Le Maroc ne parvient pas à faire échouer la conférence de solidarité de la SADC

Il semble que le Maroc ait tout essayé pour détourner l’attention de la Conférence de solidarité de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) avec le peuple du Sahara occidental, qui doit se tenir à Pretoria lundi et mardi.

La mesure dans laquelle le Maroc a tenté de neutraliser les efforts africains pour trouver une solution au conflit et assurer la libération de la dernière colonie africaine est un indicateur de son intransigeance et de son désespoir.

Des chefs d’État et des ministres des affaires étrangères africains de tout le continent, ainsi que des dignitaires étrangers, sont attendus. Cela constitue une menace pour l’ordre du jour du Maroc, à savoir mettre un terme à toute tentative de faire avancer le processus de paix. Elle s’oppose à la participation de l’UA.

La dernière astuce du Maroc a été dévoilée la semaine dernière lorsqu’il a invité à la dernière minute les ministres africains des Affaires étrangères à assister à sa propre conférence sur le Sahara occidental au Maroc, exactement aux mêmes dates.

La lettre d’invitation au ministre malien des Affaires étrangères, par exemple, portait la mention « urgent » et a été envoyée il y a 10 jours. La lettre proposait de payer tous les frais de déplacement.

Certains responsables régionaux allèguent que le Maroc a utilisé des incitations financières pour inciter certains ministres à y aller. Des pays comme le Malawi, qui se trouve dans une situation financière désastreuse après la dévastation causée par le cyclone Idai, a fchangé sa décision de participer à la conférence de solidarité à la suite des pressions exercées par le Maroc.

Le fait que le Maroc travaille dur pour neutraliser la conférence de la SADC suggère que les initiatives visant à exprimer sa solidarité avec le peuple du Sahara occidental constituent une menace pour son modus operandi.

Bien qu’il ait été accepté comme membre de l’UA en 2017, le Maroc n’a pas fait preuve d’un véritable engagement à céder son emprise sur le territoire illégalement occupé du Sahara occidental.

Des fonctionnaires de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) ont rencontré leurs homologues marocains en décembre. La RASD a suggéré des mesures de confiance telles que la libération des prisonniers sahraouis, le déploiement d’observateurs des droits de l’homme des Nations Unies dans les territoires occupés, la fin des violations du cessez-le-feu et la fin du pillage illégal des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc. Le Maroc a refusé d’en discuter.

Mais la troïka de l’UA mise en place pour traiter cette question est déterminée à proposer un nouveau mécanisme et une nouvelle feuille de route pour permettre à l’UA de contribuer davantage au processus de l’ONU pour garantir l’autodétermination.

La troïka comprend le président égyptien Fattah al-Sisi, le président Cyril Ramaphosa et le président rwandais Paul Kagame. Sisi a déclaré sa solidarité avec le Sahara Occidental, et Ramaphosa a appelé le Maroc à décoloniser le Sahara Occidental et a déclaré que l’Afrique du Sud utiliserait son mandat au Conseil de sécurité de l’ONU pour faire avancer la cause sahraouie.

Si le Maroc était dans l’illusion que l’UA resterait à regardert le processus de l’ONU sans rien faire, il devrait y réfléchir à deux fois. Ce mois-ci, le président de la Commission de l’UA et le président de l’UA ont convenu de la nécessité de rendre opérationnel le mécanisme de l’UA sur le Sahara occidental et feront appel à la coopération des membres de l’UA.

En fin de compte, la plupart des États africains ont le souvenir de leur propre lutte pour la libération et l’autodétermination de l’occupation coloniale et ne sont pas susceptibles de refuser leur solidarité au peuple du Sahara occidental pour la même cause.

* Ebrahim est le rédacteur étranger du groupe Independent Media.

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