Macron : des vœux révoltants qui vont attiser la colère populaire

Macron promet aux patrons et aux riches de continuer à gouverner pour eux.

On a rarement entendu des vœux aussi creux. Macron a enchaîné les phrases vides qui ne veulent rien dire. Macron a confirmé qu’il se méprise totalement du peuple : il n’a visé qu’à rassurer le patronat et les riches en leur garantisssant qu’il allait maintenir le cap contre « la foule haineuse », c’est-à-dire contre celles et ceux qui en ont marre de ne pas réussir à boucler les fins de mois pendant qu’une petite minorité se gave et ont commencé à se lever pour imposer leurs revendications. De façon caricaturale, les chiens de garde médiatique ont jappé de satisfaction et décrété que Macron avait « réussi » sa prestation. Sur BFM, l’ensemble des éditorialistes célébraient immédiatement ce président si impressionnant… et après ils s’étonnent qu’on les haïsse !

Mais au-delà de l’enfumage, Macron maintient le cap de sa politique de casse sociale. Il ne lâche rien et se pose en donneur de leçons. Il a revendiqué ses contre-réformes (loi travail, Sncf, etc.) et a annoncé les suivantes : revoir les règles d’indemnisation du chômage (autrement dit réduire les prestations chômage) ; réforme de la fonction publique (casse du statut) ; réforme des retraites (diminuer les prestations retraite). Avec un cynisme sidérant, il a osé dire que ces contre-réformes allaient construire les « nouvelles sécurités du 21ème siècle », alors qu’il s’agit au contraire de détruire nos acquis sociaux.

Macron annonce « grand débat national », mais dit que tout est déjà décidé…

Après avoir expliqué que tout était déjà décidé et qu’il le ferait contre vents et marées, il a encore (mal) fait semblant de « vouloir écouter » le peuple avec son prétendu grand débat national. Il nous prend vraiment pour des cons ! Son seul but est d’essayer de re-légitimer sa politique anti-sociale avec toutes les marionnettes qui accepteront de participer à cette vaste mascarade.

Sans même les nommer, il a insulté grossièrement les gilets jaunes, qualifiés de « foule haineuse », et taxés pêle-mêle antisémitistes, de xénophobes et d’homophobes et autres joyeusetés. Mais ces mensonges éhontés ne pourront pas discréditer tout-e-s celles et ceux qui depuis cinq semaines ont commencé à se lever et affrontent sans reculer le pouvoir et sa police, créant des liens de solidarité profonds.

Macron a formulé « trois vœux » :

– le premier est un « vœu de vérité ». Il nous somme d’accepter « les réalités », autrement dit sa réalité néolibérale. Il ne faut pas croire aux « fake news » des extrêmes, dit-il, et il nous a expliqué que notre système est déjà incroyablement généreux et qu’on ne peut pas faire plus. « La réalité » est donc qu’on ne peut pas demander plus aux plus riches qui donnent déjà tellement aux plus pauvres…

– le deuxième est un « vœu de dignité » : Macron nous fait croire que « chaque citoyen est nécessaire pour le projet de la nation »… même « les gens qui ne sont rien ». C’est trop aimable. Et il nous dit que « le peuple est souverain. Il s’exprime lors des élections. Il y choisit ses représentants ». Mais c’est précisément cette conception étroite de la « souveraineté » qui est rejetée par les gilets jaunes. Avoir le droit de voter une fois tous les 5 ans pour des prétendu-e-s représentant-e-s qui ensuite font ce qu’ils veulent pendant 5 ans, ce n’est pas ça la démocratie. Un pays où une toute petite partie de la population, la classe dominante, contrôlr totalement l’économie et les médias pour imposer ses intérêts, ce n’est pas la démocratie. Nous voulons une vraie démocratie où le pouvoir politique, économique et médiatique serait réellement entre les mains de celles et ceux qui tous les jours produisent toutes les richesses, soignent et éduquent, des ouvrier-e-s et des employé-e-s de tous les secteurs du privé et du public, bref dans les mains des travailleurs/ses, avec un emploi ou privé-e-s d’emploi, en activité ou à la retraite.

– le troisième est un « vœu d’espoir » : il nous a vendu (quelle originalité!) le « projet européen renouvelé ». Il s’est aussi posé sans honte en champion de la « justice fiscale », il fallait oser !

Bien sûr, le petit roitelet n’a pas dit un mot sur les rebondissements sidérants de l’affaire Benalla. Ce dernier possède un passeport diplomatique après son licenciement… et on vient d’apprendre que Macron continuait à échanger avec lui jusque récemment !

Faisons de nos vœux une réalité en organisant et en massifiant notre mobilisation contre Macron et son monde

La vérité est tout autre : c’est que le roi est nu. Il gouverne pour les patrons et les riches ; et tout le monde le sait. Son système est nu. C’est l’impunité totale pour son clan et la répression dégueulasse pour celles et ceux qui contestent sa politique. Cela ne peut pas durer : nous devons vaincre et dégager Macron, mais au-delà, c’est tout un système pourri que nous devons abattre.

La dignité, c’est que le peuple, composé en grande majorité de travailleur-se-s, est debout, en lutte, contre la politique de Macron, donc contre Macron et son monde, malgré les mensonges médiatiques et la répression brutale.

L’espoir, c’est que la mobilisation, loin de s’essoufler, s’enracine et s’organise. Nous appuyons le deuxième appel des gilets jaunes de Commercy (https://tendanceclaire.org/article.php?id=1504) à une assemblée des assemblées le samedi 26 janvier. Le mouvement des gilets jaunes doit s’amplifier et s’auto-organiser pour affronter l’appareil d’Etat.

Les dirigeants du mouvement ouvrier organisé, suivant les demandes qui montent de plus en plus de la base, doiventcesser de protéger Macron. Dès la rentrée, il faut imposer aux bureaucraties syndicales et aux partis de gauche un plan de mobilisation pour bloquer le pays, en lien avec les gilets jaunes.

Nos voeux pour 2019

Nous formulons pour 2019 les vœux suivants :

– La hausse des salaires, minima sociaux et des pensions de 300 euros pour tout-e-s, pas de revenu inférieur à 1500 euros net, le rétablissement de l’ISF, la fin du CICE, le retour des services publics partout, l’abrogation de la réforme de casse de la SNCF, l’abrogation des lois Travail 1 et 2, le rétablissement de la liberté de manifester, l’arrêt de la répression qui blesse, humilie ou mutile les nôtres, la fin des discriminations racistes et sexistes, la régularisation des travailleur-se-s sans-papiers surexploité-e-s par le patronat, et bien plus encore, donc…

– Le renversement de Macron et de son régime et…

– La mise en place d’un nouveau système basé sur la seule démocratie réelle, c’est-à-dire sur le pouvoir des travailleurs/ses dans les entreprises et dans les quartiers ! Assez du pouvoir aux patrons, aux riches, à leurs médias et à leur police : c’est enfin à nous décider comment nous voulons vivre !

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