Le Pape François : Un gouvernement qui vend des armes à l’Arabie Saoudite « n’a pas le droit de parler de la paix »

Les pays qui envoient des armes en Arabie Saoudite « n’ont pas le droit de parler de paix », a récemment déclaré le pape François.

La déclaration du Pontife est apparue dans une interview qui a été diffusée dimanche à l’émission hebdomadaire espagnole « Salvados ».

Lorsque le présentateur Jordi Évole lui a posé des questions sur la vente d’armes au royaume par l’Espagne, qui dirige la coalition qui mène une guerre catastrophique contre le Yémen, le pape François a exprimé sa tristesse mais a rapidement ajouté que « ce n’est pas le seul gouvernement qui le fait. »

L’Espagne n’est que l’un des nombreux pays qui fournissent des armes à l’Arabie saoudite et continue de le faire, en dépit des accusations de crimes de guerre par la coalition et de l’attention accrue portée aux vastes violations des droits de l’homme perpétrées dans le royaume après le meurtre du journaliste Jamal Khahoggi.

La quantité d’armes vendues par l’Espagne au royaume est cependant dépassée par la quantité d’armes vendues à l’Arabie saoudite par les États-Unis et le Royaume-Uni; les États-Unis étant le plus gros fournisseur d’armes aux Saoudiens.

En se référant à ces pays, le pape a déclaré: « Ils fomentent la guerre dans un autre pays, mais veulent la paix dans leur propre pays ». Pourtant, cela reviendra les mordre, a-t-il dit, car il y a toujours un effet « boomerang ». Alimentez « la guerre là-bas, et vous en aurez une dans votre propre maison, que vous le vouliez ou non. »

L’entrevue d’Évole avec le pape François a également abordé d’autres sujets, notamment les abus sexuels commis par des membres de l’église, les migrations en Europe, le capitalisme et même la star du football, Lionel Messi. Il a été diffusé le même jour où le souverain pontife a pris indirectement pour but les politiques et la rhétorique anti-immigrantes du président Donald Trump. « Les bâtisseurs de murs, qu’ils soient en fil de rasoir ou en briques, finiront par devenir prisonniers des murs qu’ils ont construits ».

L’entrevue originale (en espagnol)

La guerre au Yémen, 3 avr 2019