L’Union du Maghreb Arabe, un souvenir lointain

Depuis le jour de sa création le 27 février 1989, beaucoup de choses ont changé au sein de l’UMA, à commencer par la déposition des dirigeants fondateurs: le roi Hassan II, le président algérien Chadli Benjadid, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, le mauritanien Maouiya Ould Taya et Zine el Abidine Ben Ali.

Ce qu’il reste de l’Union du Maghreb, c’est une photo de groupe des dirigeants fondateurs sur l’un des balcons du château de Marrakech, afin de donner une image de cohésion et de solidarité, avant que le projet d’une alliance internationale en Afrique du Nord ne devienne une pure nostalgie, un simple anniversaire au cours duquel les dirigeants échangent des messages routiniers empreints de courtoisie, renouvellent leur volonté de travailler ensemble pour préserver les fruits du résultat historique et s’engagent à reconsidérer leur stratégie dans le contexte de la coopération entre les cinq pays et à des niveaux plus élevés de sécurité et de stabilité dans la région.

Cela signifie que les dirigeants sont pleinement conscients que la réalisation de cette Union reste urgente, à un moment historique dans lequel nous assistons à la croissance d’alliances continues, régionales et internationales.

Les années ont passé et entre l’effondrement du mur de Berlin, le démembrement de l’Union soviétique, l’émergence de nouveaux systèmes idéologiques, l’économie alternative et la naissance de sociétés économiques en Asie et dans les Amériques, les membres de l’Union le Maghreb n’a pas suivi le rythme des transformations radicales qui ont affecté la plupart des pays du monde. En conséquence, les accords n’ont été conclus que sur papier, mais les divergences sont devenues plus criantes que jamais, notamment entre le Maroc et l’Algérie.

Cette alliance rappelle, à petite échelle, la Ligue arabe, qui vit dans un état d’inertie, de division et d’aliénation, même si elle prétend représenter les peuples arabes et défendre leurs intérêts. Ce qui est difficile à comprendre, c’est pourquoi, face aux défis croissants posés par la mondialisation économique et l’intensification de la concurrence entre les principales alliances régionales, les indicateurs économiques font apparaître un faible volume des échanges entre les pays de l’Union du Maghreb, pour des raisons politiques et l’absence d’une volonté claire de relever ces défis.

L’idée de base de l’Union est la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux, ainsi que l’adoption d’une politique commune dans plusieurs domaines, en particulier économique, étant donné que, dans le scénario mondialiste actuel, les ambitions géopolitiques sont les suivantes: la participation à des alliances régionales pour avoir un poids international et une marge substantielle dans les négociations.

Et dans un monde qui voit les alliances économiques régionales en Asie, en Europe et en Amérique grandir et se développer, l’Union du Maghreb, en tant qu’espace géographique, humain et culturel, pourrait être un projet valable, mais des divergences profondes se manifestent et conduisent à une perte progressive de confiance. De plus, on se rend compte qu’il existe une certaine distance entre les pays. Certains ont fait de grands progrès sur la voie de la transition démocratique et dans plusieurs domaines stratégiques, par le biais de réformes constitutionnelles, politiques, économiques et culturelles, ainsi que dans le domaine de la sécurité et de la stabilité: c’est le cas du Maroc, sujet de l’afflux de nombreux investissements étrangers, grâce à la méthode suivie dans la gestion des manifestations populaires et à l’interaction progressive avec les exigences du Mouvement du 20 février, ainsi que grâce à la stratégie de sécurité adoptée pour faire face au danger des organisations terroristes.

Et d’autre part, des pays cherchent à mettre en œuvre une série de réformes: c’est le cas de la Tunisie, qui pourrait représenter une véritable oasis de transition démocratique, si les factions politiques réussissaient à surmonter leur propre narcissisme. et ses intérêts étroits.

Nous trouvons également des régimes, comme celui algérien, qui hésitent encore à accorder des concessions dans le domaine politique et démocratique.
La situation en Libye, cependant, malgré les progrès relatifs réalisés à la suite de l’accord politique récemment signé, reste l’otage des organisations terroristes qui en ont fait un champ de bataille.

Enfin, la Mauritanie, qui a connu un lent processus de transition démocratique, continue d’être déchirée par des problèmes sociaux et économiques et par le danger que représentent des groupes terroristes actifs dans de nombreux États du Sahara méridional.

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