Maroc : L’histoire épouvantable d’un militant rifain malade

Abdelhamid ACHELHI: l’histoire d’un homme du mouvement rifain

Abdelhamid ACHELHI, ex prisonnier politique du mouvement rifain, marié et père de deux enfants en bas âge, un travailleur indépendant. il y a deux mois, il a perdu son frère à cause d’un cancer. Il est issu d’une famille qui n’a que sa dignité comme la plupart des familles rifaines. Abdelhamid fut parmi les icônes remarquables du mouvement, il a réclamé, comme ses camarades, un hôpital, une université et l’emploi et d’autres revendications justes et légitimes, il a été torturé et emprisonné.

Lors d’un des rassemblement pacifiques exigeant la libération des détenus, à l’été 2017, il a été brutalement attaqué par un policier marocain qui lui a asséné des coups dans les parties génitales , et l’a mis à terre. Transféré à l’hôpital régional, il a subi des examens préliminaires et a eu droit à quelques secours. Cependant, les coups qu’il a reçu ont provoqué un traumatisme du scrotum ( Bourses). Il n’a pu être opéré que récemment pour soigner les ecchymoses, bien qu’il ait continué à souffrir et réclamé son droit aux soins pendant son séjour en prison et après sa sortie depuis 7 mois .

Quelques jours après cet incident, Abdelhamid sera arrêté et condamné à 2 ans et demi de prison. Au cours de ses premières semaines à la prison civile d’Al Hoceima, il a fait une chute. Il est resté paralysé pendant environ une heure. Après l’indifférence et le retard de l’établissement pénitentiaire, un médecin a été appelé pour l’examiner, mais il lui a administré des analgésiques. Bien qu’Abdelhamid ne se soit jamais plaint de douleurs au dos et à la colonne vertébrale, il souffrait de douleurs terribles à ces deux endroits, ainsi que des douleurs au scrotum.

Malgré son état de santé épouvantable et les douleurs terribles qu’il avait endurées, l’administration pénitentiaire lui avait dit à chaque fois qu’il n’avait pas de problème grave et refusait de l’emmener à l’hôpital pour les examens nécessaires. Après cela, il sera tarsnféré à la prison civile de Taza. Là, ses souffrances continueront d’être exacerbées par une négligence médicale jusqu’à ce qu’il soit libéré via une grâce royale.

Dès qu’il est sorti, il a commencé à frapper à toutes les portes pour lui permettre d’avoir son dossier médical. Malgré sa correspondance avec la délégation régionale du Conseil national des droits de l’homme à Al Hoceima et les autorités concernées, et bien qu’il s’est déplacé physiquement au département pénitentiaire de Taza, alors que son état de santé ne le lui permettait pas, il n’a pas pu obtenir une copie de son dossier médical. Ce qui le fit décider de faire un sit-in devant le siège de la préfecture. Il a reçu des pressions qui l’ont poussé à arrêter le sit-in en échange d’une promesse d’intervenir pour lui permettre de disposer de son dossier médical. Après rechignement et atermoiement, il recevra finalement un simple rapport sur son état de santé sans données précises.

Devant l’aggravation de son état de santé, qui est l’unique gagne-pain de sa famille, Abdelhamid ACHELHI a de nouveau été contraint de se rendre au siège de la préfecture et de présenter son cas au préfet qui avait promis d’intervenir. Il a eu un rendez-vous le lundi 18 mars 2019 pour un examen radiologique. Mais avant ce jour promis, la santé d’Abdelhamid s’est sérieusement détériorée et le samedi 16 mars 2019, il a fait une chute dans la rue près de l’église. Il est resté paralysé au sol, par une douleur insupportable. Son ami qui l’accompagnait a appelé l’ambulance.

Lassé d’attendre, il est allé voir les agents de sécurité en poste près de l’église pour leur dire qu’il devrait fermer la rue et bloquer le trafic, car l’ambulance n’était pas intervenue pour amener son ami à l’hôpital. C’est alors que quelqu’un a appelé l’ambulance. Abdelhamid ACHELHI sera transféré aux urgences à 14 h 30, il est resté alité, souffrant de douleurs à la tête, au dos et à la colonne vertébrale, alors que ses jambes étaient paralysées. On ne lui a fourni que des analgésiques, bien que le médecin les lui a contre-indiqués car ils ne faisaient qu’aggraver son état de santé.

Au bout de plus de 5 heures, il a été forcé de rentrer chez lui pour faire ce qu’il ne voulait pas: revoir sa famille à moitié paralysée. Il devra retourner, une fois de plus, au service des urgences quand il a eu des douleurs insupportables, pour se faire injecter à nouveau, des analgésiques, pour retourner chez lui où il sera alité, en attendant : la bienveillance de Dieu, le soutien des braves du RIF, l’éveil de conscience des responsables à divers degrés pour qu’ils puissent s’acquitter de leur devoir juridique et humanitaire. Pour une fois: lui permettre de le soigner et de le sauver de la paralysie. Assez de cette situation !

Nous souhaitons qu’Abdelhamid ACHELHI continue de jouir d’une bonne santé pour ses deux enfants, sa petite et grande famille et ses amis, ainsi que pour sa liberté, sa dignité et sa justice sociale. Demandons-nous l’impossible?

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