Algérie – Ressac : Des draps et de la toile

Des limogeages par-ci, des démentis par-là, l’État reprend l’initiative et marque sa présence sur la scène politico-médiatique, même si, en fait, il ne répond qu’aux facebookers anonymes qui font l’actualité qui impacte le plus l’opinion publique.

Après une inquiétante et remarquable absence, malgré des marches impressionnantes, le régime a retrouvé son souffle et repris ses esprits, s’inscrivant désormais dans « sa » continuité afin de démentir toute déstabilisation. Il ne serait pas dans les sales draps que lui prédit la toile.

Le Hirak ne l’aurait pas atteint dans ses fondements, encore moins dans ses ressorts, ce qui lui permet de rebondir et de s’exprimer à travers des communiqués élaborés par les services juridiques de grandes entreprises à l’image de Sonatrach et Algérie-Télécom. Comme avocats à ses turpitudes, il ne pouvait effectivement trouver mieux.

Acculé et contraint à répliquer à des rumeurs pas trop éloignées de la vérité, le régime joue la montre et ne désespère pas d’étouffer le mouvement populaire pour cause d’absence d’interlocuteurs.

A sa décharge, la piètre classe politique qu’il s’est fabriquée demeure dans la figuration politique et n’est pas à la hauteur de l’évènement. D’errance en déperdition et de calculs égoïstes en prétention de leadership, ces partis se sont déjugés et constituent la coquille vide qu’ils n’ont jamais cessé d’être.

A un mois de la date fatidique de l’entrée de l’Algérie dans la vie anticonstitutionnelle, le régime joue son va-tout en sacrifiant des fusibles pour se refaire une virginité. En face et, pour aboutir à la concrétisation des revendications du mouvement populaire, il ne reste qu’une seule et unique voie. Le retour à la Constitution, avant qu’il ne soit trop tard.

La démission de Bouteflika ou l’activation de l’article 102 sont les seules issues à même de sauvegarder les institutions. L’exigence de certains parlementaires à tenir une session extraordinaire peut en être l’élément déclencheur en vertu des lois en vigueur.

Leur permettra-t-on de se réunir ? Difficile d’en faire le pari !

C.Mechakra

Le Provincial, 25 mars 2019

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