Le Maroc doit demander le rééchelonnement de ses dettes

La dette extérieure marocaine, qui tourne autour de 42 milliards de dollars et dont les échéances en devises pèsent de plus en plus lourd sur le budget de l’État, et surtout sur les réserves de change, il faudrait réfléchir à demander son rééchelonnement. En effet, en majeure partie publique, elle est donc négociable auprès du Club de Paris, instance qui regroupe débiteurs et créanciers publics à Paris, pour une renégociation des échéances de remboursement.

Le Maroc a suivi en 1990 cette procédure et a pu rembourser sa dette extérieure avec moins de poids financier sur les finances publiques, sans subir de dégradation de la part des agences de notation, argument souvent utilisé par les adversaires de cette idée. Sa monnaie, le dirham, est ancrée à l’euro. Si on ne s’engage pas maintenant dans cette voie, un jour nous serons contraints de faire un arbitrage sévère et dramatique entre payer le service de la dette extérieure ou importer du blé pour nourrir la population!

Toute cette politique de réduction des dettes publique et extérieure aurait dû se trouver dans le projet de loi de finances (LF) 2019, pour amorcer un début de redressement des comptes publics et externes. Malheureusement, elle a été conçue comme un simple exercice comptable en continuité avec le précédent, la LF 2018, et non avec comme objectif la recherche de l’inversion des courbes d’endettement. C’est ce que révèlent les principales caractéristiques de cette LF 2019.

Un budget de l’ordre de 40 milliards de dinars (12,3 milliards d’euros), soit 5 milliards de dinars de plus que l’année 2018 est supposé réduire le déficit budgétaire, qui passerait de 4,9 % du PIB en 2018 à 3,9 % en 2019 et à 3 % du PIB en 2020, sans augmentation de la fiscalité, donc des recettes fiscales de l’État. Or, c’est tout simplement impossible. Du point de vue de la comptabilité nationale, les mesures suivantes, non annoncées, pourraient expliquer cette tendance:

– la réduction des subventions, annonce faite par le ministère du commerce, a été rapidement démentie par le porte-parole du gouvernement;

– la vente des entreprises publiques entrainerait un conflit ouvert avec le principal syndicat, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).

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