Algérie: Deux dates charnières

Notre pays célèbre, aujourd’hui, 24 février, le double anniversaire de la création de l’UGTA en 1956 et de la nationalisation des hydrocarbures en 1971. Ces deux haltes historiques du parcours glorieux de notre nation avaient concouru, d’une manière décisive, au triomphe d’un peuple et de sa cause. D’abord face au colonialisme et ensuite pour rétablir la plénitude de sa souveraineté économique qui ne saurait être franche sans le recouvrement intégral des richesses de son sous-sol.

Dans les deux cas, à savoir la création de l’UGTA et la nationalisation des hydrocarbures, l’Algérie en est sortie victorieuse face à l’adversaire. La naissance de l’UGTA, un certain 24 février 1956, a été un évènement majeur dans le sillage de la Révolution de libération nationale alors qu’elle n’avait pas encore bouclé sa deuxième année de lutte contre les forces coloniales françaises.

L’UGTA a été le véritable catalyseur de la dynamique ouvrière et un repère de nationalisme pour des milliers de travailleurs à travers le pays. Une force agissante, grâce à laquelle la grève des 8 Jours de 1957 a eu un retentissant écho mondial. Une victoire à l’international qui a permis à la Révolution nationale de battre en brèche les versions mensongères de la diplomatie française qui s’entêtait à réduire le soulèvement d’un peuple à un acte d’insubordination de quelques égarés sans aucune base populaire.

Honteusement remise à l’ordre, la machine coloniale a concentré ses efforts pour rompre le lien viscéral qui attache la Révolution à son peuple. Cette entreprise qui s’ajoutait à la sauvagerie déjà opérante de l’armée coloniale n’avait fait que renforcer la conviction des Algériens de la justesse de la cause révolutionnaire. Cet esprit patriotique est demeuré intact après l’indépendance.

L’UGTA a été une nouvelle fois à l’avant-garde pour construire une Algérie, à peine sortie de la longue nuit coloniale. Et le choix du 24 février 1971 pour annoncer la nationalisation des hydrocarbures n’est pas fortuit. C’est un hommage appuyé aux sacrifices des travailleurs et à l’UGTA qui a endossé des rôles décisifs, que ce soit pour la libération ou bien pour la construction de l’Algérie.

Il faut dire aussi que la décision de nationaliser les hydrocarbures, annoncée par le défunt président de la République, Houari Boumediène, lors de son discours prononcé le 24 février 1971, a eu un retentissement de dimension mondiale et des implications décisives sur le devenir du marché pétrolier, alors en pleine mutation dans un contexte de crise.

Sud Horizons