La Cour européenne de justice réitère ses décisions, l’UE capitule devant le Maroc, l’occupation du Sahara Occidental est renforcée

Après avoir accepté en janvier 2019 l’accord agricole Maroc-UE, le parlement de l’UE adopte le 12 février l’accord de pêche Maroc-UE. Le Front Polisario lance de nouveaux recours.

Le politique écrase le droit international Au mois de mars, les pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario doivent reprendre à Genève. Mais que s’est-il passé entre la première rencontre de début décembre et la suivante?

Aurait-on assisté à un changement de l’UE pour affirmer au niveau international sa volonté de créer des conditions favorables en vue de trouver une issue au conflit du Sahara Occidental ? Aucunement! Les 18 pays de l’UE auraient-ils peur des réactions marocaines s’ils suivaient le droit international et favorisaient la paix ?

Voilà donc l’UE qui durcit sa position et qui adopte le 16 janvier, à une large majorité, et le 12 février les accords agricoles et de pêche Maroc-UE. Dès janvier, le Front Polisario remet un recours à la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) et le 12 février, le jour même où est accepté l’accord de pêche, cette Cour réitère dans une ordonnance le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination : de plus, « Le tribunal demande à l’UE de se conformer aux règles de droit international qui lient l’UE au Royaume du Maroc.»

On assiste aujourd’hui à une forte contestation institutionnelle où la CJUE s’engage à faire respecter le droit, ce que refuse jusqu’à aujourd’hui le Parlement et d’autres instances de l’UE.

Ce bras de fer va se poursuivre puisque le Front Polisario va faire recours pour la signature toujours illégale de l’accord du 12 février. Or, les recours, malheureusement, n’interrompent pas les décisions prises.

Inconséquence pathologique d’un Parlement

Qui le Parlement veut-il tromper en se fendant d’un communiqué tellement aberrant après le vote de l’accord : il « ne préjuge pas du résultat du processus politique sur le statut final du Sahara Occidental et soutient pleinement les efforts de l’ONU pour aboutir à une solution politique permettant l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental ».
Il avait une clé fondamentale pour participer à la résolution du conflit. Il n’a pas voulu l’utiliser, préférant une économie à court terme, des alliances de circonstance plutôt que le droit et la justice. Le Parlement de l’UE porte la lourde responsabilité de la permanence des souffrances du peuple sahraoui et de son occupation que les accords agricoles et de pêche ont plébiscités.

Le 12 février, un rassemblement contre l’accord UE-Maroc s’est tenu devant l’entrée du parlement européen à Strasbourg. Les forces vives, citoyennes, solidaires poursuivent leur soutien.

Nouvelles Sahraouies, mars 2019

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