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Sahara occidential : Les conséquences pour le Maroc de l’arrêt historique de la CJUE

L’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), qui stipule de manière très claire que les accords d’association et de libéralisation entre l’UE et le Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental doit en principe pousser à arrêter le pillage des ressources du Sahara occidental du moins en sa « partie utile », quadrillée par le mur de défense marocain. Le « Mur de la honte ».
Les multinationales européennes de divers secteurs qui ont opté jusque la pour la politique de l’autruche exploitent de manière éhontée les ressources et richesses du territoire sans tenir compte des mises en garde de L’Onu et des effets de la colonisation marocaine. Certaines sociétés du nord de l’Europe notamment, ont cependant pris la mesure et la gravité des effets de la colonisation marocaine et se sont retirées du territoire. Après l’arrêt historique, et le mot n’est pas galvaudé, de la CJUE , les dirigeants sahraouis tout en se félicitant d’une victoire diplomatique majeure n’entendent pas en rester la , puisqu’ils ont introduit et depuis plusieurs mois déjà un recours portant sur l’accord de pêche entre le Maroc et l’UE, qui inclut illégalement comme on le sait les ressources halieutiques sahraouies très riche et qui sont carrément, pillées par les prédateurs marocains à travers des sociétés appartenant à des officiers supérieurs marocains et à des hommes de main du palais royal.
Mais aussi par l’Espagne, qui s’est complètement alignée sur le Maroc alors qu’elle a des responsabilités historiques vis-à-vis des sahraouis . Madrid continue à commettre forfaiture puisque au côtés de la France l’eternel protecteur de la monarchie alaouite a tenté coûte que coûte d’empêcher la CJUE de statuer sur le recours du Front Polisario. Jusqu’à certains dirigeants et parlementaires européens qui se sont laissés « charmés » par le lobbying marocain dont on connait les arguments sonnants et trébuchants.
Mais désormais, l’arrêt de la CJUE va contraindre l’UE à adopter une politique plus cohérente vis-à-vis du conflit du Sahara occidental. Pour Erik Hagen, membre du directoire de l’observatoire des ressources naturelles du Sahara occidental (WSRW), L’UE a longtemps constitué un « obstacle » à la résolution du conflit au Sahara occidental, sous la pression de la « France qui l’a empêchée de suivre une politique constructive. Cet arrêt devrait inciter l’UE à adopter une politique cohérente» vis-à-vis du Sahara occidental, a-t-il déclaré. Erik Hagen dont l’ONG est la sentinelle pour tout ce qui est pillage des ressources naturelles sahraouies avec une vigilance de tout les moments et une très grande efficacité, a demandé, à l’UE de tenir compte de l’arrêt de la Cour de justice de l’Union (CJUE) qui souligne le statut séparé et distinct garanti au territoire du Sahara occidental en vertu de la charte des Nations unies et du principe d’autodétermination des peuples.
Il a invité l’UE à prendre les mesures nécessaires pour que les différents accords signés avec le Maroc ne soient pas applicables au Sahara occidental, notamment l’accord sur la pêche qui doit être, selon lui, «suspendu» sans attendre le verdict du Tribunal européen en raison de l’extension de son application aux eaux territoriales du Sahara occidental. Cette affaire a été portée devant le Tribunal européen par le Front Polisario qui appelle à l’annulation de l’accord de partenariat de pêche UE-Maroc. Le Tribunal devrait entamer une procédure sous peu.
Selon Erik Hagen, l’attitude de l’UE qui a longtemps utilisé l’avis de l’ancien Conseiller juridique de l’ONU Hans Corell pour légitimer ses actions, a encouragé la présence des entreprises européennes, américaines ou encore australiennes sur les territoires du Sahara occidental. «Or, l’arrêt de la CJUE rendu mercredi pose clairement le principe selon lequel leur présence n’a plus aucun cadre juridique», a-t-il affirmé, soulignant que cette présence illégale a affecté le peuple sahraoui.
«Nous espérons que tout cela changera après l’arrêt de la CJUE» qui exclut de considérer que l’expression +territoire du Royaume du Maroc+, qui définit le champ territorial des accords d’association et de libéralisation, englobe le Sahara occidental et, partant, que ces accords sont applicables à ce territoire, a-t-il ajouté. Pour sa part, le coordinateur sahraoui auprès de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) M’hamed Kheddad qui a appelé à «l’ouverture de discussions immédiates et sans préalable» pour une application intégrale du droit, a prévenu que les entreprises étrangères doivent renoncer à leur installation ou se rapprocher du Front Polisario pour trouver un accord.
«Aucune activité n’est possible au Sahara occidental sans le consentement du Front Polisario», a-t-il mis en garde lors d’une conférence de presse au Parlement européen à Bruxelles. Mhamed Khedad a cependant tenu a rappeler que le Front Polisario, n’était pas contre les accords passés entre le Maroc et l’UE du moment qu’ils ne concernent pas le territoire du Sahara occidental. Nous reviendrons plus tard sur les implications diplomatiques de l’arrêt de la CJUE, véritable coup d’assommoir sur le Maroc, au moment ou il déploie à coups de millions de dollars une campagne tout azimuts en direction des pays africains pour tenter de forcer la porte de l’Union africaine.
Mokhtar Bendib
http://lecourrier-dalgerie.com/55/
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