Algérie : La voie immuable de la légalité

Deux jours après la démonstration de force, traduisant un engagement sans réserve pour un changement radical et une transition démocratique pacifique, une manifestation nocturne a secoué la capitale pour sceller la symbiose totale entre le peuple et son armée «khawa khawa», scandée haut et fort dans toute l’Algérie tournant le dos aux surenchères d’une frange de la classe politique disqualifiée et prenant leur distance avec l’article 102 qu’elle n’a eu de cesse de professer, redoutant l’épreuve des urnes révélatrice de la réelle représentativité dûment contestée par les manifestants. Elle constitue la meilleure réponse aux manœuvres sournoises de déstabilisation, alimentées par les fake news.

La sortie du général de corps d’armée Ahmed Gaïd-Salah, vice-ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), renseigne clairement sur les plans de «certaines parties malintentionnées» organisant des «réunions suspectes» destinées à mener une campagne attentatoire à la crédibilité de l’armée et à contourner les revendications légitimes du peuple.

Tout en dénonçant les agissements néfastes des «individus connus» de tous et dont l’identité sera dévoilée «en temps opportun», le général de corps d’armée Gaïd-Salah a estimé que ces tentatives qui vont à l’encontre de «la légalité constitutionnelle» ou portant atteinte à l’ANP «sont totalement inacceptables et auxquelles l’ANP fera face par les moyens légaux».

Face à une dérive inquiétante à plus d’un titre, l’union sacrée entre le peuple et l’armée républicaine est le meilleur rempart pour préserver la stabilité et amorcer la sortie de crise par la voie légale.

Cette union se manifeste par une adhésion populaire à l’article 102, présentée comme «l’unique garantie» pour préserver la stabilité et prémunir notre pays de «toute situation malencontreuse», d’autant que le président de la République a, lors de son message à la nation le 11 mars dernier, affirmé : «Mon état de santé et mon âge ne m’assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l’assise des fondations d’une nouvelle République en tant que cadre du nouveau système algérien que nous appelons de tous nos vœux.» .

La voie légale est confortée par le recours aux articles 7 et 8 de la Constitution qui stipulent respectivement que «le peuple est la source de tout pouvoir» et que «le pouvoir constituant appartient au peuple».

La solution constitutionnelle «idoine», plaidée par d’éminents juristes, fait de plus en plus consensus dans la classe politique.

Horizons, 31 mars 2019

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