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Sept ans après sa disparition : Abdelhamid Mehri ou le rêve inaccompli du Grand Maghreb

Cela fait sept ans que Abdelhamid Mehri, véritable institution politique, est décédé chez lui, laissant pour la postérité l’image d’un homme clairvoyant, disparu sans jamais voir le rêve de sa génération, le Grand Maghreb se concrétiser.

Ce septième anniversaire de sa mort a été l’occasion pour des Moudjahidines, des journalistes et des historiens de lui rendre un hommage au Forum d’El Moudjahid, à l’initiative de l’association Machaâl Echahid.

Mohamed Bouazara, ancien journaliste à la radio algérienne, a évoqué « la vision prospective de Abdelhamid Mehri concernant l’édifice maghrébin et son attachement aux questions du devenir commun des peuples maghrébins. Ce militant chevronné rêvait de voir un jour l’unité maghrébine se concrétiser à travers une volonté politique commune ».

« Mehri a entamé son combat en participant à la conférence de Tanger en 1958 à laquelle ont pris part des personnalités phares du Front de libération nationale (FLN) pour dessiner les contours d’une approche prospective de l’union maghrébine », a-t-il dit, ajoutant que Mehri disait avant sa mort que « le rêve de l’unité maghrébine a été avorté ».

Après sa désignation au poste d’ambassadeur d’Algérie à Rabat en 1988, Abdelhamid Mehri est parvenu à convaincre le souverain marocain Hassan II d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental et de tenir une réunion avec les dirigeants du Front Polisario », indiquant que « la question du Sahara Occidental était sur le point d’aboutir à un règlement si ce n’est les développements survenus par la suite ».

Pour sa part, le moudjahid Mohamed Cherif Sisbane a salué les qualités du défunt Mehri, « imbu des valeurs de la Révolution et de la lutte, et se distinguait par sa grande culture », soulignant son attachement à la « diffusion de l’enseignement, à travers l’ensemble du territoire national, lorsqu’il était à la tête du ministère des Affaires sociales et culturelles du gouvernement provisoire en 1959.

Il avait donné alors « des instructions pour la création d’écoles au niveau des zones frontalières qui avaient parla suite formé plusieurs cadres de l’Etat algérien », a-t-il poursuivi.

Dans son intervention, la moudjahida et sénatrice, Leïla Tayeb, a évoqué Mehri « le diplomate chevronné » qui s’est particulièrement distingué lors de sa désignation ambassadeur d’Algérie à Paris, où il a bien représenté l’Etat algérien et jouissait du respect de grands responsables français ».

Elle a cité également son retour en Algérie et son élection à la tête du secrétariat général du parti du Front de libération nationale (FLN), ajoutant que le défunt était « un secrétaire général hors pair, en témoigne sa façon particulière de gérer le parti ».

Revenant sur « la grande clairvoyance, dont il avait fait preuve au moment de quitter le parti », l’intervenante a souligné que le regretté « avait placé l’intérêt de l’Algérie et du parti au dessus de toute considération personnelle ».

Pour sa part, le président du Conseil supérieur de la langue arabe (CSLA), Salah Belaïd, a mis en avant « le rôle important de Abdelhamid Mehri dans la diffusion de la langue arabe en Algérie », précisant qu’il plaidait pour « une politique nationale spécifique aux langues ».

Il considérait « toute distinction entre les langues arabe et Tamazight comme un legs colonial à bannir », a-t-il observé.

De son côté, l’ancien journaliste Mahmoud Boussoussa a qualifié Abdelhamid Mehri, décédé le 30 janvier 2012 à l’âge de 86 ans, « d’homme de principes, de grand maître, de politicien engagé et de diplomate chevronné », avant de donner un bref aperçu sur son parcours de moudjahid.

Né le 3 avril 1926 à El Harouche (Skikda), M. Mehri a suivi ses études au village Oued Zenati puis à la wilaya de Constantine pour rejoindre ensuiteTunis où il a étudié la littérature arabe à la mosquée El Zaitouna.

A 20 ans, le défunt s’est engagé dans les rangs du Parti du Peuple Algérien (PPA) où il a occupé le poste de membre du comité central du parti entre 1951 et 1953. Arrêté en novembre 1954, il reste en prison jusqu’à 1955 où il a rejoint le Caire pour être désigné ensuite, membre permanent du Front de la libération nationale (FLN) à Damas.

Il a participé, en outre, à la conférence de Tanger ayant regroupé les responsables des principaux partis maghrébins.

M. Mehri a occupé plusieurs poste au sein du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) notamment ministre des Affaires nord-africaines (1958-1959) puis ministre des Affaires sociales et culturelles (1959-1961).

Outre le poste de directeur de l’Ecole normal de Bouzereah (1964-1970), de SG du ministère de l’Education (1970-1977) et directeur de l’Ecole nationale de Bouzereah (1978-1979), M. Mehri a occupé également le poste de Secrétaire général de la comité central du FLN puis SG du même parti en 1988.

Dans le domaine diplomatique, le défunt a été désigné ambassadeur de l’Algérie à Paris (1984), à Rabat (1988) et délégué permanent de la République algérienne à l’UNESCO.

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