Nouveau document confidentiel du ministère marocain des finances

Il paraìt que Chris Coleman a décidé de faire usage de l’effet de surprise en vue créer un état de stupeur et de confusion chez ses adversaires du Makhzen.
En effet, il continue d’apporter des documents qui prouvent qu’il s’est bien approprié des secrets du ministère marocain des finances.
Dans le document d’aujourd’hui, il s’agit d’une note proposant de renforcer la stratégie du Maroc en vue d’investir les marchés africains.

TEXTE INTEGRAL DE LA NOTE

 

NOTE A/S DE L’EXPLORATION DE L’OPTION DE LA MISE EN PLACE D’UNE STRUCTURE D’APPUI A LA STRATEGIE AFRICAINE DU MAROC

 

Dans le cadre de la vision portée par sa MAJESTE LE ROI pour le développement de la coopération maroco-africaine, une réflexion préliminaire sur la question de mise en place d’une structure d’appui à cette coopération est présentée ci-après.

Il y a lieu de préciser tout d’abord que, préalablement au choix de la structure à mettre en place, il est fondamental de décliner clairement les objectifs et la stratégie de coopération à mener pour l’Afrique.

Outre ladite stratégie, le positionnement de la structure à mettre en place devrait tenir compte de plusieurs paramètres à savoir :

  • L’existence d’une offre multiple et diversifiée de coopération en Afrique, portée par les grandes puissances intervenant dans le continent (USA, chine, UE, institutions et agences multilatérales et bilatérales de coopération, etc.) ;
  • Les capacités financières et logistiques de notre pays à mener une stratégie qui soit durable, avec un fort impact et n’excluant aucun pays potentiel.
  • Les délais nécessaires à la mise en place, au développement de l’expertise, au déploiement et à la montée en charge de son activité d’où une approche progressive et une priorisation du champ d’intervention.

Globalement, la stratégie de coopération à mener pour l’Afrique peut viser soit i) une  coopération au niveau des grands projets d’infrastructures à travers la mise en place d’un fonds d’investissement stratégique, soit ii) une coopération plus étendue à travers la mise en place d’une Agence marocaine de financement du développement en Afrique.

Option 1 : Fonds d’investissement stratégique pour l’Afrique

L’objectif recherché à ce niveau est de contribuer à combler les gaps enregistrés dans les pays africains en matière de capacités de conception et de structuration de grands projets et catalyser les investissements nationaux et internationaux dans lesdits projets.

Cet objectif pourrait être porté par la mise en place d’un fonds d’investissement stratégique qui pourrait s’appuyer sur deux composantes :

  • Une composante principale de développement de projet (project devlopment)qui apporte un accompagnement en matière de conception, montage et structuration financière des projets ;
  • Une composante additionnelle de financement de projet (project finance) qui devrait contribuer partiellement au financement desdits projets (tiers de confiance) et à la mobilisation de financements auprès de nos partenaires et bailleurs de fonds internationaux privés et publics.

Ce Fonds pourrait prendre la forme d’une nouvelle structure publique dédiée ou s’adosser sur des structures existantes en élargissant leurs champs d’intervention.

A ce titre, la société Ithmar Al Mawarid (ex- FMDT) pourrait jouer ce rôle vu son statut de fonds d’investissement souverain et son expérience dans le partenariat avec les fonds souverains dans le cadre de Wissal.

Toutefois, Ithmar Al Mawarid doit, dans la mesure où il porte le risque d’investissement, développer une expertise dans ces nouveaux domaines d’intervention (énergie, transport, eau,..). La société devrait également recourir, selon la nature du projet, aux compétences des grands opérateurs marocains (MASEN, ADM, ONEE,…) moyennant l’établissement de conventions de partenariat avec les opérateurs susvisés.

Option 2 : Agence marocaine de financement du  développement en Afrique

A l’image des agences publiques de coopération de type AFD et KFW, cette Agence aurait le statut d’institution financière de développement dont la mission principale est le financement de projets identifiés dans le cadre des programmes de coopération maroco-africaine. Cette agence devra développer des instruments financiers dédiés (dettes, capital, garantie, etc.) associés à une offre d’assistance technique liée aux opérations de financement.

La création de cette agence nécessitera une loi spécifique avec en perspective la  conclusion de conventions d’établissement avec les pays ciblés.

La mise en place de cette agence exige des ressources conséquentes qui peuvent être atténuées au démarrage moyennant :

  • L’action de l’agence peut être orientée au début exclusivement vers le financement de la très petite, petite et moyenne entreprise (TPME), de la petite l’agriculture et des activités de micro-crédit, notamment à travers la mise en place de lignes de financement, de fonds de garantie et de fonds de capital d’investissement. Ultérieurement, un déploiement progressif des activités de l’agence pourrait être envisagé avec une priorité aux secteurs où le Maroc a développé une expertise avérée et ayant un fort impact sur l’emploi ;
  • Une organisation centralisée au départ au niveau du siège au Maroc. Le déploiement de représentations régionales ne devrait intervenir qu’une fois que la taille du portefeuille le justifie ;
  • Des instruments de financement conçus par l’agence et co-financés avec d’autres partenaires locaux et internationaux ;

Dans tous les cas, les besoins en ressources nécessaires pour la mise en place d’une telle agence demeurent importants. A ce stade, aucune évaluation desdits besoins n’est établie.  Une alternative est de fixer une taille cible sur un horizon de 3 à 5 ans et de structurer le modèle en conséquence.

En définitive, le choix de la forme et du modèle d’intervention du Maroc en Afrique devrait être décliné sur la base d’orientations stratégiques, de l’expérience de coopération actuelle avec l’Afrique, des pratiques internationales, des capacités nationales et de la valeur ajoutée pouvant être apportée par le Maroc dans les pays/domaines visés. Le recours à une expertise externe devrait être envisagé pour appuyer les autorités  publiques dans la mise en œuvre de ce projet.

 

Source : Calameo

 

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