Algérie : Ali Ghediri, le sauveur du peuple ou le sauveur du régime ?

Ces derniers temps on entend trop parler d’un général à la retraite qui veut se présenter aux élections. Certains l’annoncent comme un sérieux concurrent pour le clan présidentiel. Serait-il réellement un lièvre ?

Ce n’est pas un lièvre, ça c’est sûr, mais plus que ça. Un super lièvre. Contrairement aux lièvres classiques, c’est un soi-disant opposant fabriqué par le régime pour donner du piment aux élections vu que tout le monde sait que les jeux sont faits depuis longtemps, mais on essaie tout de même de créer un climat de suspense, de concurrence afin de faire croire à une partie du peuple que ce candidat peut détrôner Boutef. Le régime participe a sa promotion à travers une propagande et un lobby favorable au candidat. Le but est de faire de lui l’homme providentiel qui va sauver l’Algérie.

Bien sur son profit intellectuel, militairo-nationaliste, est mis en exergue pour séduire toutes les appartenances idéologiques afin de bien faire passer la pilule. Il sera soutenu par des personnalités influentes au niveau du pouvoir pour le crédibiliser devant l’opinion publique.

Derrière son profil de bon parleur, d’homme instruit, se cache un homme charismatique. Tous les ingrédients sont réunis pour faire de lui le président tant souhaité par les algériens afin de renaître l’espoir d’un changement dans le pays malgré qu’il soit inconnu du bataillon et du grand public puisque personne n’a entendu parler de lui avant un mois de ça.

Toutefois, en avril, il sera l’homme le plus célèbre en Algérie après Boutef. Sa notoriété ne cessera de grimper. Eh oui ! Le pouvoir a sa recette magique de faire un homme qui n’a aucun parcours politique comme militant ou diplomate un messie algérien.

Ils sont forts nos services secrets dans la manipulation de la pauvre populace. Ils se nourrissent de l’espoir d’un changement pacifique en Algérie pour passer leur 5ème mandat. Celui qui n’apprend pas du passé est condamné à craindre le futur.

Le régime nous a habitué à ce genre de scénario en 2004, 2014 avec Ali Benflis dans le rôle de l’opposant farouche pour créer des élections entre deux ennemis jurés pour donner un semblant de démocratie aux élections devant l’opinion internationale. Souvenez-vous, l’armée a promis d’être neutre en 2004 et que Benflis et Boutef allaient être sur le même pied d’égalité. La suite, tout le monde la connaît.

Avec tout le respect que je dois à cette personne, sa candidature signifie trois choses. Primo, soit il est fou pour participer à des élections dont le sort est scellé d’avance étant donné qu’aucun candidat honnête ambitieux au monde participe à des élections alors que ses chances de l’emporter frisent le zéro pour cent.

Secondo, soit il est crédule en se faisant manipuler par un clan au pouvoir qui veut l’utiliser comme moyen de pression pour sauvegarder ses intérêts à travers sa candidature (faire renaître le clan Toufik).

Et, enfin, soit c’est un opportuniste qui veut se faire un nom sur la scène politique quitte à participer à une mascarade électorale en contrepartie de beaucoup d’avantages politico-financiers. Je présume que cette option reste la plus probable et la plus réaliste au vu du contexte politique algérien ces dernières années.

Cuore Impavido