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Le Qatar et l’UE volent au secours du Maroc : ce que Mohammed VI ne dit pas à son peuple

Au bord de la faillite, l’économie marocaine survit depuis au moins six ans grâce aux aides financières étrangères, notamment arabes, qui y sont injectées sous forme de projets de développement. Des aides contredisant totalement la propagande du Makhzen – incarnée par le discours de Mohammed VI ce mercredi à l’occasion de la célébration de son intronisation – qui donne une image pompeuse de l’économie du pays et parle de l’expansion de ses investissements en Afrique subsaharienne. 
Ainsi, le royaume et l’émirat du Qatar ont signé cette semaine quatre conventions de financement de projets assorties d’un contrat d’assistance financière de 1,25 milliard de dollars sur cinq ans. L’émir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al-Thani, en visite à Rabat en juin dernier, avait promis de tenir les engagements pris en 2012 par quatre pays du Golfe, le Qatar, l’Arabie Saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis, pour fournir au Maroc une aide de 5 milliards de dollars, soit 1,25 milliard chacun, sur la période 2012-2017, essentiellement pour financer le développement des infrastructures et du tourisme. 
Le Qatar a donc bloqué son aide, la conditionnant par la facilitation de la cession par le royaume des parts de majorité au capital de Maroc Télécom, mises en vente par le groupe français Vivendi. Pour rappel, sont en lice pour acheter les actions de Maroc Télécom, le qatari Qtel, l’émirati Etissalat et le sud-coréen KT. On sait que le recours au Fonds monétaire international (FMI) a déjà obligé le Maroc à envisager de revoir à la baisse son système de subventions afin d’assainir ses finances publiques. En effet, en août dernier, le FMI a approuvé une ligne de crédit de précaution de 6,2 milliards de dollars en faveur du Maroc sur une période de deux ans, à condition qu’il réduise ses subventions destinées aux produits alimentaires et à l’énergie. 
Cette solidarité des riches monarchies du Golfe avec le Maroc s’est consolidée depuis l’éclatement des événements du «printemps arabe» qui ont touché nombre de pays arabes et visait à prémunir le Maroc contre cette onde de choc qui a emporté jusqu’ici trois régimes en Afrique du Nord. En dehors de cette convention, le Maroc reçoit cycliquement des aides financières substantielles de la part de l’Arabie Saoudite, du Qatar et des Emirats arabes unis. 
En 2013, Riyad a déboursé 400 millions de dollars comme aide pour des projets urgents, à savoir le financement du parachèvement de l’autoroute reliant la ville de Nador à Oujda et un projet de recasement des bidonvilles à Casablanca. A cela, il faut ajouter les tranches d’aides régulières versées par l’Union européenne, dont la dernière s’élève à 167 millions d’euros et est destinée à soutenir la mise à niveau des structures de l’économie marocaine, notamment la convergence réglementaire, ainsi que le système éducatif. Sans compter les apports américains pour le soutien de l’agriculture et la productivité marocaines, dont le plus important a été conclu en septembre 2007.
R. Mahmoudi
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