Maroc : Tarek Hassan ou la récompense des traîtres

Hassan Tarek, l’un des anciens dirigeants de ce qui reste de l’USFP, ancien militant acharné contre le régime tyrannique de Hassan II, a refusé de témoigner en faveur du journaliste Taoufik Bouachrine. Plus tard, ce dernier a été condamné à 12 ans de prison pour « viol » et « traite humaine ».

Pourtant, c’est lui qui avait averti Bouachrine quelques jours avant sa détention d’un complot d’Etat le visant. Il lui avait fourni des détails qui se sont révélés justes, comme la préparation l’investissement des locaux du quotidien Akhbar Al Yaoum par la police.

Hassan Tarek n’a pas démenti les informations qu’il a transmis au journaliste Bouachrine. Il a tout simplement refusé de témoigner à sa faveur. A ce moment-là, personne n’avait compris pourquoi ce revirement inattendu de quelqu’un que le directeur d’Akhbar Alyoum considérait comme un ami.

L’attitude de Tarek a été commenté par Bouachrine dans sa page Facebook : « Que Dieu rende grâce aux revers qui m’ont permis de connaitre la valeur des amis. Nous avons demandé à l’un d’entre eux de témoigner de ce qu’il sait mais il a été pris de panique et a demandé à mes conseils de retirer son nom de la liste des témoins: j’ai  respecté son choix en ayant pitié de sa couardise ».

M. Bouachrine a poursuivi: « des dirigeants de partis dont nous avons longtemps défendu le droit à l’expression, à la représentation, à l’opposition et à l’accès au gouvernement  n’ont même pas osé publier un communiqué appelant à un procès équitable. Ces « froussards », qui étaient seuls à m’alerter plus d’une fois que j’étais en ligne de mire ».

Aujourd’hui, Bouachrine découvre que le Makhzen était derrière le silence de son ancien camarade. Il lui avait promis une récompense pour son attitude. Maintenant, tout le monde sait pourquoi Tarek a été nommé ambassadeur de Sa Majesté à Tunis.