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Nouveau rapport sur l’industrie du phosphate du Sahara Occidental

En 2018, le Maroc a expédié 1,93 million de tonnes de phosphate du Sahara Occidental occupé, d’une valeur estimée à 164 millions de dollars. Trouvez dans le rapport tout ce que vous devez savoir sur les volumes, les valeurs, les navires et les clients.

Ci-dessus : Le rapport montre que le Maroc dépend de plus en plus d’un nombre réduit de clients pour ses exportations.

Western Sahara Resource Watch (WSRW) sort aujourd’hui la sixième édition de son rapport annuel P pour Pillage, un rapport documentant le commerce du minerai de phosphate du Sahara occidental au cours de l’année dernière.

Le rapport détaille un volume total de 1,93 million de tonnes d’exportation du Sahara Occidental en 2018, d’une valeur estimée à 163,88 millions de dollars, expédiés par 33 vraquiers. Ces exportations sont en augmentation par rapport à 2017. Les importations de la production marocaine au Sahara Occidental en 2018 sont du fait de six sociétés de quatre pays différents, tandis qu’environ 72 sociétés ont été identifiées au niveau international comme possédant ou exploitant les navires qui ont transporté le minerai de phosphate jsuqu’aux aux importateurs.

Téléchargez le rapport ici (version Web en anglais, 3 Mo, version française à venir).

Bien que le volume total exporté soit plus élevé que l’année précédente, il est à noter que le principal importateur, Nutrien Ltd, du Canada – à lui seul responsable pour près de 50% des cargaisons de l’année – a décidé d’arrêter fin 2018 toutes importations en provenance du territoire occupé. Ainsi prennent fin les exportations marocaines du minerai du conflit sahraoui en Amérique du Nord.

Néanmoins en 2018, deux nouveaux clients entrent en jeu : Coromandel Ltd en Inde, responsable d’une seule petite cargaison, et Sinofert Holdings Ltd en Chine, dont Nutrien est le deuxième plus gros propriétaire.

Bien qu’aucun phosphate du Sahara Occidental n’ait été exporté vers l’Europe au cours des deux dernières années, il existe toujours des sociétés européennes impliquées dans le transport de la matière litigieuse. L’opérateur le plus impliqué est le groupe danois Ultrabulk A / S, qui a transporté 6 des 33 cargaisons expédiées en 2018. Un nombre non négligeable de navires utilisés pour l’expédition du phosphate appartiennent à des sociétés grecques.

WSRW a observé que depuis que des navires transportant du phosphate du Sahara Occidental ont été arrêtés au Panama et au Cap en 2017, pas un seul navire pareillement chargé n’a transité par le cap de Bonne-Espérance ou par le canal de Panama. De même tout au long de 2018.

Des rapports P pour Pillage ont également été publiés en 2014, 2015, 2016, 2017. WSRW appelle toutes les entreprises impliquées dans le commerce à cesser immédiatement tout achat de phosphates du Sahara Occidental jusqu’à ce qu’une solution au conflit soit trouvée et que le peuple sahraoui ait pu exercer son droit fondamental à l’autodétermination. Les investisseurs sont invités à interpeller les compagnies, ou à désinvestir à moins que les entreprises ne s’engagent formellement à se retirer de ce commerce.

Le rapport en anglais peut également être téléchargé ici en version imprimable, 18 Mo.

Source : WSRW, 8 avr 2019

Tags : Sahara Occidental, Maroc, phosphates, spoliation, pillage,

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