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Révolutions d'hier, révolutions d'aujourd'hui

Dans ce continent, il ne reste que le Sahara occidental sous le joug d’un colonisateur, lui-même ayant subi la colonisation mais qui a des ambitions expansionnistes et des velléités sur les territoires des autres, en l’occurrence le royaume du Maroc qui ne reconnait même pas les textes onusiens appelant à libérer cette ancienne colonie espagnole qu’il s’est accaparé.
par Bachir Ben Nadji
Aucune comparaison ne peut se faire entre les révolutions post- grandes guerres et celles qui se prétendent l’être aujourd’hui. 
Les plus belles révolutions ont eu lieu au-delà de la 2ème guerre mondiale contre le colonisateur par des poignées d’hommes qui se sont révoltés au nom de leurs peuples contre le colonisateur qui spoliait leurs terres, leurs droits d’êtres humains et contre leur liberté de jouir de leur pays. Jusqu’aux années 90 du siècle dernier le terme révolution avait une belle connotation et les révolutionnaires avaient la côte partout et étaient reçus en héros. 
La révolution vietnamienne était citée en exemple partout à travers le monde, l’algérienne avait une place de choix partout dans les pays de la planète et bénéficiait d’une aura au regard des sacrifices consentis par des hommes et des femmes qui ont mis fin à 132 années de colonisation et qui ont au long de près de huit années de guerre, arrachés leur indépendance nationale et pu jouir de leur liberté. La révolution cubaine, celle des autres pays d’Amérique latine, celles des pays africains sous domination portugaise, et autres révolutions armées qui ont abouti à l’indépendance des pays ou elles ont eu lieu appellent au respect partout ou les révolutionnaires mettaient leurs pieds. Pour ne pas aller trop loin et sans exagération aucune et ceci est de notoriété publique et mondiale, je peux dire que la révolution algérienne est la mieux cotée du 20ème siècle. Le colonisateur français a tout fait pour la faire taire, mais sans y parvenir. Il a beau mobilisé ses alliés pour contrer militairement, politiquement la révolution algérienne, il n’en est pas parvenu. La France a abandonné ses autres colonies en Afrique en leur accordant une indépendance moins le quart, c’est-à-dire avec ses propres conditions, pour s’occuper de la révolution algérienne et la faire taire et la faire disparaitre, mais n’a pas pu. 
La révolution algérienne a impulsé un grand coup de manivelle aux autres peuples sous le joug de la colonisation et de l’impérialisme, afin qu’ils puissent revendiquer leurs droits à l »autodétermination et à l’indépendance. Son exemple a été suivi par de nombreux politiques devenus leaders qui ont forcé la main aux puissances colonisatrices afin de les laisser, de gré ou de force, jouir de leur liberté et de leur autonomie à user de leurs pays comme ils le veulent. Il y a les cas de l’Angola et du Mozambique, de la Rhodésie du sud dont les peuples ont arraché leurs indépendances. Le peuple noir de l’Afrique du sud a lui aussi pu se libérer de l’apartheid grâce à l’émancipation qui a atteint et touché l’ensemble du continent africain. 
Dans ce continent, il ne reste que le Sahara occidental sous le joug d’un colonisateur, lui-même ayant subi la colonisation mais qui a des ambitions expansionnistes et des velléités sur les territoires des autres, en l’occurrence le royaume du Maroc qui ne reconnait même pas les textes onusiens appelant à libérer cette ancienne colonie espagnole qu’il s’est accaparé. Le phénomène révolutionnaire a atteint toute la planète entre la deuxième guerre mondiale et les années quatre vingt dix (90) et les peuples de nombreux pays ont cassé les chaines qui entravaient leurs libertés. Tout ceci grâce au vent qui a soufflé au profit des indépendances, et aussi grâce à l’équilibre qu’a connu le monde en cette deuxième partie du vingtième siècle. Même le Portugal, pays du sud de l’Europe, a connu, grâce au vent révolutionnaire, sa révolution des œillets. Les pays de l’Est de l’Europe, anciennement sous l’influence de l’ancienne Union soviétique, ont eu droit à leurs pseudos révolutions, bien sur qualifiées ainsi par les américains et les européens. Depuis, le terme révolution a été galvaudé et conjugué à tous les temps. Des émeutes ont même été qualifiées de révolution par la presse occidentale et les médias selon les convenances. Les chefs d’Etat des pays anciennement colonisés ont été qualifiés de dictateurs et de tyrans afin de réduire à néant tout ce qui a été réalisé dans tous les domaines, et aussi pour que ceux-ci restent toujours dépendant des anciens colonisateurs qui ne lâchent pas prise contre ces pays devenus indépendants contre le gré des usurpateurs. Et qu’en est-il des révolutions qui ont eu lieu ces dernières années lors de la première partie du 21ème siècle ? 
Ainsi on a appelé révolution du jasmin la révolte du peuple tunisien qui a démarré à la suite d’une gifle de femme policière contre un vendeur de fruits et légumes qui s’est immolé par le feu et qui est devenu l’espace d’un temps, un héros et qui a fini par être oublié car les tunisiens, même s’ils ont  » dégagé  » un despote, ont rencontré les affres de la faim et de la misère, ont connu l’instabilité politique et l’islamisme ainsi que son bras armé, le terrorisme. Même si ce pays qui a toujours été de par le passé qualifié par l’occident de modèle a de fortes chances de se diriger vers une sortie honorable qui ne viendra pas de sitôt au regard de la tempête qui menace toujours le monde arabe. La Tunisie pourrait être un modèle de cette révolte qui a changé politiquement un pays, mais qui dans les faits n’a rien apporté au peuple, car être plus libre ne veut pas dire avancer, et c’est le cas de le souligner pour nos voisins de l’Est. 
La révolte des libyens contre un prétendu tyran et ses enfants n’a apporté que la ruine au peuple et au pays. Toute la face cachée de la Libye est remontée à la surface et en trois années, il n’y a que destructions et destructions, la ruine suit la ruine, et tout l’arsenal qu’avait acquis Gueddafi a servi à démolir et à détruire un pays divisé, et à armer des groupes terroristes qui menacent la paix dans la région du Maghreb et du Sahel, et aussi des pays du sud de l’Europe qui ont été à l’origine de la révolte qui n’a rien de populaire mais que les occidentaux ont assimilé à une révolution alors qu’elle ne l’est pas du tout. La Turquie et le Qatar pourraient être des cibles des libyens car c’est eux qui ont financé, encouragé et tout fait pour que la révolte qui a nui et accentué la division entre eux, réussisse. 
L’Egypte a aussi goûté à la révolte qui a fait tomber Moubarak et ses enfants et qui a été appelée sans aucune raison valable, révolution. Celle-ci, indument appelée n’a apporté que malheurs sur malheurs aux égyptiens qui ont élu un président évadé de prison et qui la rejoint après avoir été renversé par les militaires qui ont hier soutenu leur ancien chef. Les égyptiens ont eux aussi connu le véritable visage du terrorisme islamiste dans sa forme la plus sauvage alors que dans le passé il ne s’attaquait pas à ses congénères mais beaucoup plus aux touristes étrangers. 
La prétendue révolte des syriens n’en est pas du tout une puisqu’elle a été menée par des mercenaires étrangers venus de partout, armés et encouragés à détruire la Syrie, mission qu’ils n’ont pas réussis à accomplir et à exécuter et qu’ils ne pourront pas faire, même si les dégâts humains et matériels sont assez importants. En plus de trois années de guerre, le régime syrien n’a pas été ébranlé malgré l’aide d’une coalition qui n’a pas dit son nom, les occidentaux, les américains, le Qatar, l’Arabie saoudite et la Turquie, et ils ne feront rien puisque les terroristes qu’ils ont ramenés et armés ont créé…un nouvel état qui menace de disparition tout les pays du Proche et Moyen Orient, sans pour autant chatouiller l’état sioniste qui assassine au quotidien les palestiniens et qui s’est accaparé de leurs biens matériels et qui veut prendre aussi les biens immatériels. Il ne pourra pas le faire et c’est dommage que des musulmans venus combattre d’autres musulmans, ne se soucient pas des souffrances du peuple palestinien que des mercenaires venus du monde entier ont spolié leurs terres. Bien sur un mercenaire ne peut pas déclarer la guerre à un autre mercenaire car demain ils peuvent s’allier contre un ennemi commun pour de l’argent et non pour la gloire. Et ou sont les révolutions dans tout ce charivari ? La révolution bolchévique a créé l’ex-URSS, la révolution vietnamienne a libéré le Vietnam, celle de Cuba a fait tomber Batista et encouragé les autres peuples de l’Amérique latine à se débarrasser des dictateurs imposés par les américains. La révolution algérienne a donné l’indépendance aux algériens, et aidé nombre de pays africains à se débarrasser du colon français, portugais et autres, et là on est en droit de se poser la question qu’on fait ces révolutions entre guillemets. Révolte, émeute n’est jamais une révolution, une révolution n’est pas destruction mais beaucoup plus une construction d’un avenir, et quel avenir attend ces peuples qui se sont en vérité révoltés…selon les principes de la fausse démocratie contre un état de fait qu’ils n’ont pas pu changer, et leur situation n’a fait que s’empirer. Donc, révolte n’est pas révolution. A bon entendeur salut.
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