer au processus. L’Envoyé personnel a encouragé les délégations à explorer la possibilité de poser des gestes de bonne foi et les moyens de renforcer la confiance », a souligné Guterres dans le paragraphe 26.

La moindre des choses pour exprimer sa bonne foi c’est de libérer les prisonniers politiques et la levée de la répression contre la population sahraouie dans les territoires occupés. La bonne foi peut-elle être accompagnée d’une répression systématique et des mesures de verrouillage du territoire contre les visites des personnalités politiques et des ONG’s ?.

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