Ancien commissaire espagnol accuse le Maroc d’être derrière le « 11M »

José Manuel Villarejo Pérez, 58 ans, est un homme d’affaires et ancien membre de la Police nationale, actuellement à la retraite, accusé d’organisation criminelle, de corruption et de blanchiment d’argent dont la fortune en Espagne est estimé à plus de 20 millions.

Son avocat vient de remettre une lettre au juge du Tribunal Suprême de Madrid où il assure que les terroristes qui ont exécuté l’attentat des trains du 11 Mars 2004, connu sous le nom du « 11-M » « ont été instruits » dans le montage des bombes utilisés dans l’attentat « par des sujets liés à l’ambassade du Maroc ».

Villarejo a annoncé qu’il demandera la déclassification des documents qui concernent le 11-M pour sa propre défense. Il soutient que les auteurs de ce crime « ne se sont jamais préparés au suicide, ce qui montre que c’est une opération du renseignement, pas djihadiste ».

Dans sa lettre, l’ancien flic espagnol accuse aussi les services secrets français d’être impliqués dans cette opération qui s’est soldé par la mort de 191 personnes et près de 2000 blessés.

Pour lui, les français ont facilité l’évasion de Jamal Ahmidan alias El Chino, condamné à 13 ans de prison, qui a traversé la moitié de l’Espagne avec les explosifs utilisés pour commettre les attentats de Madrid.

Il convient de rappeler que le 28 février 2004, deux semaines avant les attentats, des agents de la circulation ont arrêté El Chino pour excès de vitesse alors qu’ils revenait des Asturies avec la voiture chargée d’explosifs. Auparavant, ils lui avaient été remis par José Emilio Suárez Trashorras, également condamné par la Cour suprême et confident de la Guardia Civil qui avait volé la dynamite dans une mine non protégée.

« La France était parfaitement consciente des activités de la quasi-totalité des services de police et de renseignement espagnols chargés de la lutte contre le terrorisme grâce à l’alliance et la collaboration au cours des dernières années, autant dans la lutte contre l’ETA que contre le djihadisme « , a-t-il ajouté dans la lettre citée.

Avec ce document, l’ancien commissaire commence sa « défense contre la campagne lancée contre lui par les agents du CNI (les services de renseignement espagnols, ndlr) », selon sa version. Il tente de justifier que l’opération d’espionnage qu’il aurait menée pour le compte du BBVA a également servi à obtenir des services secrets français des informations sur le 11-M et qu’il l’a fait en tant qu’agent secret.

Source : Presse espagnole

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