Algérie . Hommage à ce peuple algérien admirable à plus d'un titre

par Ali Djaaboub

Il est un fait indéniable que nul ne peut nier, c’est celui de reconnaitre sans l’ombre d’un doute que le peuple algérien qui a été traité de tous les qualificatifs désobligeants et qu’on a enterré trop tôt est grandiose, formidable, exemplaire et valeureux.

Ce peuple qui s’est armé de patience des années, qui a ébahi le monde durant sa révolution armée contre l’occupant français et l’ensemble des forces de l’OTAN, et qui est entrain de l’ébahir depuis le 22 février, est en passe de démontrer qu’il est de loin bien plus grand que ceux qui géraient ses affaires malgré lui et qui l’ont méprisé, l’ont traité d’immature et d’assisté durant longtemps, trop longtemps. Tout comme il est entrain de donner des leçons de civisme à ceux à l’extérieur qui l’ont qualifié tantôt de soumis et tantôt de violent et principalement ceux qui complotent dans le secret contre lui et son armée, ceux dont les peuples dits « démocrates » et « civilisés » saccagent tous les Weekends les biens publics de leur pays. Ce qui nous amène à leur dire : « avant de parler des autres, commencez par balayer devant chez vous ».

Ce peuple, que ne connaissent sa véritable valeur que seuls ceux qui ont sacrifié leur vie pour sa Liberté et la libération de sa Patrie. Ceux qui, un jour, avaient dit : « jetez la révolution à la rue, le peuple la portera ».

Ce peuple qui après avoir fait l’objet de mépris par ceux là même qui étaient censés le représenter, mais qui ont détourné sa volonté pour se servir au lieu de le servir et qui ont ouvert les portes du pouvoir aux aventuriers qui ont fini par prendre ses rênes, détourner sa vocation et salir l’image du pays et sa réputation. Ce peuple qui a été muselé durant des années par la menace, par le chantage et même la terreur est en voie d’écrire une Histoire grandiose qui survivra au temps et aux générations.

Je me permets, avec fierté, de défier quiconque de me citer un peuple aussi civilisé soit t-il qui sort par centaines de milliers dans 48 Wilaya (départements), (ce sont quelques 15 ou 20 Millions au total) durant des heures sans rien casser et de nettoyer les rues et les places qu’il a occupées avant de se retirer dans l’ordre et la discipline pour rentrer chez soi ?!!!

Ce vendredi fatidique du 22 février 2019, il a fini par dire non à l’injustice, non à l’usurpation de ma volonté, non au pouvoir totalitaire, non aux voleurs, non aux prédateurs et non au mépris. De ce fait, il décide de reprendre sa souveraineté en main et descend dans la rue pour l’exprimer haut et fort en criant non au 5ème mandat d’un président malade et impotent qui ne s’est pas adressé à son peuple depuis des années et au nom de qui un groupe d’usurpateurs gouverne illégalement. Il rejette la feuille de route présentée au nom de ce même président à qui il refuse toute prolongation (prorogation) de mandat. Tout comme il renie le nouveau 1er Ministre nommé en remplacement d’Ahmed Ouyahia et rejette son gouvernement, tout comme il exige le départ de toutes les figures de l’ancien système à qui il dénie le droit de gérer ou même participer à la période de transition.

Aujourd’hui, après 6 vendredis consécutifs, la communion entre le peuple et son Armée Nationale Populaire et la solidarité de l’ensemble des services de sécurité avec lui est totale, notamment après l’invitation du chef d’Etat Major de l’armée à activer l’article 7, 8 et 102 de la Constitution et donc son alignement sur la position du peuple qui le lui rend bien, et ceci, malgré de vaines tentatives de porter atteinte aussi bien à l’armée qu’au Hirak. Le « pouvoir » fait de la résistance et refuse de se soumettre et partir quitte à engager le pays dans une impasse dont les dangers sont multiples. Entre temps, les profiteurs qui ont sucé les richesses du peuple tentent tels des rats qui quittent le navire au moment de sombrer, de fuir le pays par l’utilisation de moyens multiples et entre autres 11 avions privés mal acquis, avant d’être empêché de quitter le territoire par qui de droit.

Jamais l’Algérie n’a connu une gouvernance aussi personnelle depuis son indépendance. Jamais elle n’a vu ses institutions reléguer au rang de simples entités sans aucun pouvoir et sans consistance comme elles l’ont été sous le règne de l’actuel premier dirigeant qui a concentré l’ensemble des pouvoirs aussi insignifiants soient ils à son niveau. Il est le maire, le député et le ministre à la fois. Les institutions clés (APN, Sénat et Conseil constitutionnel) ont été confié à des inconditionnels qui n’obéissent à aucune autre loi que celle qui lui est dictée par le chef qui l’y a installé. La nomination de la quasi majorité des différents Ministres et hauts responsables est puisé dans la seule région de Tlemcen où est natif le président. Jamais le sentiment de régionalisme outrancier n’a été ressenti par le peuple comme il l‘a été sous les tenants du pouvoir actuel, ce qui fait dire à beaucoup que le pays est devenu une royauté.

Cette politique de vide institutionnel mise en place a donné naissance à un phénomène de clientélisme qui a vu s’installer une catégorie de prédateurs sans foi ni loi, notamment après la maladie du président, qui se servent de l’autorité de l’Etat pour s’accaparer de ses rouages et les utiliser à leur seul profit, rouages de l’Etat qui ont été illégalement confisqués.

Le 22 février le peuple a décidé de reprendre sa destinée en main et nul ne pourra se dresser contre sa volonté : « Ida Echab Yawnan Arada El Hayat Laboudda En Yastajib El Kadar ».

Que Dieu préserve notre chère Patrie et son peuple de leurs ennemis à l’intérieur et à l’extérieur, gloire à nos valeureux Martyrs et que vive l’Algérie.

Le Quotidien d’Oran, 4/04/2019

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