La régression guette le Maghreb

A quelques encablures d’une probable réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb arabe (UMA), le secrétaire général de l’organisation transmaghérbine, a annoncé le réveil d’un vieux projet de chemin de fer, censé traverser les trois pays de la région, Algérie, Tunisie, Maroc. Cette information ne fait l’objet d’aucun commentaire particulier dans les médias des trois pays concerné par ce méga projet de près de 4 milliards de dollars. Si les journaux et les télévisions ne font référence à ce projet que du bout des lèvres, c’est parce qu’ils savent que les citoyens n’y accordent pas d’intérêt.

Même si présentement le sujet parait important puisque il met en lumière la construction maghrébine, donc de son développement et l’émancipation des peuples de la région, chose qui devrait attirer l’attention des opinions publiques, il reste que les moyens d’y parvenir ne sont ni visibles ni quantifiables par les citoyens du Grand Maghreb. Ces derniers, condamnés à se débrouiller comme ils peuvent pour boucler les fins de mois, savent pourtant, qu’une union maghrébine réussie, amènerait plus de travail et de prospérité aux peuples du Maghreb.

Mais, le préalable à cette ligne de chemin de fer, à savoir l’édification concrète, c’est-à-dire l’UMA, ne veut pas voir le jour et les dirigeants maghrébins qui devraient la réaliser se complaisent dans des positions attentistes, dont la conséquence est un frein au développement de tous les pays du sud de la Méditerranée.

Les Algériens, comme les Marocains, les Tunisiens, concernés par les projets et leurs frères Mauritaniens et Libyens, ne sont pas du tout insensibles à une intégration socioéconomique, par le rail. Mais ils ne sont pas dupes pour autant. Lorsque l’organisation censée garantir cet objectif ne parvient même pas à réunir un Sommet depuis près de 19 ans, ce ne sont pas quelques réunions d’experts autour d’un projet fut-il titanesque qui le feraient.

A l’heure des libertés acquises dans l’ensemble maghrébin, les autorités politiques de tous les pays qui composent ledit ensemble, ont une responsabilité certaine devant leurs peuples et devant l’histoire. Ils doivent se sentir la mission primordiale de construire l’édifice maghrébin, sous peine d’une terrible sanction qui se matérialisera par une régression historique de toute la région.

Par Nabil.G

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