Qu’est-ce que la sarcoïdose, la maladie du roi du Maroc?

La presse espagnole qui cite des proches du roi du Maroc, Mohamed VI, a révélé que le monarque souffre de « sarcoïdose » depuis des années, ce qui expliquerait ses longues absences de l’agenda politique du pays.

La nouvelle a éclaté après l’apparition controversée du roi lors de la cérémonie commémorative de la Première Guerre mondiale qui s’est tenue à Paris le 11 novembre. Au cours de la cérémonie, Mohamed VI est apparu dans des scènes curieuses pour le public et les spectateurs : le monarque, qui avait assisté avec son fils Moulay Hassan, semblait s’être endormi à plusieurs reprises.

Il semble que le roi du Maroc souffre d’une maladie qui lui cause, entre autres symptômes, une forte fatigue.

Qu’est-ce que la sarcoïdose?

La sarcoïdose appelée aussi maladie de Besnier- Boeck-Schaumann ou lymphogranulomatose est une maladie inflammatoire non contagieuse qui semble être provoquée par une réaction de l’organisme cherchant à se défendre contre un agent agresseur (antigène) qui, jusqu’a maintenant, demeure inconnu.

La sarcoïdose se caractérise par la formation de petits boutons enflammés appelés à granulomes qui se forment dans l’organe atteint. Cette maladie peut s’attaquer à plusieurs organes du corps (poumons, yeux, peau, os, foie, rate, muscles, système nerveux, etc.). Quelques cas ont été rapportés affectant les glandes (thyroïde, parathyroïde, pancréas et surrénales), la plèvre (enveloppe des poumons) et certains vaisseaux sanguins. Les granulomes peuvent aussi se manifester sous forme de lésions sur la peau.

Les poumons sont les organes le plus souvent atteints, ce qui laisse croire que la voie d’entrée de l’agent agresseur est le système respiratoire, et que ce même agent voyage dans le système sanguin pour atteindre éventuellement d’autres régions du corps.

La plupart du temps, la sarcoïdose est sans symptômes, n’a aucune conséquence grave et se résorbe en quelques années. Toutefois, il arrive parfois qu’elle laisse des dommages irréversibles à certains organes et entraine des complications respiratoires ou cardiaques limitant sérieusement la qualité de vie de la personne atteinte.

L’évolution de cette maladie varie selon les individus. Malgré le fait que dans la majorité des cas, elle soit sans conséquence grave, il arrive que la maladie puisse évoluer vers une fibrose pulmonaire ou mettre en danger les organes affectés.

Causes

Elles sont encore inconnues malgré les nombreuses études menées jusqu’à présent. On croit qu’il s’agit d’un allergène provoquant une réaction inflammatoire du système immunitaire chez les personnes ayant une prédisposition génétique.

Il ne semble pas que ce soit un agent infectieux, mais plusieurs cas de sarcoïdose ont été rapportés chez des professionnels de la santé travaillant en étroite collaboration avec des patients atteints de cette maladie.

Par ailleurs, certains facteurs environnementaux sont à l’étude et pourraient avoir un lien, c’est le cas du béryllium (utilisé dans la fabrication d’avions), du sapin et des autres allergènes.

Personnes à risques
Cette maladie relativement rare touche approximativement 20 personnes/100 000 à travers le monde. Les jeunes adultes sont les plus affectés, particulièrement les femmes. Pour des raisons inconnues, la plus haute prévalence se trouve chez les personnes de race noire.

Signes et symptômes

Symptômes généraux

Sentiment de malaise général

Fatigue chronique

Perte d’appétit et parfois de poids

Parfois présence de fiévre

Sueurs nocturnes

Symptômes liés à l’atteinte d’une région particuliére

Les poumons :

Toux séche qui persiste

Essoufflement

La peau:

Plaies sur les membres et peau à cailleuse

Les yeux

Uvéite (yeux injectés de sang)

Troubles de vision (si granulomes prés du nerf optique)

Les glandes

Masse au niveau du cou

Le coeur

Arythmie cardiaque

Diagnostic

Le diagnostic est fondé sur :

l’histoire médicale et l’examen clinique

l’imagerie médicale (radiographie et scanneur thoracique)
les examens de laboratoire (prélèvement et analyse du tissu affecté-biopsie)

Un test de tuberculose est souvent fait étant donné la grande ressemblance de son tableau clinique avec celui de la sarcoïdose.

L’atteinte pulmonaire est généralement diagnostiquée par la découverte d’opacités (ombres épaisses) et/ou par la présence de ganglions au niveau des hiles pulmonaires (zone où passent les vaisseaux et les nerfs d’un organe) visibles sur une radiographie pulmonaire. Il est parfois nécessaire de faire une biopsie pulmonaire au moyen d’une bronchoscopie (examen interne des bronches), en plus du scanneur thoracique et procéder à des épreuves de fonction respiratoire.

Au stade précoce de la maladie, les résultats des épreuves de fonction respiratoire reflètent souvent un syndrome obstructif. Cependant, au stade avancé, ils s’apparentent davantage au syndrome restrictif, étant donné la fibrose pulmonaire qui s’installe.

Il est donc important d’évaluer rapidement l’atteinte des autres organes à l’aide des examens suivants :

examen cardiaque et électrocardiogramme (examens du coeur)

examen ophtalmologique (examen des yeux)

bilan rénal (examen des reins) examen neurologique (examen du système nerveux)

examen neurologique (examen du système nerveux)

Traitements

La majorité des personnes atteintes de sarcoïdose guérissent sans aucune forme de traitement. Il est indiqué en fonction de l’évolution de la maladie et des risques encourus par l’organe touché. Le traitement de la sarcoïdose vise à ralentir, voire même arrêter, la formation de granulomes et soulager les différents malaises selon les symptômes.

Les différents médicaments utilisés à cet effet sont issus de plusieurs classes:

corticostéroïdes (anti-inflammatoires de type cortisone)

agents cytotoxiques

immunomodulateurs (traitement qui stimule ou freine les réactions du système immunitaire)

certains antibiotiques

La cortisone en comprimés s’avère le traitement initial de choix. Lors d’une atteinte plus sévère et persistante, le médecin pourra ajouter à la corticothérapie un type de médicament d’une classe différente. Dû aux nombreux effets secondaires que comportent ces médicaments, la décision de les rajouter au traitement initial tiendra compte du rapport-bénéfice/ risque. Une surveillance étroite peut être conseillée par le médecin. Dans le cas où l’atteinte pulmonaire ou cardiaque sévère très sérieuse, la transplantation pulmonaire ou cardiaque peut être envisagée.

Durant la période de la grossesse, la corticothérapie peut être poursuivie, ce qui n’est pas le cas pour tous les autres médicaments. Une amélioration des symptômes est souvent visible pendant la grossesse, mais une détérioration peut survenir après l’accouchement.

Conseils et prévention

NE PAS FUMER (pour ne pas endommager davantage le système respiratoire)

éviter les poussières chimiques et autres agents susceptibles d’irriter les poumons

bien s’alimenter

demeurer actif sans toutefois s’épuiser

minimiser l’exposition directe aux rayons du soleil, car l’exposition au soleil peut entrainer une accumulation de calcium dans le sang et causer des affections rénales.

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