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Algérie: La démographie, un sérieux casse-tête

Mohamed Nazim Aziri

Nous sommes désormais 43 millions d’Algériens en ce début janvier. Le chiffre a été communiqué par le directeur de la population, relevant du ministère de la Santé. Certes, ce n’est pas une surprise, car l’on s’y attendait. L’Office national des statistiques qui donne régulièrement des chiffres sur la natalité a fait savoir depuis quelque temps déjà que chaque année le pays compte un million d’habitants en plus. À moins d’un cas de force majeure, que Dieu nous en préserve, les Algériens seront chaque année, de plus en plus nombreux pour atteindre quelque 57 millions en 2040. Pour l’instant, ce n’est pas encore le cas les spécialistes ne parlent pas de boom démographique, mais 43 millions de citoyens ce n’est pas rien non plus, car ce nombre pose déjà de sérieux défis à plusieurs secteurs, comme celui de l’éducation.

Lors du lancement officiel de l’année scolaire 2018-2019 la ministre de l’Éducation Mme Nouria Benghabrit, avait annoncé que le nombre d’élèves avait augmenté de 1 270 000 élèves entre 2000 et 2018, soit une hausse de 6,8%. En une année, c’est-à-dire, entre 2016 et 2017, les services du ministère de l’Éducation ont recensé une augmentation de 270 000 élèves, tous paliers confondus. Voilà qui nous renvoie à la question de savoir à combien d’élèves, il faudra s’attendre pour la prochaine saison scolaire en prenant en considération les nouveaux venus ?

Une chose est certaine, nous risquons encore le recours aux classes préfabriquées mises en place par le ministère de l’Habitat, aux classes mobiles et au système des classes à double vacation pour faire face à la forte pression, d’autant plus que la construction des nouveaux établissements nécessite aussi bien des fonds publics qu’un aménagement adéquat de l’espace.

Mais le nombre de places n’est pas le seul défi pour le gouvernement et le département de Mme Benghabrit en particulier. La disponibilité des enseignants qualifiés et le coût de l’appui à la scolarité aussi seront plus importants. Car il faut financer, outre l’impression du manuel scolaire, qui selon les chiffres de l’ONPS, affichent un besoin de 60 millions de manuels environ, la prime de scolarité fixée à 3 000 DA pour un nombre d’élèves plus important. Cela sans parler du transport, du fonctionnement des cantines dont l’ensemble des bénéficiaires a dépassé 100 000 en 2018 et sûrement plus à la prochaine rentrée.

Lors de son discours de clôture des travaux de la rencontre gouvernement-walis le 29 novembre 2018, le Premier ministre Ahmed Ouyahia avait alerté les commis de l’État sur les défis de la croissance démographique évoquant, en plus du secteur de l’éducation, celui de l’emploi. Un marché qui affiche déjà un déficit. La demande nationale est en constante croissance, soit 380 000 demandes additionnelles par an et elle se fera de plus en plus ressentir dans les années à venir.

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