Maroc : La DGED prise en flagrant délit de…terrorisme !

Selon le magazine Focus, qui cite un document confidentiel de l’enquête, Bilal Ben Ammar, un homme de confiance d’Anis Amri, le tunisien qui a exécuté l’attentat contre le Marché de Noël de Berlin en 2016, aurait été expulsé par les autorités allemandes en vue de couvrir son implication dans ce crime qui s’est soldé avec la mort de 12 personnes et 60 blessés.

Selon Focus, les autorités allemandes de sécurité auraient déporté Bilel Ben Ammar, un proche confident d’Anis Amri, l’assassin de Breitscheidplatz. Le magazine soupçonne la raison : le gouvernement a voulu dissimuler son implication dans l’attentat de décembre 2016. C’est ce qui ressort des documents d’enquête secrets en possession du magazine.

Selon le magazine, la DGST a informé à plusieurs reprises l’Office fédéral de la police criminelle (BKA) et le Service fédéral de renseignement (BND) de la radicalisation d’Anis Amri et a mis en garde contre ses plans d’attaque. Selon Focus, une caméra montée sur la Breitscheidplatz a filmé Amri sortant du camion après le trajet de la mort et prenant la fuite. Le même Bilel Ben Ammar, qui a frappé une personne à la tête avec un bois équarri pour permettre à Amri de s’échapper, peut également être vu. La personne est dans le coma depuis lors. Ammar aurait photographié la scène de crime et envoyé les photos.

Neuf jours après l’attaque, selon Focus, une décision politique a été prise selon laquelle le complice présumé d’Amri devait être expulsée. Le magazine cite un courriel adressé à la police fédérale : « Les autorités sécuritaires et le ministère fédéral de l’Intérieur s’intéressent vivement à la réussite de l’expulsion ». Ben Ammar a été envoyé en Tunisie par avion.

Ben Ammar était déjà suivi par la police allemande depuis 2015 après avoir déclaré dans un centre pour demandeurs d’asile qu’il avait l’intention de rejoindre Daech.

Selon des informations rapportées par des médias allemands, dans le portable de Bilal il y avait la copie d’une carte d’embarquement pour un vol destiné à Nice en date du 7 juillet 2016, ce qui laisse les enquêteurs penser qu’il aurait pu s’y rendre quelques jours avant la tuerie perpétrée dans la ville française.

D’après Focus, les autorités allemandes ont arrêté l’enquête sur Bilal trois semaines avant l’attaque de Berlin et l’ont expulsé parce qu’il était un agent des services secrets du Maroc.

« Par-dessus tout, il est frappant de constater à quel point le gouvernement fédéral et les autorités de sécurité se sont très peu engagés en vue d’analyser l’implication de Bilal Ben Ammar dans l’attentat de Berlin « , a déclaré Irene Mihalic, membre du Bundestag et présidente du Parti Vert de la commission d’enquête sur l’affaire Amri. Les Verts et la gauche exigent une enquête sur cette affaire qu’ils qualifient « d’irritante ».