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L’Italie veut abolir la banque centrale et emprisonner les banquiers corrompus

Le gouvernement de coalition italien semble prêt à abolir la banque centrale italienne et les banquiers de prison impliqués dans des activités frauduleuses.

Le vice-premier ministre italien Matteo Salvini a annoncé le plan suite à l’avertissement de vendredi de la Bank of America qui prédit la grande menace qui pèse sur le BPA – c’est-à-dire les marchés – au cours des trois prochaines années » est une accélération du populisme mondial par la fiscalité, la réglementation et les interventions gouvernementales « .

Matteo Salvini, le chef du parti anti-immigrés de la Ligue, a déclaré que la Banque d’Italie et Consob, le régulateur boursier du pays, devraient être « réduits à zéro, plus que changer une ou deux personnes, réduits à zéro », c’est-à-dire éliminés, et que les « fraudeurs » qui causaient des pertes aux épargnants italiens devraient « finir en prison pour une longue période ».
Comme le note le FT, cette dernière volte-face contre l’établissement financier italien survient alors que les deux partis qui sont de plus en plus en désaccord l’un avec l’autre dans la spéculation Salvini peut tenir des élections pour devenir le seul leader de l’Italie, se préparer à se présenter l’un contre l’autre dans les élections parlementaires européennes en mai, un concours largement vu comme un proxy pour les sondages nationaux. Entre-temps, les deux dirigeants ont également intensifié leurs attaques contre des cibles telles que l’UE et le président français Emmanuel Macron.

Confirmant l’animosité croissante entre les deux partenaires de la coalition, la Ligue et Five Star se sont ouvertement disputés sur l’avenir d’une ligne ferroviaire alpine et les migrations, tandis que les attaques répétées des deux dirigeants contre la France, qui ont abouti à la rencontre de Di Maio avec les dirigeants du moment anti-Macron Yellow Vest, ont provoqué une crise diplomatique qui a conduit Paris la semaine dernière au retrait de son ambassadeur de Rome.

La dernière campagne de répression verbale contre la Banque d’Italie, qui a eu lieu samedi, fait suite à la publication de prévisions de croissance économique plus pessimistes de la part des banques centrales pour cette année que les chiffres qui sous-tendent le budget du gouvernement. Comme nous l’avons signalé le mois dernier, l’Italie est entrée en récession technique au second semestre de 2018, la Banque d’Italie réduisant ses prévisions du PIB pour 2019 à 0,6 %, contre 1 % prévu par le gouvernement. Dans le même temps, la Commission européenne a ramené les prévisions du PIB de l’Italie de 1,2 % à 0,2 % pour l’ensemble de l’année, ce qui indique que le déficit budgétaire prévu par l’Italie ne sera pas seulement manqué, mais pourrait réapparaître comme un point central des tensions nouvelles entre Rome et Bruxelles dans les prochains mois.

L’an dernier, le président de la BCE, Mario Draghi, ancien gouverneur de la Banque d’Italie, a averti que l’indépendance de la banque centrale était menacée par les gouvernements populistes, sans pour autant faire directement référence à l’Italie. Si Salvini renforçait son leadership italien de facto lors des prochaines élections, la vie de la banque centrale locale deviendrait particulièrement compliquée.

Par ailleurs, M. Di Maio et d’autres ministres cinq étoiles ont déclaré vouloir empêcher Luigi Federico Signorini, le directeur général adjoint de la Banque d’Italie, de renouveler son mandat, selon La Repubblica. Le journal a rapporté que le cabinet italien était divisé sur la question.

Comme indiqué précédemment, dans le dernier coup de feu contre l’établissement, il y a quelques jours, le gouvernement a nommé Paolo Savona, un économiste chevronné et éminent eurosceptique qui avait auparavant été ministre des affaires européennes, au poste de nouveau président de la Consob. Savona a été bloqué l’année dernière comme premier choix de la coalition en tant que ministre de l’économie par le président italien Sergio Mattarella, suite à une forte pression de Bruxelles et une révolte sur le marché obligataire italien.

Traduit par Dr.Mo7oG

NEWSPUNCH

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Tags: Italie, Matteo Salvini, Luigi Di Maio, Franc CFA, banque centrale, corruption, fraude,

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