Maroc: La ville de Marrakech et le tourisme visés par le crime d’Imlil

L’état marocain savait dès le début mais a cherché à cacher le caractère terroriste de l’assassinat des deux jeunes touristes scandinaves.

Alors que les services sécuritaires marocains détenaient depuis le premier jour de cette atroce boucherie, l’information complète et intégrale relative au meurtre, ce fut le quotidien français Le Parisien qui annonça en primeur la nouvelle.

12 heures plus tard, les médias marocains qui attendaient comme d’habitude, le feu vers des autorités pour entrer dans les détails, reprennent l’information mais sans évoquer le moins du monde la piste terroriste, alors que la vidéo tournée sur les lieux du meurtre circulait déjà sur la toile.

Une prudence plus qu’exagerée puisqu’à l’étranger des précisions liées au meurtre, telle que la séparation de la tête de l’une des victimes de son corps, figuraient déjà dans les pages de nombreux médias européens.

De plus, l’attitude extrêmement prudente des médias marocains quant à la piste terroriste étonnait nombre d’observateurs étrangers.

Surtout que cette piste était très largement avancée par nombre de ces observateurs.

À cette cacophonie marocaine, il y a une explication.

Surpris par le crime préparé manifestement depuis une longue date – la vidéo montrant les assassins prêtant allégeance à Daech fut enregistrée bien avant la boucherie d’Imlil- les services anti terrorisme marocains se sentaient très gênés de ne pas avoir découvert le plan des criminels avant que ces derniers ne perpétrent leur odieux forfait.

D’où la tentative de ces services d’éloigner dans un premier temps, l’aspect terroriste de cette attaque meurtrière.

Il aura fallu la diffusion sur les réseaux sociaux de la vidéo montrant l’egorgement des jeunes victimes pour admettre dans le chef des services sécuritaires, le caractère terroriste de l’assassinat.

Si manifestement ce crime a été perpétré par des quidams paumés et peu instruits, le meurtre des deux jeunes femmes innocentes a plus que probablement été planifié et mis en scène par des experts es terrorisme hautement formés à la com’ et sachant l’importance que constitue la situation stratégique la ville de Marrakech chez l’état marocain.

Cette ville n’a pas été choisie au hasard par les commanditaires étrangers et locaux qui ont armé les mains des assassins.

Ces commanditaires qui ont opté pour le choix de cette ville savent l’importance de la cité rouge en matière touristique et aussi au niveau de son statut comme centre névralgique du pays pour l’organisation de grands congrès, rencontres, festivals et autres conférences….

Car, ce fut cet objectif particulier et sensible qui fut visé et atteint par les planificateurs de ce terrible crime.

Il sera particulièrement difficile pour l’état marocain dans le court, voire le moyen terme, de convaincre les citoyens étrangers de la stabilité et du caractère paisible de la ville de Marrakech.

Des commanditaires locaux et étrangers existent sans conteste,

Signalons les influences de certains prédicateurs islamistes très actifs dans l’espace religieux de cette ville.

Des prédicateurs bien en phase avec les discours du Parti du premier ministre islamiste Saadeddine Al Othmani.

Parmi ces prédicateurs radicaux et takfiris, citons le Cheikh Mohammed Al Maghraoui, à qui l’actuel ministre islamiste des droits de l’homme a prêté allégeance et soutenu lorsque ce cheikh radical avait émis une fatwa autorisant les familles à marier leurs fillettes de 9 ans.

Cheikh Al Maghraoui contrôle à Marrakech avec le soutien du PJD, le plus grand réseau d’ecoles coraniques salafistes du Maroc.

Citons également le candidat malheureux aux élections d’octobre 2015, sur la liste du parti islamiste au pouvoir au Maroc, qui n’est autre que le très antisémite Hammad Kabbaj.

Après une levée de boucliers tant nationale qu’internationale, la candidature de ce prédicateur salafiste avait été in extremis invalidée par la commission électorale.

Quant à une implication étrangère dans ce crime abject, certains médias n’hésitent pas à évoquer un rôle non négligeable du prince saoudien Ben Salmane dans la planification de cet assassinat.

Car bien que faisant mine de s’entendre comme larrons en foire, le roi du Maroc et l’émir wahabite se haïssent très « cordialement »

A preuve de ces sentiments où l’hypocrisie cultivée en principe par les Arabes remplace des relations normales entre les deux chefs d’états, n’oublions pas que Mohammed VI a pretexté un déplacement à l’étranger pour ne pas serrer la main du prince consanguin saoudien qui a renoncé en dernière minute à une visite à Rabat.

Le travail de sape mené par le prince Salman contre la candidature du Maroc pour l’organisation du Mondial 2026 du football et les millions dépensés par ce même prince pour acheter des voix en faveur de la triple candidature américaine, ont laissé des traces indélébiles dans les relations entre le roi du Maroc et le despote de Ryad.

De là à lorgner en direction de l’assassin de Jamal Khashoggi comme possible ingénieur du crime de Marrakech, certains médias arabes dont Al Jazeera n’ont pas hésité à franchir le pas.

Si l’on se réfère aux récentes déclarations provenant des états unis d’Amérique, relatives à la volonté de Trump de mettre un terme à la présence de la MINURSO au Sahara occidental et les exigences de John Bolton de trouver une solution rapide au conflit sahraoui, on ne peut pas s’empêcher de penser qu’après avoir « terminé » leur présence en Syrie, les USA se soient décidés à provoquer un affrontement militaire
algéro – marocain dans la région.

Et donc, rien n’interdit de penser que l’assassinat des deux jeunes scandinaves soit un avertissement au Maroc dans le cadre d’une nouvelle campagne US identique à celle appelée jadis: « Désordre créateur » au Proche Orient

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